Paris, France | AFP | mardi 19/10/2021 - Hervé Gattegno quittera ses fonctions à la tête de Paris-Match et du JDD dans quelques jours, a annoncé mardi le propriétaire de ces deux titres de presse emblématiques, le groupe Lagardère. Les raisons de ce départ précipité diffèrent selon les interlocuteurs.
Au service du groupe depuis cinq ans, M. Gattegno, 57 ans, est remercié pour son engagement "sans faille (...) son professionnalisme et son énergie" par Arnaud Lagardère, PDG de Lagardère, et Constance Benqué, présidente de Lagardère News, dans un communiqué.
Officiellement, rien n'a filtré sur les causes de son départ, effectif vendredi, qui intervient à six mois de l'élection présidentielle. "La nouvelle direction des rédactions sera annoncée dans les prochains jours", écrit le groupe.
Cette sortie, qui sonne comme une éviction, interroge au sein des rédactions de Paris-Match et du JDD.
"Le soulagement domine à la rédaction" de Paris-Match, indique à l'AFP une source qui préfère taire son nom. "Il était très peu aimé des journalistes qui appréciaient peu ses méthodes brutales et autoritaires".
Pour des interlocuteurs des deux journaux, qui ont tous demandé l'anonymat, la raison numéro une de l'éviction de Hervé Gattegno, "c'est Zemmour", et la manière dont les deux rédactions ont traité l'actualité du polémiste d'extrême droite, vedette jusqu'il y a peu de la chaîne d'information en continu CNews (qui appartient à Vivendi, contrôlé par le milliardaire breton Vincent Bolloré).
Paris-Match a publié fin septembre en Une une photo de Eric Zemmour --qui est marié-- enlaçant sa collaboratrice Sarah Knafo lors d'une baignade en mer. Quelques jours auparavant, Hervé Gattegno signait un édito dans le JDD, au titre sans équivoque: "Eric Zemmour se pose davantage en prophète du malheur qu'en chevalier du renouveau".
Le directeur des rédactions du JDD et de Paris-Match "était assez contesté au sein des rédactions mais son positionnement contre l'extrême droite a toujours été clair, il n'avait pas l'intention de traiter ce courant comme les autres", déclare un journaliste à l'AFP.
"Profond malaise"
Vivendi, contrôlé par Bolloré, est le premier actionnaire de Lagardère depuis 2020. En septembre, il a annoncé vouloir lancer une OPA sur Lagardère pour reprendre le total du capital.
Depuis l'arrivée de Bolloré dans Lagardère, beaucoup craignent que son influence s'étende à toutes les rédactions du groupe. Ainsi à Europe 1, une grande partie de la rédaction a quitté la radio ces dernières semaines.
Pour d'autres interlocuteurs interrogés par l'AFP, "Gattegno paie son traitement de l'affaire Takieddine".
En novembre 2020, Paris-Match a publié une interview de Ziad Takieddine dans laquelle il revenait sur ses accusations concernant l'argent qu'aurait reçu Nicolas Sarkozy du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
Dans la foulée une enquête judiciaire avait été ouverte sur les conditions de préparation de cet entretien, aboutissant à la garde en vue du journaliste de Paris-Match François de Labarre et à la mise en examen de "Mimi" Marchand, la patronne de l'agence BestImage.
La société des journalistes (SDJ) de Paris-Match et des syndicats de journalistes ont évoqué dans un texte fin juin le "profond malaise" régnant au sein de la rédaction de l'hebdomadaire après les conséquences judiciaires de l'affaire Takieddine sur leur collègue. Une affaire également dommageable pour "la crédibilité" de leur titre, selon eux.
Les signataires se disaient ainsi "troublés par le parti pris de (leur) journal" en faveur de Nicolas Sarkozy. Un malaise d'autant plus grand que l'ancien président de la République est entré fin juin 2021 au conseil d'administration du groupe Lagardère.
Enfin, le texte évoquait un "climat délétère" au sein de la rédaction de Paris-Match, touchée par une vingtaine de départs depuis fin 2019, dont celui du directeur adjoint de la rédaction, Régis Le Sommier, après plus de 25 ans de maison.
Au service du groupe depuis cinq ans, M. Gattegno, 57 ans, est remercié pour son engagement "sans faille (...) son professionnalisme et son énergie" par Arnaud Lagardère, PDG de Lagardère, et Constance Benqué, présidente de Lagardère News, dans un communiqué.
Officiellement, rien n'a filtré sur les causes de son départ, effectif vendredi, qui intervient à six mois de l'élection présidentielle. "La nouvelle direction des rédactions sera annoncée dans les prochains jours", écrit le groupe.
Cette sortie, qui sonne comme une éviction, interroge au sein des rédactions de Paris-Match et du JDD.
"Le soulagement domine à la rédaction" de Paris-Match, indique à l'AFP une source qui préfère taire son nom. "Il était très peu aimé des journalistes qui appréciaient peu ses méthodes brutales et autoritaires".
Pour des interlocuteurs des deux journaux, qui ont tous demandé l'anonymat, la raison numéro une de l'éviction de Hervé Gattegno, "c'est Zemmour", et la manière dont les deux rédactions ont traité l'actualité du polémiste d'extrême droite, vedette jusqu'il y a peu de la chaîne d'information en continu CNews (qui appartient à Vivendi, contrôlé par le milliardaire breton Vincent Bolloré).
Paris-Match a publié fin septembre en Une une photo de Eric Zemmour --qui est marié-- enlaçant sa collaboratrice Sarah Knafo lors d'une baignade en mer. Quelques jours auparavant, Hervé Gattegno signait un édito dans le JDD, au titre sans équivoque: "Eric Zemmour se pose davantage en prophète du malheur qu'en chevalier du renouveau".
Le directeur des rédactions du JDD et de Paris-Match "était assez contesté au sein des rédactions mais son positionnement contre l'extrême droite a toujours été clair, il n'avait pas l'intention de traiter ce courant comme les autres", déclare un journaliste à l'AFP.
"Profond malaise"
Vivendi, contrôlé par Bolloré, est le premier actionnaire de Lagardère depuis 2020. En septembre, il a annoncé vouloir lancer une OPA sur Lagardère pour reprendre le total du capital.
Depuis l'arrivée de Bolloré dans Lagardère, beaucoup craignent que son influence s'étende à toutes les rédactions du groupe. Ainsi à Europe 1, une grande partie de la rédaction a quitté la radio ces dernières semaines.
Pour d'autres interlocuteurs interrogés par l'AFP, "Gattegno paie son traitement de l'affaire Takieddine".
En novembre 2020, Paris-Match a publié une interview de Ziad Takieddine dans laquelle il revenait sur ses accusations concernant l'argent qu'aurait reçu Nicolas Sarkozy du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
Dans la foulée une enquête judiciaire avait été ouverte sur les conditions de préparation de cet entretien, aboutissant à la garde en vue du journaliste de Paris-Match François de Labarre et à la mise en examen de "Mimi" Marchand, la patronne de l'agence BestImage.
La société des journalistes (SDJ) de Paris-Match et des syndicats de journalistes ont évoqué dans un texte fin juin le "profond malaise" régnant au sein de la rédaction de l'hebdomadaire après les conséquences judiciaires de l'affaire Takieddine sur leur collègue. Une affaire également dommageable pour "la crédibilité" de leur titre, selon eux.
Les signataires se disaient ainsi "troublés par le parti pris de (leur) journal" en faveur de Nicolas Sarkozy. Un malaise d'autant plus grand que l'ancien président de la République est entré fin juin 2021 au conseil d'administration du groupe Lagardère.
Enfin, le texte évoquait un "climat délétère" au sein de la rédaction de Paris-Match, touchée par une vingtaine de départs depuis fin 2019, dont celui du directeur adjoint de la rédaction, Régis Le Sommier, après plus de 25 ans de maison.