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Cinq légendes en un thème pour Tamarii Anau


Plus de cent personnes, danseuses, danseurs ou encore batteurs sont arrivés directement de Bora Bora et représenteront leur district Anau ce samedi soir à To’ata.
Plus de cent personnes, danseuses, danseurs ou encore batteurs sont arrivés directement de Bora Bora et représenteront leur district Anau ce samedi soir à To’ata.
Papeete le 13/07/2016 - Après le Heiva à Bora Bora où la troupe Tamarii Anau arrive sur la troisième place du podium, les jeunes du groupe veulent également tenter l’aventure du Heiva i Tahiti. Pour leur première inscription, c’est en catégorie amateur qu’ils valoriseront ce samedi les « symboles » qui les entourent dans leur district de Anau.

Dans leur spectacle, les jeunes de Anau, danseurs, danseuses ou encore orateurs expriment tout l’amour qu’ils ont pour leur district de Bora Bora. Pour cela, ils souhaitent partager leurs histoires, les légendes propres au district de Anau à toute la Polynésie.

Le thème que présentera le groupe de danse Tamarii Anau est « Anau, c’est de là que je viens ».

« Le spectacke parle de l’amour que nous, population de Anau, portons à notre commune et le respect que nous avons envers tous les symboles qui nous entourent, le respect qu’on a envers notre terre, notre patrimoine, notre histoire et toutes les choses qui nous ont été laissées par nos grands-parents, nos anciens » lance l’auteure du thème Françoise Postma.

Pour que le message de l’auteure soit entendu avant tout par la jeunesse de Anau mais aussi par le public, Françoise Postma a rassemblé en un seul thème les légendes de son district de Anau. « J’ai voulu écrire tout ça pour que nos enfants sachent d’où ils viennent et qu’ils doivent respecter l’endroit d’où ils viennent comme ils doivent respecter l’endroit où ils sont actuellement. Beaucoup ont quitté leur île natale pour aller trouver du travail ailleurs ou parce qu’ils ont des soucis familiaux. C’est vraiment pour leur dire qu’il faut peut-être revenir sur leur île. Quoi qu’il arrive, même la méchanceté des hommes, cela ne doit pas les empêcher de toujours aimer son île natale ou son district ».

Au total, ce seront cinq légendes qui seront évoquées dans le spectacle de la troupe.

« Il y a la légende d’un ‘aito (guerrier) au nom de Fa’eta. On est appelé à Bora Bora «Anau i te rima o Fa’eta » qui veut dire « Anau aux mains de fer ». Cela veut dire qu’à Anau, quand on dit quelque chose on le fait et on tient vraiment à le faire. C’est la personnalité de ce ‘aito et je confirme que c’est aussi la personnalité des gens de Anau. On doit valoriser ça, si on ne fait pas exactement comme le ‘aito a fait, on ne mérite pas d’être appelé « Anau i te rima o Fa’eta » raconte Françoise et de poursuivre « Il y a aussi l’histoire des jumelles. J’ai raconté dans notre thème les symboles qui nous entourent, les histoires, nos légendes. J’ai voulu valoriser tout ça en un seul thème. Il y a donc l’histoire du « Tiare pou ‘ouma », « Nā pua maeha’a », « Te ana o Pe’a », « La montagne » et « Fa‘eta ». En tout, il y a cinq légendes qui sont rattachées au nom de notre district et à notre population ».

LE THEME SERA REPRESENTER DANS TROIS COSTUMES

Pour contribuer à la beauté du spectacle des Tamarii Anau, trois costumes représenteront les cinq histoires de leur spectacle.

« Dans le grand costume, on s’est basé sur la couleur jaune-orange pour représenter le soleil parce qu’on vient du lever du soleil. Pour les garçons, on s’est basé sur la terre », explique Vainui Teriipaea, chorégraphe et costumière du groupe. « Pour ce qui est de la confection des costumes, on a pris ce qu’on pouvait apporter en représentant tous les symboles évoqués dans notre thème. C'est-à-dire on parle du « Tiare pou‘ouma » dont il y a des fleurs sur nos chapeaux et nos tailles. On parle de Fa’eta donc les hommes viennent avec un « pa’ave » c’est ce qu’ils portent en diagonale sur le corps ». Pour représenter la mer, des coquillages ont également été utilisés par le groupe.

En ce qui concerne le végétal, les filles du groupe resteront toujours dans les couleurs rouge, jaune et orange afin de rester dans la thématique du soleil. « C’est là où elles feront la chorégraphie du soleil »a signale la chorégraphe. Les garçons se présenteront en tenue vert pour représenter l’île.

Pour la tenue en pareu, la costumière et chorégraphe a choisi pour les garçons le bleu. « C’est là où ils doivent danser Fa’eta notre guerrier. Vu qu’il est rattaché à notre district et que Anau a pour couleur le bleu. Pour les filles, ce sera une couleur blanche pour représenter les jumelles car elles sont vêtues de blanc ».

Pour représenter la grotte, le groupe fera aussi ressortir la couleur marron. « A Bora Bora, tu ne peux voir la grotte que de Anau » indique Vainui Teriipaea. « Dans la légende des jumelles, à la fin, elles deviennent des coraux. Pour la tiare pou ‘ouma, il y a une algue qui pousse du corail et qui sort un peu de l’eau, quand elle donne une fleur à l’extérieur ça veut dire qu’il y a beaucoup de ‘ouma. D’où l’appellation tiare pou ‘ouma ».

Après plusieurs mois de préparation l’an dernier et trois semaines avant de monter sur To’ata, le groupe Tamarii Anau a dû également préparer leur spectacle pour le Heiva de Bora Bora. « On a commencé à répéter vers octobre l’an dernier mais on s’est arrêté cette année parce qu’il nous fallait aussi préparer le Heiva de Bora Bora vu qu’on ne doit pas présenter le même thème ni le même spectacle. On a donc travaillé sur les deux spectacles », exprime Françoise l’auteure du thème.

Un double travail donc pour le groupe de danse Tamarii Anau, originaire de Bora Bora, qui a rencontré quelques difficultés mais qui relève un grand challenge en se présentant ce samedi sur la scène de To’ata.

Après le Heiva à Bora Bora, c’est au Heiva i Tahiti que le groupe de danse Tamarii Anau présentera son thème « Anau, c’est de là que je viens ».
Après le Heiva à Bora Bora, c’est au Heiva i Tahiti que le groupe de danse Tamarii Anau présentera son thème « Anau, c’est de là que je viens ».

Rédigé par Manava Tepa le Mercredi 13 Juillet 2016 à 17:13 | Lu 2056 fois