Paris, France | AFP | mercredi 01/02/2023 - L'horizon s'éclaircit pour Orpea: le groupe de maisons de retraite, dans la tourmente depuis plus d'un an, va passer sous le contrôle de la Caisse des dépôts, à l'issue d'une opération visant à assainir sa structure financière et à lui permettre de mettre en oeuvre son plan de transformation.
Orpea a annoncé mercredi matin avoir passé un "accord de principe" avec certains de ses créanciers et un groupement d'investisseurs mené par la Caisse des dépôts (CDC), accompagnée d'assureurs, parmi lesquels CNP Assurances et les mutuelles Maif et MASCF, pour assainir ses finances.
Cet accord prévoit d'effacer 3,8 milliards d'euros de dettes du groupe sur un total de 9,5 milliards, en les convertissant en capital. Il prévoit également que des investisseurs apportent 1,55 milliard d'euros d'argent frais au groupe, présent dans 22 pays et qui gère 350 établissements en France.
A l'issue du processus, la CDC détiendra 50,2% du capital d'Orpea, les créanciers 49,4% et les actionnaires actuels, s'ils décident de ne pas participer aux augmentations de capital qui leur seront ouvertes, 0,4%.
La mise en oeuvre de cet accord reste soumise à la réalisation de plusieurs conditions, dont l'approbation du plan de sauvegarde par le tribunal de commerce de Nanterre, précise Orpea.
Dans le détail, la Caisse des dépôts, bras financier de l'Etat, et ses alliés (CNP Assurances, etc.) souscriront à des augmentations de capital à hauteur de 1,355 milliard d'euros et 195 millions seront garantis par cinq institutions qui coordonnent un groupe de créanciers financiers non sécurisés.
Cet accord permettra de "restructurer très significativement le bilan de l'entreprise à travers une réduction de près de 60% de son endettement net, un renforcement très important de ses fonds propres" et donne ainsi "les moyens financiers nécessaires pour mener à bien notre plan de refondation" présenté le 15 novembre dernier, a commenté Laurent Guillot, le nouveau directeur général d'Orpea, cité dans le communiqué.
L'arrivée au capital de l'entreprise du groupement d'investisseurs français mené par la CDC "est un gage de confiance dans notre métier et nos professionnels", a relevé pour sa part Guillaume Pepy, président du conseil d'administration.
"Acteur de confiance"
L'évolution de l'actionnariat se traduira par des changements au conseil d'administration du groupe, qui sera alors composé du directeur général d'Orpea, sept membres désignés par la CDC, deux représentants des salariés et trois administrateurs indépendants.
Orpea, dans la tourmente depuis les révélations du livre-enquête "Les Fossoyeurs" il y a un an, ployait sous une dette colossale de 9,5 milliards d'euros et risquait de manquer de liquidités d'ici quelques semaines.
Laurent Guillot avait placé l'entreprise sous la protection de la justice mi-novembre afin de renégocier la dette.
Dans le cadre de ces négociations, Orpea, la Caisse des dépôts et les créanciers s'étaient séparés sur un constat d'échec mi-janvier. Les discussions avaient achoppé sur la valeur à laquelle la dette non sécurisée serait transformée en capital. Les négociations avaient toutefois repris lundi.
Le gouvernement tenait à cet accord, en raison du secteur dans lequel évolue Orpea, les Ehpad. Le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, avait ainsi "poussé pour une solution avec la Caisse des dépôts" afin qu'un "acteur institutionnel de confiance" prenne le contrôle du groupe pour s'assurer de son évolution.
Gérant de portefeuilles chez Monocle, Pierre Michaud voit également d'un bon oeil cette nouvelle configuration actionnariale: "avoir une entité de l'Etat qui dirige le groupe est plutôt positif du point de vue des résidents, des fournisseurs et de la viabilité de la société", a-t-il dit à l'AFP.
L'action Orpea n'a cessé de dégringoler depuis la publication des "Fossoyeurs", qui dénonçait ses pratiques. Elle a d'abord chuté mercredi matin, à la reprise de sa cotation, avant de limiter progressivement son recul à 2,4% pour une action à environ 6,95 euros. Le titre valait plus de 85 euros avant le scandale.
Soupçonné de maltraitance institutionnelle et d'infractions financières, Orpea est depuis visé par plusieurs enquêtes judiciaires.
La nouvelle équipe de direction a présenté en novembre un plan de transformation visant à remettre le groupe sur les rails. Il prévoit notamment un plan d'embauche conséquent et des mesures pour fidéliser le personnel.
Orpea a annoncé mercredi matin avoir passé un "accord de principe" avec certains de ses créanciers et un groupement d'investisseurs mené par la Caisse des dépôts (CDC), accompagnée d'assureurs, parmi lesquels CNP Assurances et les mutuelles Maif et MASCF, pour assainir ses finances.
Cet accord prévoit d'effacer 3,8 milliards d'euros de dettes du groupe sur un total de 9,5 milliards, en les convertissant en capital. Il prévoit également que des investisseurs apportent 1,55 milliard d'euros d'argent frais au groupe, présent dans 22 pays et qui gère 350 établissements en France.
A l'issue du processus, la CDC détiendra 50,2% du capital d'Orpea, les créanciers 49,4% et les actionnaires actuels, s'ils décident de ne pas participer aux augmentations de capital qui leur seront ouvertes, 0,4%.
La mise en oeuvre de cet accord reste soumise à la réalisation de plusieurs conditions, dont l'approbation du plan de sauvegarde par le tribunal de commerce de Nanterre, précise Orpea.
Dans le détail, la Caisse des dépôts, bras financier de l'Etat, et ses alliés (CNP Assurances, etc.) souscriront à des augmentations de capital à hauteur de 1,355 milliard d'euros et 195 millions seront garantis par cinq institutions qui coordonnent un groupe de créanciers financiers non sécurisés.
Cet accord permettra de "restructurer très significativement le bilan de l'entreprise à travers une réduction de près de 60% de son endettement net, un renforcement très important de ses fonds propres" et donne ainsi "les moyens financiers nécessaires pour mener à bien notre plan de refondation" présenté le 15 novembre dernier, a commenté Laurent Guillot, le nouveau directeur général d'Orpea, cité dans le communiqué.
L'arrivée au capital de l'entreprise du groupement d'investisseurs français mené par la CDC "est un gage de confiance dans notre métier et nos professionnels", a relevé pour sa part Guillaume Pepy, président du conseil d'administration.
"Acteur de confiance"
L'évolution de l'actionnariat se traduira par des changements au conseil d'administration du groupe, qui sera alors composé du directeur général d'Orpea, sept membres désignés par la CDC, deux représentants des salariés et trois administrateurs indépendants.
Orpea, dans la tourmente depuis les révélations du livre-enquête "Les Fossoyeurs" il y a un an, ployait sous une dette colossale de 9,5 milliards d'euros et risquait de manquer de liquidités d'ici quelques semaines.
Laurent Guillot avait placé l'entreprise sous la protection de la justice mi-novembre afin de renégocier la dette.
Dans le cadre de ces négociations, Orpea, la Caisse des dépôts et les créanciers s'étaient séparés sur un constat d'échec mi-janvier. Les discussions avaient achoppé sur la valeur à laquelle la dette non sécurisée serait transformée en capital. Les négociations avaient toutefois repris lundi.
Le gouvernement tenait à cet accord, en raison du secteur dans lequel évolue Orpea, les Ehpad. Le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, avait ainsi "poussé pour une solution avec la Caisse des dépôts" afin qu'un "acteur institutionnel de confiance" prenne le contrôle du groupe pour s'assurer de son évolution.
Gérant de portefeuilles chez Monocle, Pierre Michaud voit également d'un bon oeil cette nouvelle configuration actionnariale: "avoir une entité de l'Etat qui dirige le groupe est plutôt positif du point de vue des résidents, des fournisseurs et de la viabilité de la société", a-t-il dit à l'AFP.
L'action Orpea n'a cessé de dégringoler depuis la publication des "Fossoyeurs", qui dénonçait ses pratiques. Elle a d'abord chuté mercredi matin, à la reprise de sa cotation, avant de limiter progressivement son recul à 2,4% pour une action à environ 6,95 euros. Le titre valait plus de 85 euros avant le scandale.
Soupçonné de maltraitance institutionnelle et d'infractions financières, Orpea est depuis visé par plusieurs enquêtes judiciaires.
La nouvelle équipe de direction a présenté en novembre un plan de transformation visant à remettre le groupe sur les rails. Il prévoit notamment un plan d'embauche conséquent et des mesures pour fidéliser le personnel.