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Des podcasts de Parau Tama traduits en tahitien


Cette illustration qui accompagne le 1er podcast en tahitien intègrera un cahier de coloriage qui devrait sortir d’ici à la fin de l’année. Crédit photo : ©tahitiancreative
Cette illustration qui accompagne le 1er podcast en tahitien intègrera un cahier de coloriage qui devrait sortir d’ici à la fin de l’année. Crédit photo : ©tahitiancreative
TAHITI, le 24 août 2021 - Parau Tama, les podcasts polynésiens dédiés aux contes et légendes du territoire ont jusqu’alors été enregistrés en français. Le premier épisode traduit en tahitien a été publié vendredi dernier. Il revient sur Ta’aroa, le mythe de la création. Deux autres épisodes vont suivre.

Découvrez Ta'aroa - Te tua'ā'ai o te rahura'a, le dernier podcast mise en ligne par Parau Tama. Il s’agit de la traduction en tahitien de Ta’aroa, le mythe de la création. Il est disponible depuis le 21 août et c’est le tout premier en tahitien.

Parau Tama a été lancé en avril 2020 par Miriama Bono et Benjamin Brillouet (lire aussi cet article. Miriama Bono, s’appuyant sur des textes connus comme ceux du poète Teuira Henry, rédige les contes et légendes. Puis elle les dit. Benjamin Brillouet lui se charge de toute la partie technique, montage… En plus d’un an, de très nombreux podcasts ont été mis en ligne. "Dès le lancement, des auditeurs nous ont fait part de leur envie d’entendre les contes et légendes en tahitien", rapporte Miriama Bono. La demande a été entendue.

Elle a été rendue possible grâce à Heiura Itae Tetaa, fondatrice de Speak Tahiti, Paraparau Tahiti, et de son équipe (lire aussi cet article. Sollicitée, elle a répondu gracieusement. "Nous avons choisi trois contes parmi les plus appréciés que nous avons donc transmis à l’équipe de Speak Tahiti, Paraparau Tahiti", explique Miriama Bono. Il s’agit de Ta’aroa, le mythe de la création, de la légende de Hina et de Te Tumu ‘uru.

Tuterai Mahai, diplômé d’une licence en langue polynésienne et stagiaire CVD à Speak Tahiti, Paraparau Tahiti, a pris le relai. Les légendes ne lui étaient pas inconnues puisqu’il avait eu l’occasion de les travailler à l’université. Néanmoins, la traduction est un exercice délicat.

"Respecter les visées de l’auteur"

Il n’était pas question pour Tuterai Mahai de faire du mot à mot, de la traduction littérale. "En règle générale, les difficultés sont d’abord liées au respect de la visée du texte", précise Tuterai Mahai. En effet, plusieurs textes peuvent se référer à une seule histoire pourtant les manières de raconter cette histoire varient en fonction des auteurs "et c’est là que nous nous devons d’être le plus précis et le plus fidèle possible par rapport au texte de départ".

Par ailleurs, d’autres difficultés sont apparues en lien cette fois avec les néologismes. Un néologisme est un mot nouveau ou un mot qui a un sens nouveau. Certains mots en français n’ont pas de traduction en tahitien car ils sont trop récents. "Dans les cas comme celui-ci, nous devons faire appel à une des institutions de traduction comme : le Fare Vana’a, le Service de l’interprétation et de la traduction pour avoir une réponse." Débordées de travail, ces institutions n’ont pas toujours le temps de répondre. "Ce qui nous contraint à créer nous-même les mots."

Les plateformes en toute rigueur

Pour traduire, Tuterai Mahai a surtout utilisé la plateforme de traduction du Fare Vana’a. En cas d’absence de réponse par la plateforme, "j’ai été obligé de chercher soit un synonyme, soit une structure de phrase qui expliquait le mot souhaité. C’est ainsi que l’on procède quand il n’y a aucune traduction, on fait une phrase en tahitien pour expliquer le mot en français".

Il a parfois eu recours à d’autres outils de traduction comme l'application "reo" du Service de l’interprétation et de la traduction ou bien comme la plateforme "lexilogos". Guidé par la rigueur, Tuterai Mahai précise qu’avec ces deux plateformes il fallait à tout prix être très précis sur le contexte.

Les textes traduits par Tuterai Mahai ont été revus par Ludmilla Tapea Chin-Meun, ancienne professeure, traductrice. "Je suis novice dans le domaine de la traduction et nous nous devons d’être sûrs et de faire des vérifications car les contenus sont susceptibles d’être vus par des milliers de personnes, ainsi nous nous devons de leur apprendre des choses vraies et correctes."

Les versions tahitiennes des légendes sont racontées par Heiura Itea Tetaa. En fonction de l’accueil du public, mais aussi de la disponibilité de l’équipe de Speak Tahiti, Paraparau Tahiti, d’autres traductions pourraient suivre. Mais cette initiative demande de très longues heures de travail et la suite prendra du temps.

Contacts

Mail : [email protected]
FB : Parau Tama
Site internet Tahitian Creative

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 24 Août 2021 à 20:37 | Lu 1686 fois