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Deux ans ferme pour l’ex jaloux


Tahiti, le 8 avril 2024 - Ce lundi, en comparution immédiate, le tribunal a condamné un ex-compagnon jaloux fraîchement sorti de prison, et son oncle, pour avoir agressé le nouveau “tāne” de son ancienne compagne. Prétextant vouloir rendre visite à sa fille et son petit-fils, le prévenu était prêt pour une altercation musclée.
 
Il y a des leçons qui semblent plus difficiles à retenir que d'autres pour certains anciens détenus. En février dernier, alors qu'il venait de sortir de prison le matin même, un multirécidiviste pour violence conjugale envers son ex-compagne n'a eu de meilleure idée que de rendre visite à cette dernière et son nouveau “tāne” pour leur signifier son retour. Une visite bien loin des standards de la courtoisie. Accompagné de son oncle, qui cachait un coupe-coupe dans son sac, le nouvel homme libre assurait pourtant “juste” vouloir voir sa fille et son petit-fils. Ayant eu vent de leur situation précaire durant sa détention, l'homme voulait constater de ses propres yeux les faits, et il n'a pas été déçu. À la rue, cloîtrés sous un pont de Pirae, la fille et l'enfant étaient là, en compagnie de leur maman et du nouveau beau-père prêt à affirmer sa place au sein de cette famille recomposée. L'alcool n'aidant en rien, le ton est monté.
 
“J'étais juste venu pour parler à ma fille”, a persisté le prévenu devant le tribunal. “C'est ce pingouin qui m'a attaqué en premier, c'est à cause de lui que cela a dégénéré.” Une déclaration qui n'a pas manqué de faire réagir la présidente du tribunal, rappelant à ce dernier qu'il n'avait rien à faire là : “Suite à vos antécédents, vous aviez l'interdiction formelle d'entrer en contact avec votre ex-compagne, pour très justement éviter ce genre de situation !” Un détail pour le prévenu pour qui le bien être de sa fille et de son petit-fils passe avant tout : “J'ai appris lorsque j'étais en prison, que ma fille et son fils étaient à la rue depuis que leur mère s'est trouvé ce nouveau chéri. Évidemment, ça m'a mis en colère ! J'aime ma fille, c'est un lien qu'on ne peut pas m'enlever !”
 
Hélas, pas moyen pour le prévenu d'émouvoir qui que ce soit du côté des magistrats. Et pour cause : la présence de son oncle le jour de l'agression, muni d'un couteau, qui a sévèrement blessé le beau-père lors de l'altercation. Interrogé à chaud par les forces de l'ordre suite à l'événement, le “tonton” a déclaré que son neveu était prêt à le payer s'il participait à cette vendetta. Une déclaration que ce dernier a préféré nié en bloc face au tribunal, allant même jusqu'à inventer de nouveau scénario afin de justifier la présence de l'arme : “Je suis jardinier, entre autres. Et je trimballe toujours mon sac de travail avec moi, donc forcément, le coupe-coupe était là et je m'en suis servi pour me défendre.” Un argument immédiatement réfuté par l'avocat des victimes, rappelant que : “La lame du coupe-coupe était brisée afin de pouvoir rentrer dans le sac et d'être cachée. Ces actes de violence étaient prémédités !”
 
Le tribunal a tranché et a reconnu le prévenu comme principal coupable des faits qui lui ont été reprochés. Il est condamné à deux ans d'emprisonnent avec maintien en détention en raison de son casier judiciaire, tandis que le “tonton” écope d'un an d'emprisonnement et de quatre mois de sursis simple, ainsi que d'une interdiction de port d'arme pour une durée de cinq ans.

le Lundi 8 Avril 2024 à 21:18 | Lu 2553 fois