Paris, France | AFP | lundi 08/07/2019 - La déforestation tropicale galopante, combinée aux changements climatiques, empêche les espèces sauvages de se déplacer vers des climats plus frais, augmentant le risque d'extinction qui pèse sur elles, ont alerté lundi des chercheurs.
Moins des deux cinquièmes des forêts d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique permettent actuellement aux animaux et aux plantes d'échapper à des augmentations de température potentiellement intolérables, soulignent-ils dans la revue Nature Climate Change.
"La disparition des forêts tropicales entre 2000 et 2012 a entraîné la perte d'une étendue supérieure à la taille de l'Inde qui était à même de protéger les espèces des effets du changement climatique", déclare à l'AFP Rebecca Senior, professeur à l'université de Sheffield.
"Non seulement la perte de forêt supprime directement leur habitat mais elle rend également plus difficile le déplacement des espèces", relève-t-elle.
L'absence de voies permettant aux animaux de migrer vers des habitats plus frais signifie que le réchauffement climatique "entraînera probablement l'extinction d'espèces vulnérables sur un plan national mais aussi mondial", ajoute-t-elle.
Au rythme actuel du changement climatique, les animaux et les plantes tropicaux, même s'ils parviennent à se déplacer vers des zones actuellement plus fraîches, pourraient, en moyenne, être exposés en 2070 à un environnement de 2,7°C plus chaud qu'au cours de la seconde moitié du XXe siècle, selon l'étude.
Dans le scénario le plus favorable, où l'humanité parviendrait à limiter le réchauffement planétaire à 2°C par rapport au début de l'ère industrielle - une perspective de plus en plus improbable -, les espèces des régions tropicales subiraient toujours une hausse de 0,8°C en 2070.
L'Accord de Paris sur le climat de 2015 enjoint aux nations de maintenir le réchauffement "bien en dessous" de 2°C.
La hausse d'un seul degré depuis la Révolution industrielle a déjà renforcé la fréquence et l'intensité des vagues de chaleur, des sécheresses et des tempêtes tropicales.
Lors de précédents changements climatiques, les espèces animales et végétales ont toujours grimpé ou descendu des montagnes, se sont rapprochées ou éloignées des pôles, ou se sont dirigées vers des eaux plus froides ou plus chaudes. Mais ces changements ont rarement été aussi rapides et ils n'ont jamais été combinés à une fragmentation extrême de l'habitat.
"Les espèces tropicales sont particulièrement sensibles aux changements de température", déclare Rebecca Senior. "La plupart se trouvent nulle part ailleurs sur la planète et constituent une proportion énorme de la biodiversité mondiale."
De nombreuses études ont montré à quel point la hausse des températures avait obligé la faune et la flore à adapter leur comportement de manière à conserver leur capacité à se nourrir, à se reproduire, ou les deux.
Selon une étude récente, certains colibris tropicaux, par exemple, sont maintenant obligés de chercher de l'ombre alors qu'ils devraient surtout chercher du nectar.
Quelque 550 espèces - dont plus de la moitié sont déjà menacées d'extinction - figurent sur la liste des espèces vulnérables à la sécheresse et aux températures extrêmes, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature.
On y trouve notamment des mammifères tels que le singe Hurleur à mains rousses, des jaguars et des loutres géantes.
Les amphibiens sont particulièrement vulnérables. "Ils vivent dans des habitats particuliers, ne peuvent pas aller très loin et sont très sensibles à la surchauffe et au dessèchement", souligne Rebecca Senior.
D'autres recherches ont mis en évidence le déclin d'espèces dû à la fragmentation de la forêt. Il y a de plus en plus d'îlots de forêt primaire isolés par les plantations de palmiers à huile, les cultures destinées aux biocarburants, les fermes d'élevage et les cultures de soja destiné au bétail.
Cette nouvelle étude est la première à étudier l'interaction entre la perte d'habitat tropical et le changement climatique à l'échelle mondiale pendant une décennie complète.
Moins des deux cinquièmes des forêts d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique permettent actuellement aux animaux et aux plantes d'échapper à des augmentations de température potentiellement intolérables, soulignent-ils dans la revue Nature Climate Change.
"La disparition des forêts tropicales entre 2000 et 2012 a entraîné la perte d'une étendue supérieure à la taille de l'Inde qui était à même de protéger les espèces des effets du changement climatique", déclare à l'AFP Rebecca Senior, professeur à l'université de Sheffield.
"Non seulement la perte de forêt supprime directement leur habitat mais elle rend également plus difficile le déplacement des espèces", relève-t-elle.
L'absence de voies permettant aux animaux de migrer vers des habitats plus frais signifie que le réchauffement climatique "entraînera probablement l'extinction d'espèces vulnérables sur un plan national mais aussi mondial", ajoute-t-elle.
Au rythme actuel du changement climatique, les animaux et les plantes tropicaux, même s'ils parviennent à se déplacer vers des zones actuellement plus fraîches, pourraient, en moyenne, être exposés en 2070 à un environnement de 2,7°C plus chaud qu'au cours de la seconde moitié du XXe siècle, selon l'étude.
Dans le scénario le plus favorable, où l'humanité parviendrait à limiter le réchauffement planétaire à 2°C par rapport au début de l'ère industrielle - une perspective de plus en plus improbable -, les espèces des régions tropicales subiraient toujours une hausse de 0,8°C en 2070.
L'Accord de Paris sur le climat de 2015 enjoint aux nations de maintenir le réchauffement "bien en dessous" de 2°C.
- Colibris -
La hausse d'un seul degré depuis la Révolution industrielle a déjà renforcé la fréquence et l'intensité des vagues de chaleur, des sécheresses et des tempêtes tropicales.
Lors de précédents changements climatiques, les espèces animales et végétales ont toujours grimpé ou descendu des montagnes, se sont rapprochées ou éloignées des pôles, ou se sont dirigées vers des eaux plus froides ou plus chaudes. Mais ces changements ont rarement été aussi rapides et ils n'ont jamais été combinés à une fragmentation extrême de l'habitat.
"Les espèces tropicales sont particulièrement sensibles aux changements de température", déclare Rebecca Senior. "La plupart se trouvent nulle part ailleurs sur la planète et constituent une proportion énorme de la biodiversité mondiale."
De nombreuses études ont montré à quel point la hausse des températures avait obligé la faune et la flore à adapter leur comportement de manière à conserver leur capacité à se nourrir, à se reproduire, ou les deux.
Selon une étude récente, certains colibris tropicaux, par exemple, sont maintenant obligés de chercher de l'ombre alors qu'ils devraient surtout chercher du nectar.
Quelque 550 espèces - dont plus de la moitié sont déjà menacées d'extinction - figurent sur la liste des espèces vulnérables à la sécheresse et aux températures extrêmes, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature.
On y trouve notamment des mammifères tels que le singe Hurleur à mains rousses, des jaguars et des loutres géantes.
Les amphibiens sont particulièrement vulnérables. "Ils vivent dans des habitats particuliers, ne peuvent pas aller très loin et sont très sensibles à la surchauffe et au dessèchement", souligne Rebecca Senior.
D'autres recherches ont mis en évidence le déclin d'espèces dû à la fragmentation de la forêt. Il y a de plus en plus d'îlots de forêt primaire isolés par les plantations de palmiers à huile, les cultures destinées aux biocarburants, les fermes d'élevage et les cultures de soja destiné au bétail.
Cette nouvelle étude est la première à étudier l'interaction entre la perte d'habitat tropical et le changement climatique à l'échelle mondiale pendant une décennie complète.