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Edouard Fritch : "Les tentatives de déstabilisation (…) perdurent"


"Cette année qui s’ouvre sera particulière puisqu’elle verra le renouvellement des élus de l’Assemblée et par voie de conséquence du gouvernement", a  souligné Edouard Fritch.
"Cette année qui s’ouvre sera particulière puisqu’elle verra le renouvellement des élus de l’Assemblée et par voie de conséquence du gouvernement", a souligné Edouard Fritch.
PAPEETE, le 9 janvier 2018. A l'occasion de la traditionnelle cérémonie des vœux à la presse, mardi à la présidence, Edouard Fritch a évoqué la visite de la ministre des Outre-mer, les élections territoriales et "les tentatives de déstabilisation, plus sournoises que jamais, (qui) perdurent".


Visite de Girardin
La ministre des Outre-mer sera en Polynésie française du 21 au 26 janvier. "Annick Girardin viendra clôturer la consultation ouverte en Polynésie à l’occasion des assises de l’outre-mer", a expliqué Edouard Fritch. "Le comité technique transmettra ses travaux au comité local qui se réunira le 18 janvier prochain pour adopter la version finalisée des travaux des Assises. L’ensemble de ce processus sera présenté à la ministre des Outre-mer le 24 janvier prochain."
La ministre se rendra à Hiva Oa, Nuku Hiva et Arutua. "Je voudrais faire toucher du doigt à la ministre des Outre-mer, les distances qui illustrent l’éclatement de notre pays. Je voudrais également la sensibiliser sur nos moteurs économiques principaux que sont la mer et le tourisme et enfin lui présenter notre conception de la solidarité en Polynésie française et la place que pourrait tenir l’Etat dans cette solidarité. Ces sujets touchent aux problématiques de la continuité territoriale, de l’économie et de l’emploi et de la solidarité."

Les élections territoriales
Les élections territoriales marqueront l'année, qui "sera particulière puisqu’elle verra le renouvellement des élus de l’Assemblée et par voie de conséquence du gouvernement".
"Sans excès d’optimisme mais avec réalisme, je pense que nous pourrons présenter un bilan positif à la population lors des prochaines élections. Après tant d’années d’errances politiques, la stabilité est enfin revenue", s'est réjoui Edouard Fritch. "Les hommes politiques responsables ont compris que notre pays, que notre économie, ne pouvaient plus supporter les petits arrangements politiques sans lendemain. Mon sentiment profond est que la population ne veut plus de ce type de politique. Et elle l’a fait savoir lors des élections législatives en élisant deux députées du Tapura et un député Tavini."

Village tahitien
L’établissement TNAD a publié fin novembre des appels à projets pour quatre lots hôteliers et deux lots de résidence en condominium du projet Village tahitien. Les soumissionnaires ont jusqu’au 15 février prochain, midi heure de Tahiti, pour déposer leur candidature et propositions. "Nous devrions connaître les investisseurs retenus pour les différents lots avant la fin du mois de mai 2018", a précisé ce mardi Edouard Fritch.

Fake News
Alors qu'à Paris, le gouvernement français a annoncé qu'il présentera "probablement avant la fin de l'année" un projet de loi pour condamner les "fake news" en période électorale. Edouard Fritch prévoit déjà que la campagne pour les élections territoriales amènera avec ells son "lot de fausses nouvelles". "A notre petit niveau, la propagation de fausses nouvelles fuse sur les réseaux sociaux, et particulièrement sur Facebook qui est le média numéro 1 dans notre pays. Et qui va sans doute encore s’étendre avec l’ouverture du câble domestique qui permettra aux Tuamotu et aux Marquises d’avoir un meilleur confort de navigation sur Internet."
Edouard Fritch met donc en garde et recommande d'être "extrêmement vigilants" face aux informations publiées sur les réseaux sociaux. "Du recul, il en faut toujours. L’emballement médiatique, la volonté d’aller plus vite que les autres, ouvre parfois la voie à des situations regrettables", a-t-il insisté. "Nous en avons eu quelques exemples cette année où le gouvernement a été mis en accusation de manière injustifiée, et sans que l’on prenne le soin d’avoir sa version des faits."
Pour rappel, la diffusion de fausses nouvelles est déjà un délit. La loi de 1881 sur la liberté de la presse a déjà prévu tout cela depuis fort longtemps, avec le délit de fausse nouvelle et le délit de diffamation.

"Ressusciter le Tahiti Mahana Beach" : c'est "du vent"

En septembre 2014, le haut-commissaire de la République en Polynésie, Lionel Beffre, notifiait l'arrêté ordonnant l'exécution de la peine d'inéligibilité de Gaston Flosse concernant sa fonction de président du gouvernement de la Polynésie française et son mandat à l'Assemblée territoriale.
Dans la foulée, les représentants de l'assemblée se réunissaient pour élire un nouveau président. Edouard Fritch a évoqué, lors de ses vœux devant la presse, les conditions de sa présidence et "toutes les tentatives de déstabilisation qui ont suivi (son) élection en septembre 2014". Il a donc salué "le sens des responsabilités de tous ceux qui m’ont fait directement confiance, ainsi que de ceux qui n’ont pas cédé aux envies de renverser le gouvernement en place".
Selon le président du Pays, "les tentatives de déstabilisation, plus sournoises que jamais, perdurent. Ainsi est-on allé annoncer à la population de Hao que jamais le projet de ferme aquacole ne se fera, que le promoteur a jeté l’éponge".
D'après Edouard Fritch, les travaux pour la ferme aquacole débuteront le mois prochain. En évoquant le Village tahitien, le nom du leader orange est une nouvelle fois revenu. "J’ai vu que Gaston Flosse à la veille des échéances politiques tentait à nouveau de faire rêver en affirmant qu’il avait été contacté par des investisseurs arabes prêts à ressusciter le Tahiti Mahana Beach. Tout ça, c’est encore du vent. Je sais bien que Gaston Flosse ne s’embarrasse pas des procédures des marchés publics, mais il faut bien respecter ces règles si on ne veut pas finir une nouvelle fois à la barre du tribunal."




Rédigé par Mélanie Thomas le Mardi 9 Janvier 2018 à 16:25 | Lu 4470 fois