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Dix perles pour un diadème


Tahiti, le 29 avril 2021 – La présentation officielle des dix candidates à l’élection de Miss Tahiti 2021, ce matin, marque le top départ de la course à la couronne. Si les dates sont fixées au 5 juin pour la soirée de gala et au 25 juin pour le grand soir, reste la grande inconnue de l’ouverture de la billetterie. Le comité organisateur étant suspendu au contexte sanitaire à la veille de l’ouverture des frontières.

Épaules en arrière, tête haute, sourire pétillant, démarche souple et chaloupée. Après une année blanche et plusieurs semaines de préparation, les candidates à la 60e édition de Miss Tahiti ont eu le temps de travailler l’entrée en matière. Coachées depuis mars, les dix prétendantes au titre ont ainsi bravé les flashs d’une nuée de caméras, ce matin, pour la conférence de présentation officielle. Un premier contact avec la presse qui donne le top départ de la course au titre. "Elles attendaient ça avec impatience", sourit Leïana Faugerat, directrice de la société Miss Tahiti.

Cours de marche, de maintien, de diction, de diététique, de remise en forme ou de stylisme : deux mois déjà que les candidates sont coachées activement, sous la houlette d’ancienne reine de beauté, à l’instar de la Miss Tahiti 2014, Hinarere Taputu, ou la Miss Heiva 2014, Meiti-Here Iotefa-Stergios. Étape incontournable du programme, le test de culture générale en revanche relèvera plus d’un effort personnel de s'informer, commente la directrice. "On leur dit d’écouter la radio tous les matins, de lire les quotidiens de la place, ou de regarder le journal télévisé le soir".

"Miss Tahiti fête son tiurai"

 Si une poignée d’entre elles font parties du cru avorté de 2020, d’autres ont dû abandonner la course, notamment pour poursuivre leurs études. "Nous avons quand même reçu 16 à 18 candidatures", indique Leïana Faugerat. De quoi "relancer la machine" pour cette 60e édition. Et parce que 60 ans ça se fête, le comité organisateur compte bien "marquer le coup" en rendant hommage à toutes nos Miss Tahiti élues depuis 1960 et "en valorisant la femme polynésienne". La campagne de promotion va donc mettre en avant les Miss Tahiti de chaque décennie et le style de l’époque, à commencer par les "sixties".
 
Tenu secret jusqu’à aujourd’hui, le thème retenu du "Tiurai" veut faire oublier une année marquée par la crise et l’arrêt forcé du secteur de l’événementiel. "Ces festivités sont des moments qui nous ont manqué", commente Rava Sachet, du comité Miss Tahiti et Miss Tahiti 2002. "On s’est même un peu ennuyé", ironise Leïana Faugerat.
 
Tous les événements qui évoquent la saison estivale feront ainsi l’objet de tableaux le soir de l’élection, le 25 juin : Le Heiva, l'artisanat avec le Heiva rima'i, les traditionnels papios ou encore le bal populaire du 14 juillet, célèbre à l’époque de Tahiti d’antan. "On va le revisiter comme celui de Miss Tahiti", souligne Vaiana Tuihani, en charge de l’organisation des grands événements. "Ce sera très festif, c’est ce qu’on voulait, quelque chose de "'ārearea" comme on dit." 

Un grand soir avec ou sans public

Reste une grande inconnue : Celle de l’ouverture de la billetterie. Le comité étant tributaire de l’ouverture des frontières et du contexte sanitaire. "Pour la soirée de gala au Motu l’InterContinental, le 5 juin, on est contraint à 500 personnes. On attend juste de signer le protocole d’accord avec le haussariat", précise Leïana Faugerat. "Pour la soirée d’élection dans les jardins de la mairie, c’est plus compliqué, ça dépendra de l’ouverture des frontières. Si les choses évoluent dans le bon sens, qu’il n’y a pas de cluster, on pourra peut-être accueillir du public“.
 
Dans le pire des cas, les deux soirées se feront sans public, avec rediffusion en direct sur les télés et les réseaux sociaux. Dans le meilleur des cas, le comité sait d’ores et déjà qu’il ne pourra recevoir que 500 à 1 000 personnes. "Au-delà, il ne faut pas rêver", confie la directrice. Mais sans public, difficile d’équilibrer les comptes. "Financièrement, on va perdre beaucoup d’argent. Après, on s’en doutait, on essaye juste de limiter la casse et d’éviter les surcoûts sur les tenues ou les shootings photos par exemple."
 
Si le jury est déjà composé, pas question de révéler l’identité de ses membres, au risque de les exposer à des pressions des familles des candidates. A noter une petite nouveauté au tableau, l’élection investit le réseau social du moment : TikTok. "On va régulièrement poster des vidéos des candidates dans différentes situation", glisse Leïana. "Elles auront des défis à relever." Crise sanitaire oblige, c’est d’ailleurs sur les réseaux sociaux, à grand renfort d’images, que se tiendra la valse des candidates avant le grand soir.

Les votes du public par SMS au 7588 peuvent d'ores et déjà commencer. Pour que celui-ci soit comptabilisé, il faudra indiquer "MISS TAHITI" et marquer un espace, suivi du numéro de la candidate (exemple : MISS TAHITI n°2). Ce vote comptera pour classement définitif, à hauteur de 25% de la note finale. A vos téléphones !

À chaque candidate sa cause à défendre

Violence physique et verbale, indépendance économique des femmes, lutte contre la délinquance, le cancer ou les maladies radio induites : à chaque miss un motif de candidature et une cause à défendre. Celles du cru 2021 font sans surprise échos aux grands sujets de société qui agitent le fenua. Ainsi, Tipari Haumani, première dauphine de Miss Moorea, s’apprête à ouvrir sa propre association en faveur des enfants défavorisés et se présente pour "repousser ses limites". Même discours pour Nauriki Dury, Miss Papara en 2019, qui veut s’inscrire contre la violence, ou Karen Wiriamu, Miss Arutua en 2012, qui se présente pour "sortir de sa zone de confort", militant pour l’émancipation économique des femmes. Des femmes "souvent rabaissées, alors qu’elles sont fortes, c’est ma mère qui m’a poussée à me présenter et c’est un de mes plus grands challenges", renchérit Monoihere Debeuf, Miss Raromatai en 2018. "Je suis plus sensible à la lutte contre le cancer, j’ai perdu ma maman comme ça", confie pour sa part Tumateata Buisson. Dans le même registre, Eileen Thuau aimerait s’engager dans "la lutte contre les maladies radio induites" pour leur "donner un peu plus de visibilité". Passionnée d’arts martiaux, Ruruna Jacquot, veut, quant à elle, pouvoir inculquer les valeurs de respect et de discipline aux jeunes. Cette élection représente pour elle une "opportunité à saisir".
 


Rédigé par Esther Cunéo le Jeudi 29 Avril 2021 à 19:00 | Lu 9164 fois