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Dépotoir sauvage à Pihaena


Dépotoir sauvage à Pihaena
MOOREA, le 27 mai 2020 - Les riverains de Pihaena n’en peuvent plus. Le site, sur lequel était prévue la construction du lycée de Moorea, est transformé en dépotoir sauvage. Ils font appel au civisme de la population et demandent fermement aux pollueurs de respecter ce lieu.
 
Les habitants du quartier de Pihaena en ont marre. Et pour cause. Ils se plaignent d’une décharge sauvage située sur un terrain appartenant au territoire, derrière le stade communal de football de l’AS Tiare Hinano. C’est pourtant sur ce site qu’était prévu le projet de construction du lycée de Moorea dans les années 2010, avant que celui-ci soit relocalisé à Opunohu. C’est désormais sur ce terrain, tombé dans l’oubli, que des pollueurs sans scrupules, issus de différents districts de l'île, viennent jeter leurs ordures à l’abri des regards, pendant la nuit ou tôt dans la matinée. Les riverains ne peuvent malheureusement que constater la présence de divers déchets tels que des canettes, des bouteilles, des réfrigérateurs, des télévisions ou autres déchets ménagers. Une voiture a même été abandonnée sur place récemment, avant que son propriétaire, qui a été identifié, ne vienne la récupérer discrètement sous la menace d’une internaute."Les riverains de Pihaena en ont assez que ces gens, qui manquent de civisme, viennent jeter leurs ordures ménagères sans rien respecter. On leur demande de respecter ce lieu. Si on chope ces pollueurs, on ramassera tous leurs déchets et on les jettera dans leur cour pour que ça leur serve de leçon" prévient Richard Teihotua, un habitant excédé de Pihaena. Mama Anu Firiapu, une matahiapo de Pihaena, habite à quelques dizaines de mètres du site pollué. Elle ne peut plus supporter les effets nocifs de ce dépotoir sauvage. "Les gens de l’extérieur continuent à jeter leurs ordures alors qu’on nettoie ce site. Du coup, celui-ci n'est jamais propre. On ne sait pas d’où viennent ces gens. Bientôt, on ne pourra plus passer par là, vu qu’il y aura tellement de déchets" peste-t-elle, avant d’ajouter "On doit même supporter l’odeur des cadavres d’animaux abandonnés sur place ou faire face aux moustiques qui se sont développés dans des gites de ce dépotoir".

"On enseigne pourtant aux enfants comment prendre soin de la nature"

Parmi les riverains mécontents, on retrouve Faimano Miria. Elle est animatrice de l’association Puna Reo Piha’e’ina, qui s’occupe des jeunes de Pihaena. "On passe souvent avec nos enfants par ce site pour accéder au stade de football. On doit à chaque fois assister à ce triste spectacle. On enseigne pourtant aux enfants comment prendre soin de la nature et comment trier nos déchets. Ces pollueurs montrent le mauvais exemple à nos enfants" s’énerve-t-elle. Certaines sociétés de jardinage des districts environnants viennent souvent jeter leurs déchets verts sur place à cause de l’absence de structures pouvant traiter ce genre de déchets dans l’île sœur ; ce que tolèrent les résidents du quartier. Ces derniers regrettent toutefois que certains en profitent pour venir se débarrasser de leurs déchets industriels. "Il a été décidé, lors d’un conseil municipal en 2001, d’installer des infrastructures pour le traitement des déchets verts à la déchetterie de Temae. Une somme d’argent a même été investie pour que ce projet se concrétise. Finalement, ça ne s’est pas réalisé jusqu’à aujourd’hui. Du coup, les habitants de Moorea jettent leurs déchets verts n’importe où" regrette Richard Teihotua. Ce dernier est également le vice-président de l’AS Tiare Hinano. Il nous confie que ce club a pour ambition, si le territoire l’accepte, de réaliser sur ce site des projets en faveur de la population de Moorea, en particulier de Paopao, tels que des jardins partagés, des circuits de randonnée pédestre ou encore un parc naturel.

Rédigé par Toatane le Mercredi 27 Mai 2020 à 15:28 | Lu 1207 fois