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Chikungunya : 4 000 consultations par semaine à Tahiti


PAPEETE, le 24 novembre 2014. Au moins 4 000 personnes ont consulté leur médecin entre le 10 et le 16 novembre dernier -ce sont les dernières données chiffrées disponibles- pour des cas supposés de chikungunya. C'est une fois et demi de plus que la semaine précédente : 2700 consultations enregistrées lors de la semaine du 3 au 10 novembre, ce qui montre bien la progression fulgurante de la propagation du virus dans les Îles du Vent. En effet, ces milliers de consultations hebdomadaires pour des suspicions de cas de chikungunya concernent à 95% des patients de Tahiti et de Moorea. Dans le même temps, on constate également une forte progression des hospitalisations : 50 personnes hospitalisées entre le 10 au 16 novembre, contre un peu moins de 30 au cours de la semaine précédente et 140 hospitalisations en tout pour des cas de chikungunya depuis l'apparition de la maladie mi octobre ! Visiblement aussi, les hospitalisations pour des cas atypiques ou sévères s'accélèrent.

Selon les données enregistrées par les médecins assurant la veille sanitaire sur le territoire, il y aurait eu au total environ 11 229 cas de chikungunya enregistrés sur le territoire depuis le début de l'épidémie c'est à dire en cinq semaines de surveillance de cette maladie du 11 octobre au 16 novembre 2014. Des données chiffrées à prendre, forcément, avec des pincettes car ils restent très aléatoires : il s'agit d'une "estimation réalisée à partir des données des médecins du réseau sentinelle élargi - non consolidées" précisait vendredi soir le Bulletin hebdomadaire de veille sanitaire. Il est connu en effet que de nombreuses personnes ne se déplacent pas dans les dispensaires ou chez leur médecin tant que la maladie reste bénigne et compte du fait qu'elle ne se soigne pas, sauf avec des comprimés de paracétamol pour faire baisser la fièvre et lutter contre les douleurs.

Des chiffres qui vont refléter de moins en moins la réalité au cours de prochaines semaines, en effet, la direction de la santé réitère son avertissement qu'il n'est plus nécessaire de réaliser des prélèvements pour obtenir la confirmation biologique des cas suspects à Tahiti et Moora, où l'on sait l'épidémie a atteint la phase 4, avec circulation active du virus partout, depuis plusieurs semaines. Dans les autres îles en revanche, le bureau de veille sanitaire conseille encore la confirmation des cas par analyses biologiques. Rappelons que pour éviter de propager le virus, les malades atteints du chikungunya et leurs proches doivent utiliser des produits répulsifs pour ne pas transmettre le virus à d'autres moustiques qui iront, à leur tour, transmettre le chikungunya à d'autres personnes. Les malades atteints par le "chik" sont vecteurs du virus pendant toute la durée de leur état de fébrilité (fièvre).

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 24 Novembre 2014 à 16:11 | Lu 1532 fois