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Concurrence et FRPH: Pierre Frebault répond à Te Tia Ara


Dans un communiqué, le ministre de l'économie Pierre Frébault répond à l'association Te Tia Ara qui a présenté mardi au CESC les résultats d'une étude commandée auprès de la société TNS Sofres sur la concurrence dans le secteur du commerce en Polynésie française. S'appuyant sur des chiffres de l'ISPF et de l'ISEE, le ministre qualifie de surprenante, voire incohérente l'interprétation de l'étude faite par Te Tia Ara :


Quand Te Tia Ara mélange les choux et les carottes


Dans un communiqué publié ce jour, l’association de défense des consommateurs attire l’attention du CESC, des lecteurs et de la population sur le fait que :

« les courbes de l’indice des prix entre la Polynésie française et la Nouvelle Calédonie, jusqu’en 2006, suivaient des courbes parallèles, depuis cette date, la Polynésie connaît une très forte croissance de cet indice de l’ordre de 3.5% par an alors qu’en Calédonie, il n’est que de 2.4% contre 1.8% en France ».

Or il se trouve qu’après confrontation des données de l’ISPF (Institut de la statistique de Polynésie française) et de l’ISEE (Institut de la statistique et des études économique de Nouvelle Calédonie) :
- La variation moyenne de l’indice des prix à la consommation en Polynésie française sur les 5 dernières années est de 1.78% et de 1.94% pour la Nouvelle Calédonie (cf annexe 1),
- La variation moyenne de l’indice alimentation en Polynésie française sur les 5 dernières années est de 2.69 % et de 2.71% pour la Nouvelle Calédonie (cf annexe 2).

Il apparaît donc clairement que la croissance de l’IPC (indice des prix à la consommation) ou celle du l’indice alimentation n’est pas directement liée au nombre « d’acteurs forts » contrairement à ce qu’à tenté de démontrer M. TOMARU. Sans préjuger de la qualité de l’étude réalisée par TNS SOFRES, c’est plutôt son interprétation qui nous semble douteuse.

L’association s’insurge également contre le fait que 80% du FRPH soit utilisé au profit d’EDT alors que le producteur d’énergie s’était engagé à compter du 1er janvier 2006, à payer la totalité du coût de son fioul.
Il est important de porter à la connaissance du public que la convention n° 99-3858 du 6/12/1999 signée entre la Polynésie française et la SA EDT indique que « l' EDT doit absorber les 900 MF représenté par la participation du FRPH pour le maintien des prix de l'électricité au cours des 6 prochaines années », soit de 2000 à 2005 (article 1er : reprise de la stabilisation du fioul).
Cette période est aujourd’hui échue. Afin de ne pas faire supporter l’entièreté du prix du fioul au consommateur via sa facture d’électricité, le Pays s’est donc engagé à soutenir le prix du fioul « électricité » et ce dispositif a pour base légale la délibération n° 97-98/APF du 29/05/1997 et ses arrêtés d'application.

Enfin, un dernier mot sur l’intervention de Madame Irmine TEHEI, accusant le gouvernement de soutenir « le plus gros des plus gros du Pays » (le groupe Carrefour) qui selon l’étude TNS SOFRES représente à lui seul 54% du chiffre d’affaires total du secteur et 38% rien que pour l’alimentaire ».
Le 23 septembre dernier, le CESC a étudié en séance plénière un projet de loi du Pays visant à modifier les dispositions réglementant l’implantation de certains commerces de vente au détail. L’article LP 6, 1° de ce projet de loi du pays prévoit : « sur l’île de Tahiti, l’autorisation (d’implantation d’une nouvelle surface de vente) ne peut être accordée pour des commerces de détail (…) lorsqu’il apparaît : 1° que la part de marché du demandeur sur cette zone exprimée en surface de vente ou en chiffre d’affaires, atteint déjà ou aurait pour conséquence d’atteindre par la réalisation du projet, le seuil de 30% des surfaces de ventes ou du chiffre d’affaires (…).
Par ce projet de loi du Pays, le gouvernement entendait donc accorder l’implantation de nouvelles structures commerciales aux seules structures étant en dessous de ce seuil des 30%, excluant par là même toute nouvelle implantation « du plus gros des plus gros ». Dans son avis n°112/2011, le CESC relève que le seuil de 30% du chiffre d’affaires ou de surface commerciale apparaît parfaitement arbitraire et laisse pour le moins perplexe. (Pour information ce seuil s’inspire des dispositions prises dans les départements d’outre mer). Ce projet de loi du Pays a reçu un avis défavorable de la part du CESC (31 sur 35 votants ont voté pour un avis défavorable) et parmi eux, M. Makalio FOLITUU, représentant au CESC de l’association TE TIA ARA.

Les affirmations portées par l’association TE TIA ARA semblent pour le moins surprenantes voire totalement incohérentes.
Concurrence et FRPH: Pierre Frebault répond à Te Tia Ara

Concurrence et FRPH: Pierre Frebault répond à Te Tia Ara

Rédigé par () le Mercredi 19 Octobre 2011 à 21:25 | Lu 1480 fois
           



Commentaires

1.Posté par Tbule le 20/10/2011 11:48 | Alerter
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« les courbes de l’indice des prix entre la Polynésie française et la Nouvelle Calédonie, jusqu’en 2006, suivaient des courbes parallèles, depuis cette date, la Polynésie connaît une très forte croissance de cet indice de l’ordre de 3.5% par an alors qu’en Calédonie, il n’est que de 2.4% contre 1.8% en France ».

L'édute en question parle justement "du secteur de l'alimentation face à l'indice des prix".... croissance de 3.5% par an sur les 5 dernières années.....
C'est donc l'alimentation qui flambe, pourquoi alors vouloir controler les prestataires de services !!!!

2.Posté par Tibule le 20/10/2011 14:19 | Alerter
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On se demande qui mélange les choux et le carottes....
Je reviens sur le secteur alimentaire....
En effet Sofres et ISPF n'utilisent pas la meme echelle pour leur tableau, par concéquent Mr Frébault, on ne peut pas comparer les 3.5% de la Sofres aux 2.69% de l'ISPF....
calcul ISPF : (107.91 - 94.53 = 13.38 divisé par 5 ans = 2.69%
calcul estimé Sofres : (estimé 149 en 2010 - 132 = 17 divisé par 5 ans = 3.5%)
Si on rapporte les 2 résultats sur la meme echelle, ils sont à peut égaux....
Donc Te Tia Ara ne mélange rien du tout .... c'est juste ce qu'on veut nous faire croire.....

3.Posté par tapiu le 21/10/2011 05:46 | Alerter
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C'est pierre FREBAULT qui mélange tout ! Comme à son habitude il cherche à embrouiller .....

4.Posté par Rafiot le 21/10/2011 08:28 | Alerter
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Regardez ce qui se passe à Mayotte ! La veritable lutte contre la vie chere résultera de la pression populaire. Certainement pas de Mr Frébault ni encore de Te Tia Ara que je trouve particulierement timides.
Pourquoi tout est beaucoup plus cher chez nous qu'ailleurs ?
1/ Les tres nombreuses taxes à l'importation qui sont payables sur la valeur CAF (Valeur du produit + fret). Ces taxes, une fois cumulées, doublent bien souvent la valeur CAF du produit importé. Ce sont les fameux "impôts indirects" que tout le monde paye de maniere grossierement injuste, que l'on soit riche ou pauvre, chaque fois que l'on consomme quelque chose dans une parfaite et totale opacité. Sans oublier qu'au moment de l'achat on vous ajoutera une petite derniere pour la route, la TVA.
2/ La marge de l'importateur, du distributeur, de la surface de vente. S'il est parfaitement normal que le reseau se prenne une marge pour faire du benefice, il faut pour autant que cette marge (de benefice net) soit raisonable. Qu'est ce qu'on entend par marge raisonable ? 10, 15, 20, 50 % ? Dans la réalité on s'aperçoit que chez nous on à laissé le marché s'auto reguler tout seul par la concurrence, comme si nous etions dans un grand pays, sauf que nous sommes dans un tout petit pays au marché microscopique qui tres rapidement se retrouve face à de monopoles de toutes sortes. C'est malheureusement ce qui arrive quand on ne dispose que d'un marché de 250.000 personnes. (Offre étroite pour une demande limitée). Résultat, les marges ne s'auto régulent pas, parce qu'il n'y a pas de véritable concurrence.
Alors le jeux que l'on nous joue depuis des années, quand le consommateur râle : le commercant dira que c'est à cause des taxes et le gouvernement dira que c'est à cause des marges.



5.Posté par Karl le 21/10/2011 16:23 | Alerter
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Bonne analyse Rafiot. J'ajouterai que si le gouvernement à l’intention de nous mettre l’impôt sur le revenu, alors il faudra qu’ils nous ôtent les impôts indirects. On aurait alors une situation bien plus équilibrée qu’à l’heure actuelle, avec des prix à la consommation plus dans les normes.