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Cesec : Le vœu dont personne ne veut


Tahiti, le 18 août 2021 - Vivement critiqué, le projet de vœu pour une suppression de la participation forfaitaire aux frais de surveillance sanitaire des voyageurs a été retiré de l’ordre du jour de la séance plénière de mercredi.

Problème de concertation préalable ? Le projet de vœu demandant le retrait de la participation forfaitaire aux frais de surveillance sanitaire, présenté mercredi au Cesec en séance plénière, a échoué en l’état au stade des débats préliminaires. Porté par Vadim Toumaniantz et Edgard Sommers, le texte a été retiré de l’ordre du jour et renvoyé sine die, vivement critiqué çà et là en séance plénière, tant sur le fond que sur la forme. “Un vœu n’a d’intérêt que s’il recueille un vote unanime”, justifie Edgard Sommers, contraint mercredi de porter seul ce texte en l’absence de Vadim Toumaniantz. “Nous avons besoin de revoir la rédaction, mais il sera reproposé prochainement”.

Depuis le 20 juillet dernier, la “participation forfaitaire aux frais de surveillance sanitaire” est due par tout voyageur international arrivant en Polynésie par voie aérienne. Une redevance de 12 000 Fcfp pour les voyageurs ne présentant pas de schéma vaccinal anti-Covid complet et de 5 000 Fcfp pour les autres. Elle est payée en ligne par les voyageurs lors de leur enregistrement sur la plateforme Etis. L’idée est de financer les frais liés au traitement des démarches administratives et sanitaires d’entrée en Polynésie, les tests à l’arrivée et le suivi des passagers une fois sur le territoire.

Mais pour les auteurs du projet de vœu, cette “taxe” présente un problème de forme et aurait dû être votée par l’assemblée de Polynésie française, au lieu d’être imposée par arrêté gouvernemental.
 
“Les temps sont durs”

Un problème sur la forme qui ne convainc pas Christophe Plée : “J’essaie de comprendre pourquoi ce vœu est déposé alors qu’une grande partie des syndicats demandent au contraire un renforcement des mesures de surveillance. Cela a un coût”, s’est indigné le président de la CPME en observant que sans cette “participation” ce coût serait à la charge du Pays et par conséquent des contribuables polynésiens. “Je ne suis pas choqué que les voyageurs payent ce renforcement des mesures de sécurité. (…) Les temps sont durs”.
Pour forcer le trait, Louis Provost en remet une couche : “Quand un Polynésien est capable de payer des taxes ailleurs, il doit être capable de la payer dans son propre pays, pour sa propre sécurité. Ce n’est pas à nous de payer”, s’est agacé le président du Comité olympique de Polynésie française en indiquant qu’il était opposé au projet.

Tepuanui Snow, le président de la Fédération des associations de parents d’élèves de l’école publique a fini par proposer de retirer ce texte de l’ordre du jour pour permettre un futur avis unanime, après réécriture du projet de vœu. Proposition acceptée par son promoteur convaincu par la perspective d’un vote qui s’annonçait contraire.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 18 Août 2021 à 19:37 | Lu 2352 fois