Paris, France | AFP | vendredi 25/03/2021 - "Aucun mea culpa" pour ne pas avoir reconfiné fin janvier, mais Emmanuel Macron a évoqué jeudi de futures "nouvelles mesures à prendre dans les prochaines semaines" et "sans tabou", face à la troisième vague qui monte toujours plus dans les hôpitaux.
"Ces semaines qui viennent seront difficiles, nous prendrons toutes les mesures utiles en temps et en heure et il n'y a à mes yeux aucun tabou", a-t-il averti, à l'issue d'un Conseil européen en visioconférence.
Face aux critiques qui montent aussi, Emmanuel Macron a défendu sa stratégie, à la fois sa décision fin janvier de ne pas reconfiner et le confinement hybride appliqué actuellement.
"Nous avons eu raison de ne pas reconfiner la France parce qu'il n'y a pas eu l'explosion qui était prévue par tous les modèles". "Je n'ai aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d'échec", a-t-il lancé, en assurant que les mesures de freinage actuelles sont "très fortes".
L'épidémie touche de nouveau jusqu'à l'exécutif : la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, 74 ans, hospitalisée et victime de difficultés respiratoires, a dû être placée sous "oxygénothérapie renforcée". Sa collègue du Travail Elisabeth Borne a elle pu sortir cette semaine.
Jeudi dans la journée, en visite à hôpital de Melun, Jean Castex a jugé la situation "extrêmement préoccupante" en raison du variant britannique, notamment en Ile-de-France, où le taux d'incidence frôle les 600 pour 100.000 et où 1.410 malades sont en réanimation, 300 de plus que lors de la 2e vague.
Signe d'une situation tendue, Jean Castex a annulé un déplacement vendredi matin dans la Manche sur les internats d'excellence qui sera remplacé par une nouvelle réunion avec les préfets et directeurs généraux des ARS des 19 départements concernés par les nouvelles restrictions.
Vêtu d'un costume noir, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé sombrement que 80% de déprogrammations d'opérations seraient "sans doute" nécessaires dans les hôpitaux franciliens afin de porter les capacités en réanimation à 2.250. Ces services accueillent des malades graves de plus en plus jeunes.
Tout en affirmant que la "tendance n'est pas bonne", le ministre de la Santé a fait valoir qu'il était "trop tôt" pour évaluer l'efficacité des mesures en vigueur depuis le week-end dernier.
En attendant, il a seulement annoncé l'extension des mesures de "freinage renforcées" à trois départements: le Rhône, l'Aube et la Nièvre.
Des restrictions déjà en place depuis le week-end dernier dans 16 départements: pas de déplacements à plus de 10 km sans dérogation, pas de sortie de la région sans motif impérieux, de nouveaux commerces fermés et des demi-classes en lycée.
"Insuffisant"
Le gouvernement veut tenir sur sa stratégie malgré les appels de nombreux médecins et élus à serrer davantage la vis, voire fermer les écoles.
"Je trouve cela tout à fait normal mais insuffisant. Il faut fermer les écoles le plus rapidement possible et pour cinq semaines à mon avis afin de couper le développement du virus", a réagi le président PS du département de la Nièvre, Alain Lassus.
Le président de l'Association des Maires de France et maire de Troyes (Aube), François Baroin a lui aussi estimé qu'il fallait "poser la question des écoles" et s'est même dit partisan pour sa ville de Troyes d'un "confinement strict".
La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a elle proposé d'avancer les vacances de printemps pour fermer les classes dès le 2 avril.
Les Français "épuisés"
Poussé par le variant anglais, jugé plus contagieux et plus virulent, le virus a progressé quasiment partout en France en mars, un scénario prévu par les épidémiologistes dès janvier.
Le nombre de malades en réanimation a dépassé jeudi les 4.700 personnes et se rapproche du pic de la deuxième vague à l'automne (4.900). Et la barre des 200.000 nouveaux cas de Covid a été dépassée la semaine dernière, une première depuis début novembre.
Ce niveau met la France dans une situation critique. Des députés français et allemand ont demandé jeudi une réunion d'urgence avant un classement attendu de la France en zone à haut risque par l'Allemagne, qui impliquerait un durcissement des restrictions à la frontière entre les deux pays.
La vaccination, qui a déjà permis de faire fortement baisser la mortalité en Ehpad, progresse (7,1 millions de premières doses et 2,6 millions de deuxièmes doses), mais trop lentement pour protéger toute la population. Depuis le début de la semaine, plus d'un millier de personnes touchées par le Covid-19 sont mortes à l'hôpital, soit plus de 93.000 depuis le début de l'épidémie.
"Je veux vous donner une perspective raisonnable d'espoir", a fait valoir le chef de l'Etat jeudi soir pour qui grâce à la vaccination "on passera un premier cap mi-avril".
Pour y parvenir, les 27 pays de l'UE se sont mis d'accord jeudi pour empêcher les exportations de vaccins d'Astrazeneca, tant que le laboratoire n'aura pas rattrapé ses retards de livraison aux Européens. Retards qui ralentissent la vaccination de tout le continent. "C'est la fin de la naïveté", s'est écrié Emmanuel Macron.
"Ces semaines qui viennent seront difficiles, nous prendrons toutes les mesures utiles en temps et en heure et il n'y a à mes yeux aucun tabou", a-t-il averti, à l'issue d'un Conseil européen en visioconférence.
Face aux critiques qui montent aussi, Emmanuel Macron a défendu sa stratégie, à la fois sa décision fin janvier de ne pas reconfiner et le confinement hybride appliqué actuellement.
"Nous avons eu raison de ne pas reconfiner la France parce qu'il n'y a pas eu l'explosion qui était prévue par tous les modèles". "Je n'ai aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d'échec", a-t-il lancé, en assurant que les mesures de freinage actuelles sont "très fortes".
L'épidémie touche de nouveau jusqu'à l'exécutif : la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, 74 ans, hospitalisée et victime de difficultés respiratoires, a dû être placée sous "oxygénothérapie renforcée". Sa collègue du Travail Elisabeth Borne a elle pu sortir cette semaine.
Jeudi dans la journée, en visite à hôpital de Melun, Jean Castex a jugé la situation "extrêmement préoccupante" en raison du variant britannique, notamment en Ile-de-France, où le taux d'incidence frôle les 600 pour 100.000 et où 1.410 malades sont en réanimation, 300 de plus que lors de la 2e vague.
Signe d'une situation tendue, Jean Castex a annulé un déplacement vendredi matin dans la Manche sur les internats d'excellence qui sera remplacé par une nouvelle réunion avec les préfets et directeurs généraux des ARS des 19 départements concernés par les nouvelles restrictions.
Vêtu d'un costume noir, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé sombrement que 80% de déprogrammations d'opérations seraient "sans doute" nécessaires dans les hôpitaux franciliens afin de porter les capacités en réanimation à 2.250. Ces services accueillent des malades graves de plus en plus jeunes.
Tout en affirmant que la "tendance n'est pas bonne", le ministre de la Santé a fait valoir qu'il était "trop tôt" pour évaluer l'efficacité des mesures en vigueur depuis le week-end dernier.
En attendant, il a seulement annoncé l'extension des mesures de "freinage renforcées" à trois départements: le Rhône, l'Aube et la Nièvre.
Des restrictions déjà en place depuis le week-end dernier dans 16 départements: pas de déplacements à plus de 10 km sans dérogation, pas de sortie de la région sans motif impérieux, de nouveaux commerces fermés et des demi-classes en lycée.
"Insuffisant"
Le gouvernement veut tenir sur sa stratégie malgré les appels de nombreux médecins et élus à serrer davantage la vis, voire fermer les écoles.
"Je trouve cela tout à fait normal mais insuffisant. Il faut fermer les écoles le plus rapidement possible et pour cinq semaines à mon avis afin de couper le développement du virus", a réagi le président PS du département de la Nièvre, Alain Lassus.
Le président de l'Association des Maires de France et maire de Troyes (Aube), François Baroin a lui aussi estimé qu'il fallait "poser la question des écoles" et s'est même dit partisan pour sa ville de Troyes d'un "confinement strict".
La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a elle proposé d'avancer les vacances de printemps pour fermer les classes dès le 2 avril.
Les Français "épuisés"
Poussé par le variant anglais, jugé plus contagieux et plus virulent, le virus a progressé quasiment partout en France en mars, un scénario prévu par les épidémiologistes dès janvier.
Le nombre de malades en réanimation a dépassé jeudi les 4.700 personnes et se rapproche du pic de la deuxième vague à l'automne (4.900). Et la barre des 200.000 nouveaux cas de Covid a été dépassée la semaine dernière, une première depuis début novembre.
Ce niveau met la France dans une situation critique. Des députés français et allemand ont demandé jeudi une réunion d'urgence avant un classement attendu de la France en zone à haut risque par l'Allemagne, qui impliquerait un durcissement des restrictions à la frontière entre les deux pays.
La vaccination, qui a déjà permis de faire fortement baisser la mortalité en Ehpad, progresse (7,1 millions de premières doses et 2,6 millions de deuxièmes doses), mais trop lentement pour protéger toute la population. Depuis le début de la semaine, plus d'un millier de personnes touchées par le Covid-19 sont mortes à l'hôpital, soit plus de 93.000 depuis le début de l'épidémie.
"Je veux vous donner une perspective raisonnable d'espoir", a fait valoir le chef de l'Etat jeudi soir pour qui grâce à la vaccination "on passera un premier cap mi-avril".
Pour y parvenir, les 27 pays de l'UE se sont mis d'accord jeudi pour empêcher les exportations de vaccins d'Astrazeneca, tant que le laboratoire n'aura pas rattrapé ses retards de livraison aux Européens. Retards qui ralentissent la vaccination de tout le continent. "C'est la fin de la naïveté", s'est écrié Emmanuel Macron.