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Deux policiers tongiens reconnus coupables de la mort d’un collègue néo-zélandais


Kali Fungavaka
Kali Fungavaka
NUKU’ALOFA, vendredi 6 juin 2014 (Flash d’Océanie) – Deux policiers tongiens ont été reconnus coupables vendredi de la mort d’une agent des forces de l’ordre néo-zélandaises, Kali Fungavaka, alors âgé de 38 ans, après un bref séjour dans les geôles de ce royaume, le 17 août 2012.
Les deux agents sont un inspecteur de police, Kelepi Hala'ufia, et un agent, Salesi Maile.
Tous deux ont été reconnus coupables d’homicide sur la personne de ce collègue né »o-zélandais d’origine tongienne, rapporte le quotidien Matangi Tonga.
Les deux coupables ont été maintenus en détention en attendant l’énoncé de leur peine, au cours d’une nouvelle audience en Cour Suprême prévue pour le 1er juillet 2014.
Dans son verdict, le juge Charles Cato, qui entendait l’affaire, a aussi reconnu coupable un troisième policier, Fatai Faletau, d’agression.
Deux autres policiers, les agents Tevita Vakalahi et Manu Tu'ivai, ont été acquittés.
Ce verdict intervient alors que le Premier ministre néo-zélandais, John Key, se trouvait en visite officielle cette semaine au royaume de Tonga, dans le cadre d’une tournée océanienne censée renforcer les liens de la Nouvelle-Zélande avec ses pays voisins du Pacifique insulaire.
La semaine dernière, dans la même affaire, un civil, Semisi Kalisitane Manu, qui se trouvait dans la même cellule que M. Fungavaka au moment des faits, a été reconnu coupable la semaine dernière d’agressions physique ayant entraîné blessures, mais pas d’homicide.

Au total, cinq agents de police tongiens comparaissent à intervalles réguliers depuis fin septembre 2012, dans le cadre de l’enquête suivant le décès du policier néo-zélandais.

Dans un premier temps, trois individus avaient été interpellés et écroués dans le cadre de cette affaire survenue pendant le séjour de cet agent de police néo-zélandais d’origine tongienne et qui se trouvait dans son pays natal pour assister aux funérailles de son grand-père.
L’affaire avait débuté par son interpellation par ses collègues tongiens le 17 août 2012 au soir pour état d’ébriété sur la voie publique.
Mais après un bref séjour dans une cellule, en compagnie d’autres prisonniers locaux, il est décédé à l’hôpital le 24 août 2012, six jours après son séjour dans les geôles tongiennes.
Au cours des audiences, les témoignages d’autres agents, présents ce soi-là, se sont succédés, décrivant notamment comment ce jeune policier néo-zélandais avait été traité lors de sa brève détention et comment certains de ses collègues tongiens étaient allés jusqu’à le traîner au sol et lui écraser la tête avec leurs pieds.


Violences policières au royaume

Mi-novembre 2012, deux agents de la police tongienne sont venus s’ajouter à une liste grandissante de membres des forces de l’ordre de ce royaume, dans le cadre de plusieurs enquêtes ayant toute en commun le décès de personnes peu après leur interpellation.
L’affaire entendue concerne le décès d’un jeune homme de 21 ans, à la suite d’une bagarre avec trois agents de police.
La victime, évacuée d’urgence à l’hôpital de Vaiola (Nuku’alofa), est morte des suites de blessures infligées à la tête.
Les faits se sont déroulés vendredi 16 novembre 2012, aux alentours de deux heures du matin (heure locale, GMT+12).
Les agents étaient alors en civil et participaient à la soirée.
« Personne n’est au-dessus de la loi et ces agents seront traités comme tout justiciable », avait alors assuré, en guise d’avertissement, le chef des forces de police tongiennes, le Néo-zélandais Grant O'Fee.

Le Premier ministre tongien, Lord Tu’ivakano, s’exprimant au sujet d’éventuelles violences policières au sein de ses forces de l’ordre, estimait fin octobre 2012 que la police devait impérativement regagner la confiance de la population, après « ces incidents qui terni sa réputation à la fois au plan local et international ».
Dans le cadre de l’enquête concernant le décès du policier néo-zélandais Fungavaka, un inspecteur des services de la Police Fédérale Australienne devait aussi débuter ses propres investigations mi-octobre 2012 dans la capitale.
M. Fungavaka avait intégré la police néo-zélandaise en 2006 et avait été décoré pour faits de bravoure pour avoir sauvé une femme d’un incendie.
Grant O'Fee, chef de la police tongienne depuis mai 2012, avait dès le début de l’affaire affiché sa ferme intention de faire toute la lumière sur la mort de son compatriote d’origine tongienne.
Il avait aussi annoncé soin intention de se concentrer ce qui semble être une seconde affaire sur le respect, ou pas, des procédures de la part des agents tongiens en pareilles circonstances.

pad

Rédigé par () le Vendredi 6 Juin 2014 à 05:41 | Lu 694 fois