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Contraception : la crise des pilules a profité au stérilet


PARIS, 5 février 2014 (AFP) - La polémique autour des dangers des pilules de 3e et 4e génération a profité au stérilet, peu développé en France et dont les ventes ont augmenté de 47% en 2013 par rapport à 2012, selon des chiffres rendus publics mercredi.

Au cours de la même période, les ventes de pilules estroprogestatives combinées (COC) de 3e et 4e génération, ont baissé d'environ 45%, a précisé l'agence du médicament ANSM.

Très populaire dans certains pays, le stérilet (ou dispositif intra-utérin en cuivre) n'était, jusqu'à la crise de la pilule, utilisé que par 20% de la population féminine en âge de procréer, selon une enquête Inserm effectuée en 2010.

En France, les gynécologues restent réticents à le prescrire à des femmes sans enfants, ce qui explique qu'il est surtout utilisé par les femmes de 30 à 39 ans qui représentaient l'an dernier 45% des ventes, contre seulement 2% pour les 15-19 ans.

Au-delà du coup de fouet donné au stérilet, la crise s'est également traduite par une hausse de 30% des ventes de pilules de 1e et 2e génération, un rééquilibrage souhaité par les autorités, en raison d'un risque de thrombose veineuse deux fois supérieur chez les femmes prenant les pilules les plus récentes, dites de 3e et 4e génération.

La polémique sur le sur-risque de ces pilules avait été lancée en janvier 2013 à la suite de la plainte d'une victime d'un AVC imputé à une pilule de 3e génération.

L'ANSM avait réclamé que ces pilules, utilisées jusqu'à la fin 2012 par près de la moitié des 4,2 millions de Françaises sous pilule, ne soient plus prescrites en premier recours. "Un an après, le message des autorités sanitaires a été entendu", s'est félicitée dans un communiqué la ministre de la Santé, Marisol Touraine, soulignant que "la confiance des femmes dans la contraception est un enjeu majeur de santé publique".

Alors qu'elles représentaient 45% des ventes de pilules contraceptives en 2012, les pilules de 3e et 4e génération sont tombées à 22% l'an dernier, contre 78% pour les pilules de 1e et 2e génération, selon le bilan de l'ANSM.

Les ventes globales de contraceptifs (hors préservatifs) ont pour leur part baissé d'environ 1% par rapport à 2012, mais la baisse a atteint 5% pour les ventes de pilules combinées (COC), toutes générations confondues.

La baisse a également concerné les patchs et anneaux vaginaux estroprogestatifs présentant les mêmes risques que les COC, mais pas les autres dispositifs (implants, dispositifs intra-utérin avec et sans progestatif) qui ont augmenté de 28% l'an dernier.

Rédigé par () le Mercredi 5 Février 2014 à 06:37 | Lu 222 fois