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EEN : une passerelle commerciale vers l’Europe, à la CCISM


Teva Rohfritch, entouré de Stéphane Chin Loy, président de la CCISM, et de Hervé Parcineau, le coordinateur du consortium TOPIC au sein de l'EEN, vendredi lors de l'ouverture officielle de ce vaste réseau de business aux entreprises polynésiennes.
Teva Rohfritch, entouré de Stéphane Chin Loy, président de la CCISM, et de Hervé Parcineau, le coordinateur du consortium TOPIC au sein de l'EEN, vendredi lors de l'ouverture officielle de ce vaste réseau de business aux entreprises polynésiennes.
PAPEETE, 13 novembre 2015 - La Chambre de commerce et d’industrie ouvre officiellement le réseau Entreprise Europe Network aux entreprises polynésiennes. Une réunion d’information publique est organisée ce mercredi après-midi à la CCISM pour présenter les potentialités commerciales offertes par cette affiliation.

"Il faut que l’on s’intègre aux réseaux internationaux : c’est un gage important de réussite économique", a souligné Teva Rohfritsch, vendredi matin. Le ministre polynésien de la Relance économique a participé à l’annonce officielle de l’ouverture du réseau Entreprise Europe Network (EEN) aux entreprises polynésiennes. La Chambre de commerce d’industrie des services et des métiers (CCISM) s’est affiliée en début d’année au consortium TOPIC (Territoire d’outre-mer, Paris-île-de-France, Centre) afin d’intégrer le réseau EEN. Le consortium TOPIC regroupe la CCI Paris-île-de-France, la CCISM et la banque publique d'investissement (Bpifrance).

Après un temps d’adaptation des agents dédiés, la chambre consulaire polynésienne est aujourd’hui en mesure de servir de passerelle entre l’entrepreneuriat local et ce réseau qui se ramifie à travers près de 1000 organisations dans plus de 60 pays.

"On ne peut que trouver du bénéfice, à travers ce genre d’initiatives", commente en outre Teva Rohfritsch. L’économie polynésienne s’illustre en effet par l'immense déséquilibre de sa balance commerciale. Héritage de l'histoire, on importe 30 fois plus que l’on exporte vers l’Europe. En 2014, la collectivité a importé pour 63,2 milliards Fcfp de biens venant d’Europe, tandis que ses ventes en direction des pays de la communauté des 28 ont représenté guère plus de 2 milliards Fcfp.

Dans ce contexte, l'intégration au sein du réseau EEN offre une visibilité accrue aux entreprises locales, sur son vaste périmètre de représentation. Ce réseau se donne pour mission, partout où il est représenté, d’aider les entreprises à identifier des partenaires commerciaux potentiels, en Europe et à l’étranger. EEN s'articule aussi autour de compétences pour épauler les PME dans la conception de nouveaux produits et la conquête de nouveau marchés, les informer des activités et des possibilités qui s’offrent à elles au sein de l’Union européenne. EEN intervient également en matière de conseil à l’attention des petites entreprises, au sujet de la législation communautaire, les normes applicables, des droits de propriété intellectuelle, de la fiscalité… Enfin ce réseau peut intervenir en interface entre les acteurs économiques locaux et les décideurs européens pour fluidifier la communication entre les uns et les autres.

Le réseau EEN est largement financé par la commission européenne et son intégration est totalement gratuite pour les entreprises polynésiennes qui souhaiteraient s’y affilier, par le biais du consortium TOPIC.

A la demande de la Commission européenne, la structuration du réseau EEN s’est organisée autour de consortiums. Au sein de chacun, plusieurs acteurs se réunissent pour soumettre leurs projets à la Commission européenne. Ces consortiums offrent des maillages régionaux dans lesquels sont regroupés les acteurs du bassin (agences d’innovation et Chambres de commerce). TOPIC est l'un des dix consortiums répartis sur le territoire de la République. Au niveau de l’Europe, le réseau compte un peu plus d’une centaine de consortiums et plus de 1000 organisations qui participent à accompagner les entreprises dans leur développement. La CCISM est membre du consortium TOPIC depuis le 1er janvier 2015.

Séance d'information ouverte au public : mercredi 18 novembre à 13h30 à l'auditorium de la CCISM. Présentation de EEN-TOPIC et exposé sur le thème "EEN et les entreprises polynésiennes" ou, Comment se développer en Europe, rechercher des partenaires, s'informer ?

La Polynésie, "porte d'entrée" d'EEN vers le marché Pacifique

Hervé Parcineau est coordinateur du consortium TOPIC au sein du réseau Europe Entreprise Network. Il est en Polynésie française pour animer les rencontres, les conférences, les ateliers et promouvoir le réseau, dans le cadre des Journées d’information sur l’Europe, du 12 au 18 novembre.

Qu’avez-vous l’ambition d’offrir aux entreprises polynésiennes à travers leur intégration dans le réseau Enterprise Europe Network ?

Des opportunités commerciales pour développer leurs débouchées en Europe et ailleurs. La Polynésie se situe au milieu du Pacifique dans une zone commerciale en plein développement. On offre aux entrepreneurs locaux la possibilité de rencontrer des clients, des fournisseurs, des distributeurs, au travers d’outils comme la base de données qui est mise à disposition par la commission européenne. On permet l’organisation de rencontres d’affaires sur les grands salons internationaux – le réseau EEN compte aujourd’hui plus de 200 conventions à travers le monde – : nous offrons donc la possibilité de rencontrer des prospects en amont du déplacement, ce qui permet de rentabiliser les coûts. On tente aussi de stimuler l’innovation, au travers d’une veille par rapport à quelques filières identifiées en Polynésie et permettre des transferts technologiques…

Que vous apporte en retour votre représentation en Polynésie française ?

Dans le consortium EEN TOPIC, il y a la Nouvelle Calédonie et la Polynésie française. Vous êtes les seuls membres EEN à part entière, c’est-à-dire avec le financement de la Commission européenne, dans tout le Pacifique. Pour l’ensemble de l’Europe, vous êtes donc une porte d’entrée sur une zone extrêmement éloignée pour toutes les entreprises membres du réseau. Cela ouvre des perspectives vers des marchés tels que l’Australie, la Nouvelle-Zélande, un chapelet de territoires et d’îles, sur lesquels des opportunités commerciales peuvent se présenter.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 13 Novembre 2015 à 11:38 | Lu 694 fois