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Échanges sous haute tension à la barre


Tahiti, le 17 février 2025 - Ce lundi, comparaissait devant le tribunal correctionnel un jeune homme de 27 ans pour  trois vols par effraction en récidive. Un dossier courant pour l'instance judiciaire mais qui a surpris par son intensité. Récalcitrant, le prévenu s'est heurté aux réquisitions du ministère public et a dû être escorté en dehors de la salle d'audience pour être maîtrisé.
 
Si le tribunal est un lieu qui voit passer bon nombre de criminels et autres repris de justice, les audiences se font, quant à elles, souvent dans le calme. Les prévenus ayant le temps de se remettre en question avant de se présenter à la barre, les incartades se font rares. Pour autant, l'instance judiciaire n'est pas à l'abri de certains écarts de conduite. À l'exemple de l'audience de ce lundi 17 février, où un jeune prévenu de 27 ans s'en est pris verbalement au procureur de la République suite à ses réquisitions. Une attitude inadmissible qui a exigé que l'on escorte le jeune homme hors de la salle d'audience pour qu'il soit maîtrisé et calmé.
 
Déféré devant le tribunal correctionnel pour trois vols par effraction commis entre le 9 janvier et le 14 février dernier, le prévenu est connu des forces de police puisqu'il comptait déjà six condamnations à son actif. Entendu par divers professionnels de l'accompagnement au cours de ces différentes affaires, ces derniers ont dressé un portrait psychologique précis du récidiviste : “Toujours dans la remise en cause des suivis, le prévenu n'accepte aucune remarque du personnel soignant. On constate une défiance perpétuelle contre l'autorité, ce qui est la cause principale de sa non-insertion”. Un trait de caractère présent dès le plus jeune âge du prévenu. Écarté du système scolaire à 16 ans, le jeune homme est mis à la porte par ses parents pour son penchant délictuel. Une rupture familiale encore incomprise par le jeune homme, qui en profite pour justifier tous ses délits.
 
“Je vole parce que je n'ai pas le choix. Je suis seul. Je ne peux compter que sur moi-même”, a-t-il déclaré à la présidente du tribunal pour expliquer son comportement. Un argument insuffisant qui ne peut justifier tous les excès du prévenu selon le tribunal. En effet, après 48 heures de détention, le jeune homme de 27 ans s'en est pris au juge des libertés et de la détention par frustration, n'hésitant pas à le menacer et à le traiter de “petit con” et de “petite pédale”. Une frasque que l'homme a réitéré face au procureur de la République lorsque celui-ci a requis contre lui deux ans d'emprisonnement avec sursis probatoire, obligation de dédommagement des victimes et surtout son maintien en détention. Escorté hors de la salle d'audience pour être contenu, le jeune homme a logiquement scellé son sort et s'est vu condamné par le tribunal correctionnel à 15 mois d'emprisonnement avec maintien en détention, et obligation de dédommager chacune de ses victimes.

Rédigé par Wendy Cowan le Lundi 17 Février 2025 à 17:32 | Lu 3873 fois