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Ecoles fermées : la tension monte


Tahiti, le 19 août 2020 - Le bilan est passé hier à 155 cas confirmés, soit six de plus. En parallèle, deux établissement ont dû fermer des classes supplémentaires : l'école maternelle de Notre Dame des Anges, et une classe de Fariitama. Face à un « attentisme pesant » les syndicats du FSU exhortent la ministre de l'Education à « prendre position ».

La mise à jour est tombée à 18h : 155 cas, indiquait hier soir le bandeau de la direction de la Santé. Soit six de plus. Un chiffre que le Pays devrait commenter cet après-midi à l'occasion du point sanitaire. Pendant ce temps-là, des classes continuent de fermer. Déjà contrainte de renvoyer chez eux des élèves de 3e, Notre dames des anges a dû se résoudre à fermer également son école maternelle en raison d'une “suspicion de COVID-19 chez le personnel”. La direction diocésaine de l'enseignement catholique indique seulement que “l'école est en attente des résultats du test”. 

Au total 14 classes pour et près de 290 élèves sont rentrés chez eux. Fariimata qui avait repris lundi après une fermeture de tout l'établissement la semaine dernière, est de nouveau visée par une enquête du bureau de veille sanitaire. Cette fois, une seule classe en maternelle est visée. “Par prévention, l'enseignante de la classe a été contactée (…) afin d'effectuer un test de dépistage” peut-on lire sur la page Facebook de l'établissement. La classe a donc été fermée hier “jusqu'à nouvel ordre”, selon une décision prise par la direction de l'école en concertation avec Emmanuel Anestides, directeur diocésain de l'enseignement catholique. 

Halte aux intox 

Dans les îles en revanche, l'inquiétude gagne du terrain, portée par la prolifération de “rumeurs”. Aux Raromatai notamment, où les associations des parent d'élèves ne comprennent pas pourquoi “les écoles ne sont toujours pas fermées”. Une situation qui leur paraît “incompréhensible et contradictoire avec la nécessité d'empêcher la propagation.” Les associations alertent également les pouvoirs publics sur “les capacités d'accueil” des structures de santé face à la la hausse “exponentielle” des chiffres. “Le seul hôpital des îles Sous-Le-Vent basé à Uturoa et les dispensaires pourront-ils gérer la situation ?” interroge l'organisation, réclamant avec insistance des “garanties.”

Du côté de Hiva Oa, encore épargnée par la maladie, la cellule de crise Covid-19 annonce la distribution de dix guides sanitaires visant principalement les secteurs sensibles (aéroports, écoles). Les prochains événements marquant sont maintenus, comme le marché du terroir le 27 et 28 août, et les matchs de football, à condition de “veiller à respecter la distanciation sociale.” Faisant écho aux craintes des Raromatai, la cellule de crise de Hiva Oa attire cependant l'attention sur la “désinformation qui circule sur les réseaux sociaux.”

“Vérifier la source de la publication"

Ainsi, “avant de partager une publication qui semble dénoncer un scandale, apporter une information exceptionnelle, ou simplement concourir à nourrir la peur,” elle exhorte les internautes à “vérifier la source de la publication, et s'assurer qu'elle a déjà été publiée dans les médias traditionnels”. Et pour ceux qui veulent en avoir le cœur net, la cellule les invite à se renseigner directement à la source, auprès du centre médical d'Atuona, ou de venir les voir. 

En cette rentrée « sous tension », et face à un « attentisme pesant », les organisation syndicales de la FSU invitent la ministre de l'Education, Christelle Lehartel, à « prendre position ». Alors que les syndicats multiplient les rencontres en coulisse, cette dernière a fini par convoquer l'ensemble des centrales syndicales aujourd'hui à la DGEE pour faire “le point sur la rentrée” de vive voix. 
 

Rédigé par Esther Cunéo le Mercredi 19 Août 2020 à 09:40 | Lu 5392 fois