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Départ de Cédric Pastour : un "changement dans la continuité" qui inquiète une partie des salariés


Départ de Cédric Pastour : un "changement dans la continuité" qui inquiète une partie des salariés
A côté de leur soulèvement spectaculaire au mois de juillet pour la défense de leur PDG, ils semblent presque résignés... Les 4 syndicats regroupés en une Union pour l’Avenir d’Air Tahiti Nui n’ont pas encore réagi officiellement à l’annonce du départ de Cédric Pastour. Leur délégué syndical, Christophe Bernier, affirme pourtant que les rumeurs sur son remplacement allaient bon train. « On encaisse un peu la nouvelle, même si on s’y attendait depuis quelques jours » explique-t-il à Tahiti Infos. De son côté, Cédric Pastour aurait plutôt l'air soulagé de quitter son poste. Dans un communiqué sobre, il salue la nomination d’Etienne Howan, "déjà membre du comité exécutif d’ATN", une nomination qu'il qualifie de "changement dans la continuité".

Peu apprécié de l’équipe Temaru, Cédric Pastour se savait sur la sellette depuis juillet dernier. Suite aux conflits sociaux qui avaient touché ATN, le conseil d'administration avait annoncé vouloir dissocier la fonction de Président du Conseil d’Administration (PCA) de celle de Directeur Général mandataire social, et avait donné deux mois à Cédric Pastour pour « présenter un nouveau mode de gouvernance » avant son éventuel départ. Il part bien, mais la dissociation des deux postes, elle, ne devrait finalement pas avoir lieu. Nommé directeur général mandataire social mercredi lors du conseil d’administration, Etienne Howan doit également prendre les fonctions de président du conseil d’administration à la fin du mandat de son prédécesseur, le 17 décembre prochain.

Dans un communiqué diffusé aux médias dans l’après-midi de jeudi, Cédric Pastour ne laisse pas pointer l’once d’un regret. « Je salue la décision du président Temaru qui a choisi un membre de l’équipe de direction pour me succéder ( …) » écrit-il. « Etienne Howan aura mon soutien total pour assumer pleinement dès aujourd’hui ses nouvelles responsabilités et poursuivre les négociations avec les organisations syndicales représentatives sur l’objectif de réduction de la masse salariale qui est la priorité première exprimée par le conseil » . C’est-à-dire le point le plus délicat, sur lequel Cédric Pastour avait jusqu’ici achoppé...


"C'est quoi la prochaine étape? Une visibilité sur une semaine? Un jour? "

L'Union pour l'Avenir d'Air Tahiti Nui le 5 juillet dernier
L'Union pour l'Avenir d'Air Tahiti Nui le 5 juillet dernier
Du côté de l’Union pour l’avenir d’ATN, on encaisse la nouvelle avec résignation. « Ma première réaction, c’est qu’on ne va pas dans le sens d’une meilleure visibilité pour la compagnie » regrette toutefois Christophe Bernier. « En 2010, on nous a donné une vision sur un an, le 11 juillet on nous a offert une vision sur deux mois, et maintenant une vision sur un mois. Plus on avance et plus on nous retire de la visibilité. "C'est quoi la prochaine étape? Une visibilité sur une semaine? Un jour ? c’est vraiment loin d’être idéal » affirme-t-il. Pas question toutefois de pleurer le départ de Cédric Pastour : « Ce n’est pas une question de Pastour ou pas, c’est de savoir si les réformes qui ont été mises en place vont être suivies ou pas. Est-ce qu’on aura la même écoute au niveau internationale avec les banques, cela fait partie des questions auxquelles on n’a pas encore de réponse. En outre, on ne sait pas quelle est la feuille de route de M. Howan » déplore le DS du syndicat, qui s’inquiète donc surtout, comme beaucoup de salariés, du trop-plein d’incertitudes.

La dernière phrase du communiqué de Cédric Pastour est manifestement faite pour les rassurer : « la nomination d’Eric Howan s’inscrit dans la poursuite des réformes et la prise de décisions majeures pour l’avenir d’Air Tahiti Nui » affirme-t-il. Le PDG se félicite enfin d'avoir obtenu satisfaction sur les deux points qui lui tenaient à coeur. Premièrement, la dévaluation du capital social de la compagnie : une AG a été convoquée le 22 novembre. Deuxièmement, l'intégration de la compagnie au sein d'une alliance aérienne, qui devrait intervenir "au plus tard à la mi-février". A cette date, Cédric Pastour sera probablement déjà bien loin du Fenua.
communique__1_.pdf COMMUNIQUE (1).PDF  (305.07 Ko)


le Jeudi 3 Novembre 2011 à 15:47 | Lu 2502 fois
           



Commentaires

1.Posté par Jacqueline BOUTET le 05/11/2011 04:18 | Alerter
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c'est qu'on disait l'an dernier à sa nomination, Pastour, c'est encore un de ces sauveurs supremes qui viennent se sucrer sur le dos de la Polynésie et s'en vont ensuite. on peut faire le tour de tout ce qu'il a touché et qui est exhorbitant par rapport à ce qu'il aurait touché en métropole. bref, la Polynesie est toujours la vache à lait des métros ...

2.Posté par POLUX le 05/11/2011 07:42 | Alerter
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L'on continue de se séparer des compétences pour donner privilèges aux personnes nées en Polynésie, mais qui n'ont pas les compétences suffisantes pour là gestion de t'elles entreprises.
C'est la politique de notre comique de président qui sans aucun doute reçevra "l'Oscar" du plus mauvais président.
Bon, arrêtons de subventionner ATN, vendons vite ces avions et ouvrons notre ciel. Dans quelques années nous aurons enfin des touristes avec toutes les compagnies qui vont alors se tourner vers la Polynésie.
Vraiment nous ne sommes qu'une bande de nazes égocentriques.

3.Posté par J.M. le 05/11/2011 10:25 | Alerter
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Cédric Pastour est congédié parce qu'il est popa'a, et on lui a rendu la vie infernale parce qu'il est popa'a.
En réplique, je suggère que les popa'a d'ici et d'ailleurs boycottent cette compagnie menée par des xénophobes, comme ça elle sera réservée 100% à la caste demie. Qu'elle en profite bien !
Que les xénophobes d' ATN ne viennent pas se lamenter si on se tourne vers les autres compagnies Air New Zealand, Air France et LAN ! Et on souhaite, plus que jamais, l'arrivée de compagnies concurrentes, qui pourront embaucher des collaborateurs locaux parmi les personnels non-xénophobes d'ATN.

4.Posté par Zac le 05/11/2011 11:36 | Alerter
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ATN est le parfait reflet du pays qu’elle représente. Tous deux partagent le même mal qui les ronge, tous deux ne veulent pas se soigner et ne veulent pas comprendre que le mal commun dont ils souffrent est mortel. Tous deux sont aujourd’hui confrontés à la dure réalité des choses et découvrent que nous vivons dans un monde factuel, cartésien et sans pitié. Un monde mondialisé qui ne permet plus aucun écart de conduite.
La chasse aux coûts n’est pas une phobie, au contraire c’est le devoir de tout bon gestionnaire, c’est même une règle de base surtout quand on exerce dans un des secteurs d’activité parmi les plus difficiles, les plus complexes et les plus concurrentiels de la planète. Espérer pouvoir dégager des profits sans maitriser ses coûts est utopique. C’est comme si on demandait à un gros obese de participer et gagner à une course olympique des 400mts haies ! Il ne peut y avoir de bénéfices sans mener une guerre permanente à la dépense inutile et à toutes celles que l’on peut éviter. Partant de ce constat, ATN et le pays doivent de toute urgence éliminer la graisse qui les plombe et travailler les muscles pour pouvoir atteindre un minimum de performance.
Sans un changement radical de mentalité, ATN n’en à plus pour très longtemps. Sa perte devrait motiver le pays pour qu’il change enfin de cap en prenant les bonnes décisions qui s’imposent s’il ne veut pas subir le même sort que sa tres emblématique compagnie.
Peut-on encore sauver ATN ? Au lieu de palabrer sans cesse et perdre un temps que vous n’avez plus, consacrez votre énergie, toute votre énergie à sauver vous-mêmes votre outil de travail. Soyez unis, soyez une équipe formidable réunie autour d’un seul et même objectif, celui de réussir. Montrez vous capables de sacrifices utiles, acceptez de réduire de moitié vos salaires jusqu’à retrouver le bon équilibre. Dites vous qu’il vaut mieux gagner la moitié d’un salaire que rien du tout. Ce rien du tout étant imminent !

5.Posté par Crusader le 05/11/2011 14:15 | Alerter
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Jacqueline, Pastour gagne plus avec d'autres revenus que ceux de ATN...la seule raison de venir dans ce paradis perdu était de redimensionner ATN à la hauteur d'une compagnie locale mais internationale. Une vraie compétence, avec une vision professionnelle de l'aérien. Mais une vraie compétence, ca se paie ! et son salaire n'est pas plus important que d'autres incompétents qui n'ont jamais pris le bon cap. Pastour s'est heurté aux pilotes, puis au gouvernement. C'est sûr qu'un api man qui vient de vraies entreprises aériennes gêne les bons gros avantages des PNC et autres personnels navigants de TN. Clash avec les pilotes, clash avec les pitoistes-protectionnistes du gouvernement. Il part. Il n'est pas venu pour de l'argent.
Aujourd'hui, comme PDG voulu par Oscar ma, nous avons un politique de seconde zone, qui a découvert l'avion en 2008 !
Bon courage ! après avoir volé avec TN depuis des années, je vais préférer AF ou ANZ pour des tas de raisons de sécurité et de confiance. En 10 ans, trafic de stupéfiants, prises de stupéfiants pendant les vols, rixes dans les hôtels, personnels virés de 9 hôtels !!! orgies et débauche d'alcool aux escales... Magnifique ! on donne sa vie quand on prend une compagnie aérienne. TN blacklistée bientôt !?

6.Posté par Zac le 05/11/2011 17:49 | Alerter
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En général l’être humain n’apprécie pas trop les changements, mais il s’y plie pour pouvoir vivre et évoluer. Cedric Pastour quittera le fenua fort d’une expérience nouvelle : La résistance farouche des polynésiens au changement. D’autres avant lui ont pu faire ce même constat. Un constat qui se révèle tres lourd de conséquences car une société qui ne bouge pas, qui demeure figée ou trop tournée vers son passé, est une société dont l’avenir est sérieusement compromis. Nous sommes tous des simples passagers d’un monde qui tourne vers son avenir, un monde qui change et évolue dans un mouvement perpétuel. Une société qui refuse de s’adapter et d’opérer les changements que ce mouvement constant impose, est une société en perdition, une société qui n’est plus. La nature et l’histoire de l’humanité en sont remplies d’exemples. Si on l’avait gardé encore quelques mois, Cedric Pastour serait parti avec une deuxième grande expérience : La fatalité dont peuvent faire preuve les polynésiens. Leur extraordinaire capacité à pouvoir affronter l’adversité avec classe tout en acceptant leur sort. Puis tout oublier, très vite oublier. Il est fort à parier que lorsque le dernier vol sera accompli et que les quelques 800 employés seront remerciés, et bien il ne se passera pas grande chose et personne ne dira rien si ce n’est circulez il n’y à rien à voir.

7.Posté par Teiva 33 le 06/11/2011 12:42 | Alerter
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Entièrement d'accord avec Crusader et JM. Une compagnie qui va à sa perte total en raison de la sale mentalité des démis. Même pas vraiment tahitien et pas non plus popa'a... Des drogués, des fouteurs de merdes dans les hotels à l'étranger, des bagareurs qui s'en prennent à des plus petits qu'eux... Pauvre pays aux mains de cette caste demi qui se sont toujours crus supérieurs non seulement aux tahitiens mais aussi au popa'a. A l'assemblée, il n'y a que des demis, même avec des noms polynésiens, ce sont tous des descendants de colons qui continuent à se comporter comme leurs ancêtres colons...

8.Posté par Rodrigo HOYOS le 06/11/2011 16:57 | Alerter
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Crusader
tu te trompes , Pastour est venu chez TN pour l argent et pour se refaire une virginité ( ca faisait 2 ans qu'il n avait pas bossé.......) et là , il avale des sacrés couleuvres uniquement pour toucher ses 10 millions . Avec un peu d amour propre , il aurait démissionné; si tu veux bien comprendre l'individu regarde la com qu'il a fait dans les magazines touristique métropolitain ....
y a pas une petite manipulation de la vérité ????

http://www.pros-du-tourisme.com/actualites/detail/45784/air-tahiti-nui-cedric-pastour-jette-l-eponge.html

9.Posté par emere cunning le 06/11/2011 21:46 | Alerter
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@ crusader,
" je vais préférer AF ou ANZ pour des tas de raisons de sécurité et de confiance"
Fa'aea 'tu, en attendant, c'est AIR FRANCE - aussi en DEFICIT de centaines de millions d'EUROS - qui s'est planté entre Rio et Paris en refusant de changer ses sondes Pitot défectueuses bien que consciente du problème, et ce, PAR MESURE D'ECONOMIE ET AU PRIX DE LA SECURITE ET DE LA VIE DE CENTAINES DE SES PASSAGERS.
Des lustres qu'on vous supporte à parler de la sorte, on va finir par croire que vous souhaitez le pire à ATN.
Ha'apa'o maitai i "tena 'apo'o ta 'outou e ö nei na vetahi", 'ua topa a'ena 'outou... ait' i nava'i ???

10.Posté par Karl le 07/11/2011 09:19 | Alerter
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ATN fut crée à l’époque parce qu’il était impensable pour notre industrie touristique, que nous dépendions à ce point des décisions unilatérales qui pouvaient être prises dans des sièges de compagnies étrangères à des milliers de kilomètres de chez nous. Il faut en effet se souvenir qu’à cette époque, pas si lointaine, la plupart de compagnies décidaient de partir, de réduire leur nombre de fréquences ou tout simplement menaçaient de nous abandonner par manque de rentabilité. C’est donc dans ce contexte et par défaut qu’ATN prit son envol, consciente de devoir prendre à sa charge le manque de rentabilité que tous ses prédécesseurs avaient constaté. Il n’est donc pas trop surprenant qu’ATN n’ait jamais réalisé de bénéfice. ATN étant pour moi une compagnie qui relève plus du service public qu’autre chose ! Aussi je ne comprends pas pourquoi on s’évertue à lui filer les contraintes classiques des compagnies privées. Changez son statut social et que le public se dote des moyens de sa politique. Autrement c’est simple : Arrêtez ATN maintenant avant qu’il ne soit trop tard.