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Dialogue "gaillard, espiègle et enlevé" pour spectacle "mordant et jubilatoire"


PAPEETE, le 17 mai 2018 - La compagnie Caméléon propose une nouvelle pièce à la Maison de la culture. Baptisée Dialogue d’un chien avec son maître sur la nécessité de mordre ses amis, elle met en scène deux acteurs qui s’éprouvent puis s’apprivoisent.

Que se passe-t-il quand un portier rencontre un chien qui a du mordant ? Ou bien quand un chien se met à parler ? Ou bien encore quand un duo clownesque s’approprie la verve de Jean-Marie Piemme ? Le spectateur grince des dents, s’étonne, s’interroge. Il rit aussi, d’un rire parfois irrésistible. "On parle souvent à nos animaux", constate Christophe Servas, le portier dans la pièce, "comme ils ne répondent pas, cela nous amène à nous poser des questions sur nous-mêmes".

Or, l’animal de Dialogue d’un chien avec son maître sur la nécessité de mordre ses amis, lui, répond. Et alors ? "Le chien bouscule, il pose les bonnes questions au bon endroit, il n’abandonne pas l’humain perdu dans les méandres de ses propres réflexion." De sorte que les spectateurs ressortent riches de nouveaux questionnements.

Le pitch

Au cœur d’une existence routinière et âpre, un chien entre dans la vie de Roger, portier désabusé d’un grand hôtel. Ce dernier vit seul dans sa caravane depuis la disparition de fille jusqu’à l’arrivée du chien qui déboule, provoquant au passage un carambolage. "Son but dans la vie" résume Benjamin Mignaco qui interprète la bête.

L’animal, à la fois rusé et mythomane, prend plaisir à jouer les fauteurs de troubles et à provoquer le portier pour le réveiller de sa torpeur. Ensemble, homme et animal, regardent le monde avec beaucoup de lucidité et de fantaisie. Ils retrouvent l’urgence d’exister. Ils mordent finalement tous les deux pour éveiller les consciences.

"Rien de grave ! "

Les propos sont consistants, "mais ce n’est pas un drame. C’est une satire, on rigole de la situation, des situations pour pouvoir mieux les faire entendre", précise le duo de comédiens. Il s’est emparé des mots "truculents" de Jean-Pierre Piemme, l’auteur de la pièce mise en scène par Christine Baccot.

La pièce dénonce : "ce qu’on peut vivre de nos jours, le système, la consommation, l’éducation des enfants, le manque d’ouverture, la solitude…" rapporte Benjamin Mignaco. "Elle est à l’image de notre programmation", poursuit Guillaume Gay de la compagnie Caméléon. "C’est un regard porté sur l’âme humaine, sur les fondements de la société d’aujourd’hui. Pour autant, ce regard est porté de façon jubilatoire et cocasse."

"C’est une pièce très optimiste", conclue Benjamin Mignaco. En filigrane, elle montre "comment on s’en sort par le questionnement. Comment la réflexion permet la prise de conscience, comment on peut avancer. C’est plein d’espoir". Bilan, la morsure n’est peut-être pas si douloureuse. Mieux, se faire mordre ça pourrait même faire du bien.


Pratique

Le vendredi 25 mai à 19h30, les samedis 19 et 26 mai à 19h30, les dimanches 20 et 27 mai à 17 heures au Petit théâtre de la Maison de la culture.

Adultes : 4 000 Fcfp, étudiants et moins de 18 ans : 3 000 Fcfp et 2 500 Fcfp pour les moins de 12 ans.
Pass famille à 10 000 Fcfp.

La garderie est située dans une salle de la Maison de la Culture, à côté du théâtre. Elle est assurée par des professionnelles de la petite enfance, pour tous les enfants à partir de 1 an. Le tarif est de 1 000 F par enfant, à régler sur place. Les réservations se font à l’adresse suivante : [email protected].

Pièce à partir de 11 ans.



Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 17 Mai 2018 à 16:14 | Lu 851 fois