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Coopération : "la stratégie du gagnant-gagnant" avec la Chine


Le consul de Chine, Dong Wu dans son bureau à Punaauia. Son successeur arrivera fin mai en Polynésie française.
Le consul de Chine, Dong Wu dans son bureau à Punaauia. Son successeur arrivera fin mai en Polynésie française.
PUNAAUIA, le 29 avril 2014. Dong Wu, consul de Chine en Polynésie française au cours des 18 derniers mois, nommé ambassadeur en Mauritanie, quitte le fenua dans les jours prochains. 18 mois marqués par une accélération notable de la coopération sino-polynésienne. Créé en 2007, le consulat de Chine en Polynésie française a vu ces dernières années, un coup d’accélérateur des relations établies entre les deux entités, surtout en 2013 avec la signatures de conventions de coopération et l’arrivée d’investisseurs chinois pour développer l’aquaculture ou la culture du noni. «En 2007, la Polynésie française recevait 400 touristes chinois, aujourd’hui ils sont 1 800. Cela a beaucoup augmenté mais ce n’est pas suffisant».

Dong Wu a noté avec satisfaction les assouplissements acceptés par la France pour l’obtention des visas des citoyens chinois : moins de paperasse et un visa en 48 heures, voilà qui est de bon augure pour que la Polynésie française espère capter un peu du flux des 100 millions de touristes chinois qui partent chaque année à la découverte du monde dont 1,2 million choisissent la France. «Il manque encore une ligne directe pour venir jusqu’en Polynésie française, mais si une entreprise chinoise vient investir ici dans un grand projet touristique, beaucoup de choses seront réglées» prophétise le consul de Chine. Pour l’heure le trajet est d’une vingtaine d’heures entre Pékin et Papeete via l’aéroport japonais de Narita avec une escale de 5 heures environ. Dans le viseur du consul chinois, les projets des complexes hôteliers Mahana Beach à Tahiti et Moorea. Pour le premier complexe à Punaauia, on saura en juin prochain quel sera le projet sélectionné parmi les quatre groupes concurrents –dont un est chinois- engagés dans l’élaboration de ce vaste aménagement touristique. En Polynésie française, les touristes chinois, comme ceux du monde entier, recherchent la beauté des paysages, une nature et un environnement préservé et la perle noire. Mais le tourisme chinois en Polynésie doit encore être promu, car pour une semaine de vacances sur le territoire, le prix à payer sera doublé par rapport à un séjour dans l’hexagone. «Tout ira mieux avec des hôtels avec des prix acceptables et une ligne directe depuis Shanghai et Pékin» conclut Dong Wu.

Le consul de Chine sur le départ est très satisfait également du vaste projet de ferme aquacole qui va se mettre en place sur l’atoll de Makemo. Les investisseurs chinois doivent créer une société locale en Polynésie française, ce qui sera fait bientôt, «d’ici la fin de l’année» indique Dong Wu. Ce projet d’aquaculture dont les prémices avaient été effectuées avec l’ancien gouvernement Temaru, à la fin de l’année 2012, a finalement été concrétisé avec le nouveau gouvernement de Gaston Flosse, «en Chine, on ne peut pas tolérer un rythme trop lent» indique Dong Wu qui souhaite rassurer les Polynésiens sur les intentions des investisseurs chinois. «Normalement, il ne devrait pas y avoir de méfiance ici envers les Chinois. Après tout, depuis un siècle et demi, des Chinois se sont complètement intégrés ici et ont entretenu de bonnes relations avec la population. Alors pourquoi se méfier aujourd’hui ? Parce qu’avec 1,3 milliard d’habitants, la Chine est devenue une grande puissance mondiale ? Parce qu’on a peur des intentions de cette entreprise chinoise ? Peut-être que nous n’avons pas assez communiqué, qu’il y a eu un manque d’éclairage et de points de vue» concède-t-il. Il suivra désormais, à distance, la réalisation de cette ferme aquacole avec intérêt. «C’est un projet de coopération important pour l’économie et le développement de la Polynésie française et il se réalise dans une stratégie de gagnant-gagnant».

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 29 Avril 2014 à 17:23 | Lu 1347 fois