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Communes associées : Lana Tetuanui portera un amendement au Sénat


Une partie de l'assistance des maires délégués, tavana et élus municipaux réunis ce lundi après-midi dans le grand amphi de l'Université de Polynésie française.
Une partie de l'assistance des maires délégués, tavana et élus municipaux réunis ce lundi après-midi dans le grand amphi de l'Université de Polynésie française.
PUNAAUIA, le 4 mai 2015. Les maires délégués et tavana des communes adhérentes au Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française (SPCPF) se sont réunis ce lundi après-midi pour discuter de l’avenir du statut des communes associées. Le 29 avril, la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin a déposé au Sénat un projet de loi sur la modernisation du droit en outremer qui aborde, dans un de ses articles, la situation des communes associées, plus particulièrement la désignation des maires délégués. L’objectif est d’éviter les soubresauts post électoraux des municipales de 2014 en Polynésie française où des élus arrivés en tête –et souvent élus au premier tour dans des sections de communes- ne se retrouvaient finalement pas désignés maires délégués. A Hitia’a O Tera et à Taiarapu Ouest cet imbroglio avait conduit à la démission en bloc de nombreux conseillers municipaux, provoquant de nouvelles élections, pour finalement arriver au même résultat ! Le texte de la ministre prévoit ainsi d’imposer «le choix du maire délégué parmi les conseillers de la liste majoritaire dans chaque commune associée afin de mieux tenir compte des réalités politiques et des spécificités géographiques propres aux communes de Polynésie française».

Le texte de ce projet de loi, concocté par des conseillers de la ministre répond ainsi très exactement aux critiques formulées sur l’application du dernier mode de scrutin en vigueur lors des municipales de 2014 et apporte le correctif nécessaire. Mais c’était sans compter sur le travail déjà engagé depuis quelques mois par le SPCPF. Ce dernier a lancé un groupe de travail et de réflexion sur le sujet et souhaite prendre le pouls des premiers intéressés, à savoir les maires délégués, les tavana et les élus municipaux des communes associées locales. Or, le texte de Paris est venu couper sous le pied cette amorce de réflexion. George Pau Langevin avait annoncé le 10 mars à Rurutu travailler à cette modification législative alors que dans le même temps, Cyril Tetuanui le président du SPCPF indiquait à Tahiti Infos que le syndicat avait mis en place un groupe de travail dont la première réunion a eu lieu le 19 mars.

Visiblement lancée sur sa trajectoire, la ministre des Outre-mer n’a pas tenu compte de cette réflexion entamée localement et dans le cadre de son projet de loi sur la modernisation du droit en outre-mer elle a introduit une modification pour régler le cas des communes associées polynésiennes. Sans prendre en considération non plus les appels du pied du président du SPCPF. Cyril Tetuanui a pourtant écrit à la ministre pour lui demander de surseoir son projet de texte mais son courrier n’a pas obtenu de réponse. Désormais, le projet de loi de la ministre est engagé dans le processus législatif du Sénat dans le cadre d’une procédure d’examen accéléré alors que la consultation des élus locaux ne fait que commencer ! Par ailleurs, le texte du projet de loi de George Pau Langevin a été transmis, pour avis, aux élus territoriaux, le 12 mars dernier mais la commission des institutions de l’assemblée de Polynésie n’a pas, depuis lors, examiné le texte.

Pour stopper le texte de la ministre des Outre-mer les élus municipaux polynésiens feront passer par les parlementaires une demande de report de l’article controversé. Lana Tetuanui, tout juste élue sénatrice ce dimanche portera «un amendement pour demander le report du texte» indique le président du SPCPF. Ce sera donc le premier combat de la nouvelle parlementaire polynésienne au sein du Palais du Luxembourg. Le but du syndicat des communes polynésiennes étant de dégager, au moins une approbation majoritaire à défaut d’un consensus, sur un texte qui aurait été discuté en interne et analysé avec toutes ses composantes.

Lors de la réunion de travail de ce lundi, où plus d’une centaine d’élus locaux s’est réunie toutes les options ont été ouvertes : maintien en l’état, retour en arrière vers les règles en vigueur jusqu’en 2008, voire même pour certains le démantèlement des communes associées qui souhaitent devenir des communes à part entière. Une option qui se dégage de façon très nette à Hitia mais aussi à Papeari par exemple. Le message est clair : les élus communaux de Polynésie souhaitent avant tout avoir le temps d’en parler. Une prochaine réunion du SPCPF sur ce thème est programmée le 18 juin prochain : le syndicat souhaitant parvenir à la rédaction d’un texte consolidé pour le congrès des maires de Polynésie en septembre et, le présenter lors de la réunion à Paris en novembre prochain de l’association des maires de France. La ministre avait annoncé, elle, dès sa visite à Rurutu, vouloir boucler ce texte avant l’été. Mais après tout sur cette question, il n’y a pas d’urgence. Les prochaines élections municipales sont prévues en mars 2020.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 4 Mai 2015 à 18:16 | Lu 1568 fois
           



Commentaires

1.Posté par emere cunning le 04/05/2015 20:20 | Alerter
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Pas grand chose à attendre d'une ministre qui se permet de dire pour quoi que ce soit que ce sera "tant pis pour les polynésiens". On a du mal à croire sachant de surcroît qu'elle vient de l'outremer.

2.Posté par Taui le 05/05/2015 05:51 (depuis mobile) | Alerter
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Heureusement qu''elle s''en est charge pour que nos elus se penchent sur ce probleme car sinon ils n''auraient rien fait comdab!

3.Posté par Taui le 05/05/2015 05:57 (depuis mobile) | Alerter
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La solution logique (voir metropole) et economique (vu l''etat des finances locales et les contraintes du CGCT) regrouper en supercommunes. Il y a trop de mairies donc trop de frais de fonction...

4.Posté par Taui le 05/05/2015 06:06 (depuis mobile) | Alerter
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Un seul maire pour Taiarapu Est et T. Ouest, Hitiaa o te ra, Teva i uta, Moorea... En gardant les mairies annexes avec son personnel pour les affaires courantes.

5.Posté par Taui le 05/05/2015 06:14 (depuis mobile) | Alerter
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Foparever! Tels qu''on connait les politiciens, ils vont s''accrocher a leurs acquis. Ne surtout rien changer, tant pis pour la logique et les economies d''echelle! Apres tout, c''est la collectivite qui paye...

6.Posté par Gatien le 05/05/2015 08:42 | Alerter
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C'est sur Emere, il ne faut rien attendre de GPL. Quant à Lana Tetuanui elle est directement concernée par ce texte car son mari élu à Tevaitoa avait eu beaucoup de mal à se faire élire maire de Tumaraa. C'est pourquoi elle et son mari, président du SPC, bataillent pour se faire un texte sur mesure…autre illustration de la gouvernance fritch. ils vont être content à paris de leur nouveaux amis polynésiens; ils finiront par regretter teura et vincent

7.Posté par tutua le 05/05/2015 10:12 | Alerter
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un cas concret du colonialisme nouveau. Une ministre qui ne connaît rien de nos affaires et impose son point de vue sans consultation.
à voir les premières réactions, ce n'est pas gagné pour Pau Langevin

8.Posté par Zikouille le 05/05/2015 11:59 | Alerter
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@tutua
Le colonialisme nouveau ? d'une ministre d'outre-mer avec l'appui de sénateurs/gouvernement Polynésien pour les communes locales...
Les nouveaux colons des îles hahahahha

Moi j'appelle ça le contraire du colonialisme = indépendance ou presque.
Et on se rend compte que la mentalité est de dire donner des sous, pleins de sous encore des sous, ne demandez pas pourquoi et allez vous faire voir ....

9.Posté par Honu DEMER le 05/05/2015 13:15 | Alerter
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DEMER
@ Tutua,
Si la ministre ne connait rien aux affaires de la PF, cela ne veut pas dire qu'elle n'a pas des conseillés qui l'informent de notre situation. Elle est venue il y a quelque semaines et même si il est toujours possible de critiquer ses prises de position, elle connaissait la majorité des dossiers. De plus certaines situations ou problèmes engendrés par l'insularité ne sont pas spécifiques à la PF et peuvent également être transposés aux autres DOM-TOM.
Quel serait donc la solution? Un ministre Polynésien, qui comprendrait les soucis de la Polynésie, mais qui au final ne comprendrait peut-être pas ceux des autres DOM-TOM?
Quant au "colonialisme nouveau", vous y allez un peu fort je pense.

10.Posté par etienne le 06/05/2015 08:34 | Alerter
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A post9, y a pas de solutions!!! On sait tous qu'ils se présentent a cette fonction pour le prestige et l'argent....faut arrêter de nous prendre pour des billes en disant ou en faisant croire que çà va changer grand chose pour le peuple polynésien....Cette élection n’était intéressante que pour jauger la force de Fritch face a Flosse, et on est fixé!!!
Sinon comme disait Oscar (à qui il arrive d’être lucide par moments): "c'est un non-évènement"

11.Posté par tutua le 06/05/2015 09:26 | Alerter
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Zikouille, tu n'as rien compris ou tu confonds tout ? en tout cas, excuse moi, mais je ne comprends pas bien où tu veux en venir : colonialisme nouveau, indépendance ou presque ???
la mentalité dont tu parles, c'est celle des autonomistes, es tu un zozo ?

12.Posté par Faut pas pousser! le 07/05/2015 08:54 | Alerter
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en fait les politiques ne font que de la politique politicienne, les syndicalistes que du syndicalisme corporatiste et il ne reste au reste des polynésiens qu'à crever la dalle, de plus en plus résigné à voir disparaitre tout espoir de création d'emplois....
Mais courage nous allons voguer de Guiness en Guiness pour nous coller le sourire béat !!! n’est retenu dans l'adage "du pain et des jeux" que "des jeux"....et ça suffit apparemment.