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Coco Deane condamné et inéligible


Coco Deane condamné et inéligible
Tahiti, le 26 novembre 2019 – Le premier adjoint de Arue et candidat déclaré aux prochaines municipales face au tavana Philip Schyle a été condamné mardi à un an de prison avec sursis et surtout deux ans d’inéligibilité assortis d’une « exécution provisoire » pour le harcèlement sexuel de la DRH de la commune. Une décision qui l’empêche de se porter candidat aux prochaines municipales.
 
La décision va mettre un coup d’arrêt aux velléités politiques du premier adjoint de Arue, Jacques dit « Coco » Deane. Mardi matin, le tribunal correctionnel de Papeete a condamné l’élu pour le « harcèlement sexuel » de la directrice des ressources humaines de la commune entre août 2016 et août 2017. Mais surtout, le tribunal a été au-delà des réquisitions du parquet dans cette affaire en prononçant une peine d’un an de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité assortis d’une « exécution provisoire » du jugement. Ce qui signifie que la peine est immédiatement applicable, même en cas d’appel. Le tribunal a expliqué sa décision de prononcer une peine d’inéligibilité « vue la gravité des faits » et parce que Coco Deane avait « abusé de sa position ». L’élu étant le supérieur hiérarchique direct de sa victime à la mairie.
 
Le tribunal a également condamné l’élu à indemniser la DRH de la commune de Arue à hauteur de 1 200 000 Fcfp pour son préjudice moral et de 213 000 Fcfp pour les frais médicaux engagés par la victime. L’élu est également condamné à indemniser 4 753 000 Fcfp à la CPS. En effet, après un an de harcèlement, la DRH avait été arrêtée entre août 2017 et juin 2018. La commune de Arue avait d’ailleurs déjà été condamnée par le tribunal administratif de Papeete en juillet 2018 pour n’avoir pas su protéger à temps son employée.

"Bonne nuit ma petite chatte"

Dans cette affaire, le premier adjoint de Arue s’était « pris d’une passion non partagée » pour la DRH de la commune, pour reprendre les termes du tribunal administratif en 2018. Pendant près d’un an, l’élu avait envoyé des e-mails et pas moins de 68 SMS pour déclarer sa flamme de façon très insistante à l’employée : « Bonne nuit ma petite chatte », « Bonne nuit. J’ai envie de te serrer contre moi »… Mais surtout, l’élu n’avait pas supporté que la DRH lui résiste et s’était ensuite vengé sur l’employée communale. Coco Deane s’est « montré difficile et colérique, perturbant la gestion du service » relevait d’ailleurs le tribunal administratif dans sa décision de 2018.
 
S’il a globalement reconnu les faits, Coco Deane paye visiblement son « manque d’empathie » pour sa victime, comme l’avait relevé le procureur à l’audience du tribunal correctionnel le 12 novembre dernier. En effet, le premier adjoint avait refusé d’admettre que son comportement s’apparentait à du harcèlement.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge et Antoine Samoyeau le Mardi 26 Novembre 2019 à 11:11 | Lu 3641 fois