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Commerces et logements sociaux en attente de terrains militaires en Polynésie


La Cité Grand à Pirae est vide de tous occupants depuis juillet dernier. La commune a un  projet de création de logements pour étudiants sur une partie de ces bâtiments militaires abandonnés.
La Cité Grand à Pirae est vide de tous occupants depuis juillet dernier. La commune a un projet de création de logements pour étudiants sur une partie de ces bâtiments militaires abandonnés.
PARIS, 10 septembre 2013 (AFP) - Des projets commerciaux et de logements sociaux en Polynésie française sont suspendus au feu vert de Bercy sur la cession de terrains militaires désaffectés, un dossier que le ministère des Outre-mer aimerait voir résolu "d'ici la fin de l'année".

Dans l'archipel du Pacifique sud, les réductions drastiques d'effectifs de l'armée a des conséquences importantes sur l'économie locale où les militaires habitaient avec leur famille. Plus de 1.000 postes --sur les 2.100 présents en 2009-- doivent disparaître d'ici 2016 et les deux tiers ont déjà été supprimés, essentiellement sur l'île de Tahiti (200.000 habitants).

Comme ailleurs sur le territoire français, la Polynésie bénéficie de mesures d'accompagnement de l'État pour aider les communes concernées à redynamiser et diversifier leur tissu économique.

Un contrat de redynamisation des sites de défense (CRSD) a été monté entre l'État, les communes (13 sont concernées) et le gouvernement de la collectivité, et adopté à l'unanimité des assemblées délibérantes fin 2011. Il prévoit notamment pour huit communes la cession à un euro symbolique des terrains militaires.

C'est justement cette cession à l'euro symbolique qui est bloquée par Bercy, au grand dam des élus locaux qui dénoncent un "deux poids, deux mesures" à leur détriment et se demandent quelles sont les véritables intentions du ministère des finances.

"La loi n'est pas la même pour toutes les collectivités de la République", s'est insurgé Philip Schyle, maire d'Arue, à la pointe sur ce dossier. "Aujourd'hui, sur les 58 CRSD prévus, 47 ont été signés, dont celui de la Martinique, de la Guadeloupe, et de la Réunion. La Polynésie française est la seule collectivité française d'outre-mer à ne pas avoir bénéficié de son CRSD, alors que les sites militaires ont déjà été libérés pour une bonne partie", a déclaré l'édile à l'AFP. Il y a quelques semaines les maires ou leur représentants de Mahina, Pirae et Arue avaient tenu une conférence de presse au sujet de cette rétrocession attendue (jusqu'ici sans succès) des terrains militaires à leurs communes.

"Il y a des projets à caractères économiques, industriels et commerciaux, comme dans ma commune, Arue. Il y a aussi des projets de logements à Pirae et Taiarapu-Est ; mais aussi agricoles, à Faa'a, ou d'équipements collectifs comme des terrains de sports, un caserne de pompiers ou un établissement scolaire à Mahina", a détaillé M. Schyle.

A Bercy, on dément à l'AFP toute "volonté de blocage", mettant en avant une "difficulté juridique" levée par la commission de la transparence: la cession à l'euro symbolique est possible "pour un projet d'aménagement de la commune or, en Polynésie, la compétence appartient à la collectivité et non à la commune".

"On ne va pas céder des terrains dans un cadre juridique non stabilisé", a-ton ajouté de même source, assurant "continuer de travailler avec le ministère des Outre-mer".

Dans ce ministère, où tout projet de développement est encouragé pour tenter de juguler la grave crise économique et sociale qui sévit en Polynésie, on travaille à "trouver une solution, c'est notre objectif, et il la faudrait avant la fin de l'année".

Rédigé par () le Mardi 10 Septembre 2013 à 14:12 | Lu 2107 fois
           



Commentaires

1.Posté par TETUANUI Monil le 11/09/2013 04:32 | Alerter
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Quand on parle de "volonté de blocage", difficulté juridique " "commission de transparence", on ne va pas céder des terrains dans un cadre juridique non stabilisé ! on travaille à trouver une solution, c'est notre objectif " et cela fait plus de 200 ans qu'on a accepté que l'Etat a mal appliqué le code civil, qu'on n'a pas appliqué la liquidation de la succession et qu'on n'a pas cadastré en même temps que l'on a revendiqué !!! Tavana mà, ça ne vous interpelle pas? Quand il s'agit de vous, vous.... en l'air, mais quand il s'agit des tahitiens qui ont été spolié, aita ia e peu..... Faaitoito ra e mea ma !!!

2.Posté par Le président de "la Polynésie française", des françaises et des français René, Georges, HOFFER le 11/09/2013 08:58 | Alerter
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"une "difficulté juridique" levée par la commission de la transparence: la cession à l'euro symbolique est bloquée" : cette commission tellement trans-parente et juridicotono-comiquement coincée omet de relever que pour que l'euro symbolique puisse être perpétré, il faudrait changer le code de blanchiment monétaire et financier qui interdit, ici - à l'étranger au regard de l'article R151-1 du CMF -, aux financiers de la française république que cet euro aie cours légal et pouvoir libératoire hihihihihi [email protected]

3.Posté par Kaddour le 11/09/2013 11:36 | Alerter
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Je pense que la situation se débloquera rapidement, même si le statut de la Polynésie n'est pas le même que celuis de la Martinique ou de la Réunion ! Il n'est pas de l'intérêt de l'état de conserver ces domaines et immeubles !
Question : ces terrains ont-il été achetés à des familles locales ou "pris" sans contreparties ? S'ils ont été confisqués, il faut les rendre aux descendants de ces familles !!! J'espère que le camarade Monil a une réponse...