Paris, France | AFP | vendredi 30/10/2020 - La France vit un vendredi au ralenti avec l'entrée en vigueur d'un nouveau confinement destiné à freiner la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19, même si ses modalités sont nettement moins drastiques que celles du précédent au printemps.
Ce confinement allégé a pris effet à minuit. "Il n'y a pas d'autre solution", a affirmé jeudi soir le Premier ministre Jean Castex, au lendemain de l'annonce de la mesure par le président Emmanuel Macron.
Ce confinement doit durer "a minima" jusqu'au 1er décembre, selon des modalités qui "ne seront pas celles de mars-avril, car nous avons appris de la première vague", a assuré M. Castex.
La différence entre les deux confinements sautait aux yeux vendredi au petit matin dans les rues du centre de Paris, où passants, voitures et camions étaient nombreux.
"La traversée de Paris ce [vendredi] matin ressemblait plus à un jour ordinaire qu'à un premier jour de confinement. Attention. Beaucoup se joue en ce moment si on veut éviter le débordement", a souligné sur Twitter le directeur général de l'AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris), Martin Hirsch.
En revanche, l'affluence était nettement moindre qu'un jour normal dans les transports en commun.
Attestations
A Lille, un peu avant 9H00, la gare de Lille-Flandres était plutôt calme mais quelques dizaines de voyageurs de tous âges se hâtaient, pour certains équipés de valises imposantes, sous le regard de policiers qui n'effectuaient pas de contrôle.
"Je devais rentrer demain mais j'ai préféré avancer mon billet pour éviter la cohue", explique Nicole Berchery, retraitée qui rentre à Saint-Nazaire après avoir gardé son petit-fils pendant les vacances.
Comme lors du premier confinement de mi-mars à début mai, les dérogations sont possible pour faire ses courses, aller chez le médecin, mais aussi prendre l'air pendant "une heure maximum" et dans "un rayon d'un kilomètre du domicile". L'amende coûtera toujours 135 euros, mais pour faciliter les choses, des "attestations permanentes" seront cette fois délivrées par les entreprises et les écoles.
Les guichets des services publics ou les marchés alimentaires resteront ouverts (sauf si le préfet en décide autrement), et certains magasins bénéficiant de dérogations. Mais les commerces jugés non-essentiels (dont les bars et restaurants) resteront fermés.
Il y a trois changements majeurs par rapport au printemps: écoles, collèges et lycées rouvriront lundi après les vacances de la Toussaint, on pourra rendre visite aux résidents des Ehpad et le travail pourra continuer.
Mais "le recours au télétravail doit être le plus massif possible", "cinq jours sur cinq", selon M. Castex. Ce n'est "pas une option", mais une "obligation", a insisté la ministre du Travail Elisabeth Borne.
Mais "nous, dans le BTP, on continue à travailler. Heureusement !", se réjouit, masque sur le visage et lunette embuées, un ouvrier qui travaille à la rénovation d'un bâtiment dans le centre de Strasbourg autrement moins peuplé qu'à l'habituel.
En prévision de ce reconfinement, les Français se sont préparés, faisant parfois le plein de papier-toilette, mais aussi de livres comme dans les bibliothèques de Bordeaux, prises d'assaut jeudi.
Le critique littéraire François Busnel a annoncé une pétition pour réclamer la réouverture des librairies, notamment indépendantes, demandée par de nombreuses personnalités. Le gouvernement fait au passage "un cadeau énorme à une entreprise qui commence par Ama et finit par Zon, dont on connaît les pratiques fiscales", a-t-il ajouté.
Les autorités feront le point tous les 15 jours sur l'évolution de l'épidémie pour voir si les mesures doivent être renforcées ou allégées. L'objectif de l'exécutif est de parvenir "à environ 5.000" cas de contamination par jour, contre plus de 47.000 enregistrés jeudi.
"Juge de paix"
Cette barre des 5.000 contaminations sera "un juge de paix", a expliqué à l'AFP l'épidémiologiste Dominique Costagliola. "Mais quatre semaines [de confinement], c'est vraiment le minimum", a-t-elle ajouté, en estimant qu'il fallait "attendre deux ou trois semaines" pour avoir "une idée plus précise d'une durée potentielle réaliste".
"Moi je pense qu'on sera fermé jusqu'en janvier", lance, fataliste, un restaurateur qui range sa terrasse sur la place du Capitole à Toulouse.
Jeudi, 3.147 personnes étaient en réanimation ou en soins intensifs. Le bilan a dépassé les 36.000 morts, et l'augmentation des contaminations dans les Ehpad "fait craindre une augmentation des décès dans les prochaines semaines", a mis en garde vendredi Santé Publique France.
"Nous avions anticipé la deuxième vague", a insisté M. Castex, face aux accusations de l'opposition et de nombreux spécialistes de la santé. Mais il y aura un pic d'hospitalisations en novembre "plus élevé qu'en avril", a-t-il averti pour justifier le reconfinement.
Sans surprise, le reconfinement va peser fort sur l'économie française et le gouvernement s'attend désormais à une récession un peu plus grave que prévu cette année, malgré le fort rebond de l'économie française au troisième trimestre.
Le produit intérieur brut (PIB) devrait se contracter de 11%, a indiqué le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui prévoyait jusqu'ici une récession, déjà importante, de 10%.
Une situation d'autant plus compliquée pour le gouvernement qu'il fait face à une autre urgence, celle de la sécurité, après l'attentat islamiste qui a fait jeudi trois morts dans une église de Nice.
Ce confinement allégé a pris effet à minuit. "Il n'y a pas d'autre solution", a affirmé jeudi soir le Premier ministre Jean Castex, au lendemain de l'annonce de la mesure par le président Emmanuel Macron.
Ce confinement doit durer "a minima" jusqu'au 1er décembre, selon des modalités qui "ne seront pas celles de mars-avril, car nous avons appris de la première vague", a assuré M. Castex.
La différence entre les deux confinements sautait aux yeux vendredi au petit matin dans les rues du centre de Paris, où passants, voitures et camions étaient nombreux.
"La traversée de Paris ce [vendredi] matin ressemblait plus à un jour ordinaire qu'à un premier jour de confinement. Attention. Beaucoup se joue en ce moment si on veut éviter le débordement", a souligné sur Twitter le directeur général de l'AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris), Martin Hirsch.
En revanche, l'affluence était nettement moindre qu'un jour normal dans les transports en commun.
Attestations
A Lille, un peu avant 9H00, la gare de Lille-Flandres était plutôt calme mais quelques dizaines de voyageurs de tous âges se hâtaient, pour certains équipés de valises imposantes, sous le regard de policiers qui n'effectuaient pas de contrôle.
"Je devais rentrer demain mais j'ai préféré avancer mon billet pour éviter la cohue", explique Nicole Berchery, retraitée qui rentre à Saint-Nazaire après avoir gardé son petit-fils pendant les vacances.
Comme lors du premier confinement de mi-mars à début mai, les dérogations sont possible pour faire ses courses, aller chez le médecin, mais aussi prendre l'air pendant "une heure maximum" et dans "un rayon d'un kilomètre du domicile". L'amende coûtera toujours 135 euros, mais pour faciliter les choses, des "attestations permanentes" seront cette fois délivrées par les entreprises et les écoles.
Les guichets des services publics ou les marchés alimentaires resteront ouverts (sauf si le préfet en décide autrement), et certains magasins bénéficiant de dérogations. Mais les commerces jugés non-essentiels (dont les bars et restaurants) resteront fermés.
Il y a trois changements majeurs par rapport au printemps: écoles, collèges et lycées rouvriront lundi après les vacances de la Toussaint, on pourra rendre visite aux résidents des Ehpad et le travail pourra continuer.
Mais "le recours au télétravail doit être le plus massif possible", "cinq jours sur cinq", selon M. Castex. Ce n'est "pas une option", mais une "obligation", a insisté la ministre du Travail Elisabeth Borne.
Mais "nous, dans le BTP, on continue à travailler. Heureusement !", se réjouit, masque sur le visage et lunette embuées, un ouvrier qui travaille à la rénovation d'un bâtiment dans le centre de Strasbourg autrement moins peuplé qu'à l'habituel.
En prévision de ce reconfinement, les Français se sont préparés, faisant parfois le plein de papier-toilette, mais aussi de livres comme dans les bibliothèques de Bordeaux, prises d'assaut jeudi.
Le critique littéraire François Busnel a annoncé une pétition pour réclamer la réouverture des librairies, notamment indépendantes, demandée par de nombreuses personnalités. Le gouvernement fait au passage "un cadeau énorme à une entreprise qui commence par Ama et finit par Zon, dont on connaît les pratiques fiscales", a-t-il ajouté.
Les autorités feront le point tous les 15 jours sur l'évolution de l'épidémie pour voir si les mesures doivent être renforcées ou allégées. L'objectif de l'exécutif est de parvenir "à environ 5.000" cas de contamination par jour, contre plus de 47.000 enregistrés jeudi.
"Juge de paix"
Cette barre des 5.000 contaminations sera "un juge de paix", a expliqué à l'AFP l'épidémiologiste Dominique Costagliola. "Mais quatre semaines [de confinement], c'est vraiment le minimum", a-t-elle ajouté, en estimant qu'il fallait "attendre deux ou trois semaines" pour avoir "une idée plus précise d'une durée potentielle réaliste".
"Moi je pense qu'on sera fermé jusqu'en janvier", lance, fataliste, un restaurateur qui range sa terrasse sur la place du Capitole à Toulouse.
Jeudi, 3.147 personnes étaient en réanimation ou en soins intensifs. Le bilan a dépassé les 36.000 morts, et l'augmentation des contaminations dans les Ehpad "fait craindre une augmentation des décès dans les prochaines semaines", a mis en garde vendredi Santé Publique France.
"Nous avions anticipé la deuxième vague", a insisté M. Castex, face aux accusations de l'opposition et de nombreux spécialistes de la santé. Mais il y aura un pic d'hospitalisations en novembre "plus élevé qu'en avril", a-t-il averti pour justifier le reconfinement.
Sans surprise, le reconfinement va peser fort sur l'économie française et le gouvernement s'attend désormais à une récession un peu plus grave que prévu cette année, malgré le fort rebond de l'économie française au troisième trimestre.
Le produit intérieur brut (PIB) devrait se contracter de 11%, a indiqué le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui prévoyait jusqu'ici une récession, déjà importante, de 10%.
Une situation d'autant plus compliquée pour le gouvernement qu'il fait face à une autre urgence, celle de la sécurité, après l'attentat islamiste qui a fait jeudi trois morts dans une église de Nice.