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Chute du gouvernement de Nouvelle-Calédonie


Chute du gouvernement de Nouvelle-Calédonie
NOUMEA, 17 février 2011 (AFP) - Le gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie est tombé jeudi après la démission en bloc de ses membres Union Calédonienne (indépendantiste), qui dénoncent la position du chef de l'exécutif dans la querelle des deux drapeaux comme emblèmes de l'archipel, a indiqué le gouvernement.

Les trois membres UC du gouvernement ainsi que leurs suivants de listes ont démissionné de l'institution, qui compte en tout 11 membres, élus à la proportionnelle par le Congrès de ce territoire autonome.

L'UC, parti du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste), accuse Philippe Gomes (droite modérée) de faire de "l'obstruction" quant au choix de deux drapeaux - tricolore et kanak - comme emblème de l'archipel.

"Le drapeau kanak est le visage d'une des deux légitimités du pays", a affirmé Charles Pidjot, président de l'UC, qui considère M. Gomes comme responsable du fait que quatre communes calédoniennes n'ont pas hissé les deux étendards.

La solution controversée de deux drapeaux a reçu le soutien du Premier ministre, François Fillon, venu à Nouméa en juillet, et a fait l'objet d'un voeu au Congrès calédonien.

Elle s'écarte cependant de la procédure législative prévue par l'Accord de Nouméa, qui recommande en outre l'élaboration d'un seul drapeau, illustrant la communauté de destin.

"Je considère que ces deux drapeaux sont un choix qui divise. Mais cette histoire est un rideau de fumée pour avoir ma peau", a déclaré M. Gomes, accusant l'UC d'avoir conclu un accord avec l'UMP locale pour l'écarter.

Il s'est dit "totalement" déterminé à bloquer les institutions, dans l'optique d'obtenir de Paris une dissolution des assemblées et un retour aux urnes.

"Ils ne feront pas une alliance dans le dos des Calédoniens, il leur faudra la légitimité du suffrage universel", a-t-il prévenu.

Actuellement à Paris, le député UMP Pierre Frogier a déclaré "comprendre" la démarche de l'UC. En revanche, au sein de l'UC, des voix discordantes se sont élevées, l'un des "ministres" ayant notamment déclaré avoir démissionné "contraint".

Le Palika, autre parti prépondérant du FLNKS, s'est lui aussi élevé "contre cette perte de temps".

Un nouveau gouvernement doit être élu par le Congrès le 3 mars.

La droite non indépendantiste est majoritaire au Congrès de Nouvelle-Calédonie mais elle est éclatée en plusieurs formations qui se querellent.

cw/ed

Nouvelle-Calédonie: la priorité reste la mise en oeuvre de l'accord de Nouméa

Chute du gouvernement de Nouvelle-Calédonie
PARIS, 17 février 2011 (AFP) - La ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, a souligné jeudi que "la priorité doit demeurer la mise en oeuvre de l'accord de Nouméa", après la chute du gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie sur la querelle des deux drapeaux.

"Hier comme aujourd'hui, la priorité de chacun doit demeurer la mise en oeuvre de l’accord de Nouméa et des conclusions des Comités des signataires successifs", écrit Mme Penchard dans un communiqué.

Signé en 1998 entre l'Etat, les anti-indépendantistes et les indépendantistes, l'accord de Nouméa organise la décolonisation par étapes de la Nouvelle-Calédonie, française depuis 1853, au travers notamment d'importants transferts de compétences à l'exécutif local.

Récemment, les trois signataires ont engagé une réflexion sur la sortie de cet accord, qui prévoit la tenue entre 2014 et 2018 d'un référendum d'autodétermination.

"Dans l'esprit de la poignée de main entre Jean-Marie Tjibaou (qui représentait les Kanaks) et Jacques Lafleur" (pour le camp anti-indépendantiste), ajoute Mme Penchard, elle "souhaite que les forces politiques calédoniennes aient toujours à coeur de préserver l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et l’intérêt des Calédoniens". Elle assure que le gouvernement "continuera avec détermination à les y aider et à les accompagner".

"Il est important de garder à l’esprit le calendrier de l’accord de Nouméa voulu par tous", souligne-t-elle.

Le gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie est tombé après la démission en bloc de ses membres Union Calédonienne (indépendantiste), qui dénoncent la position du chef de l'exécutif dans la querelle des deux drapeaux -tricolore et kanak- comme emblèmes de l'archipel.

jlp/phi/ct

Rédigé par AFP le Jeudi 17 Février 2011 à 04:32 | Lu 1610 fois