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Des chercheurs français à la découverte du "Monde perdu" de Papouasie


JAKARTA, 26 novembre 2013 (AFP) - Une trentaine de chercheurs français vont participer à la plus importante expédition jamais menée en Indonésie, passant près de deux mois en Papouasie à la découverte de l'extraordinaire biodiversité d'un "Monde perdu" isolé depuis des millions d'années.

Du 21 janvier au 6 mars 2014, les chercheurs accompagnés d'une soixantaine de collègues indonésiens vont explorer le Lengguru, un massif vaste comme la Sardaigne et situé dans la partie indonésienne de l'île de Nouvelle-Guinée.

La chaîne de Lengguru est formée de karsts (reliefs calcaires) érodés au cours des millénaires et formant des plis montagneux culminant entre 900 et 1.500 mètres et séparés par des vallées profondes à l'isolement parfois total qui lui ont valu le surnom de "Monde perdu".

Massif très ancien, le Lengguru abrite des espèces primitives vieilles de plus de dix millions d'années et représente un "réservoir de biodiversité unique", selon l'Institut français de recherche pour le développement (IRD), qui organise l'expédition avec l'Institut indonésien des sciences (LIPI) et l'Académie des pêches de Sorong, en Papouasie.

Il s'agit de la "plus importante expédition scientifique jamais menée en Indonésie", selon l'IRD, qui a reçu le soutien de Colas, filiale du groupe français de construction Bouygues.

Une première expédition en 2010 avait permis d'obtenir des résultats déjà très encourageants. Parmi les 300 espèces alors échantillonnées, il avait ainsi été découvert une grenouille transportant sa progéniture sur son dos ainsi qu'une espèce de poisson arc-en-ciel vieille de huit millions d'années et unique à la région.

"On pourra y trouver les derniers représentants d'espèces très anciennes ou alors des espèces uniques", espère Nicolas Hubert, un des coordonnateurs de l'expédition.

"Les mouvements tectoniques ont isolé certaines zones depuis une dizaine de millions d'années", explique le généticien à l'AFP à Jakarta. "On pourra remonter aux origines de l'histoire moderne de la biodiversité de cette région", ajoute-t-il.

"Deux à trois ans de travail" suivront l'expédition, en grande partie en Indonésie, pour analyser tous les prélèvements, précise le chercheur.

L'expédition, d'un budget d'environ 300.000 euros financé à moitié par le privé, est d'autant plus inédite qu'elle se déroulera dans cette Papouasie encore largement inexplorée où les permis scientifiques sont très rares.

"C'est une des grandes régions d'Indonésie où tout reste à faire, qui n'est pas encore touchée par l'holocauste écologique" qu'on peut voir ailleurs, souligne M. Hubert.

Rédigé par () le Mardi 26 Novembre 2013 à 06:49 | Lu 530 fois
           



Commentaires

1.Posté par LEMARQUISIEN le 26/11/2013 07:21 | Alerter
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Après la grande expédition sur Santo (Vanuatu), on renoue enfin avec les grandes expéditions scientifiques françaises qui ont fait la gloire de notre nation aux XVIII et XIXème siècles. Et rien ne dit que dans cette région isolée ne vivent pas des communautés humaines complètement isolées du monde....

2.Posté par Roro LEBO le 26/11/2013 14:26 | Alerter
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Déjà 800 langues parlées...
j'y ai vécu aussi. Mais attention aux mythes locaux retranchés.
Le curare existe aussi et les peuples indigènes sont de loin les meilleurs écologistes.