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Cas suspect d'Ebola: quelle prise en charge et quelles précautions?


Paris, France | AFP | lundi 03/11/2014 - L'annonce d'un premier cas suspect d'Ebola à la Réunion, une pharmacienne hospitalisée vendredi soir à Saint-Denis, a déclenché un dispositif prévu pour la prise en charge de cette maladie qui suscite des inquiétudes, tant dans la population que chez certains soignants.



Q: Comment détecte-t-on un malade d'Ebola ?

R: Un malade est considéré comme un cas suspect dès lors qu'il a développé une fièvre supérieure ou égale à 38 degrés dans les 21 jours suivant un contact éventuel avec un malade d'Ebola dans un pays à risque. Il est dès ce stade traité comme un malade potentiel et transféré immédiatement dans des conditions de sécurité maximum, vers l'un des 12 hôpitaux de référence habilités à recevoir des malades d'Ebola.

Des analyses sont alors réalisées et envoyées au Centre national de référence des fièvres hémorragiques virales (CNR à Lyon), seul habilité en France à rendre un diagnostic sur Ebola. Les premiers résultats peuvent être obtenus au bout de six heures.



Q: Pourquoi faut-il parfois effectuer plusieurs tests?

R: Si le prélèvement est réalisé moins de deux jours après le début des symptômes, on peut être amené à refaire un prélèvement le lendemain, car chez certains patients qui ne sont pas gravement infectés, la charge virale (la quantité de virus par millilitre de sang) peut être indétectable les deux premiers jours.

Un résultat négatif est, en revanche, considéré comme fiable si le prélèvement a été effectué entre deux et dix jours après le début des symptômes. En cas de résultat positif, un test de confirmation est réalisé.



Q: Comment le malade est pris en charge?

R: Il est mis en quarantaine dans une unité spéciale, dans une chambre à "pression négative" pour éviter que le virus ne s'échappe. Il y est suivi par du personnel soignant dédié, protégé par des tenues spéciales, pour assurer des "conditions de sécurité maximale".

C'est la procédure suivie en septembre pour l’infirmière de Médecins sans Frontière (MSF) contaminée au Libéria et soignée à l’hôpital militaire de Bégin à Saint-Mandé, près de Paris. Guérie, la jeune femme a quitté l’hôpital début octobre.

Une seconde personne malade du virus, travaillant pour l'Unicef au Sierra-Leone, a été accueillie le 1er novembre dans cet hôpital et l'a quitté guérie le 23 novembre.



Q: Que sait-on des modes de transmission d'Ebola?

R: Le virus Ebola ne se transmet pas par voie aérienne comme la grippe ou la rougeole, mais par contact direct avec des fluides corporels de malades ou du matériel médical (aiguilles de seringues...) ou des objets (linges, vêtements, couches...) contaminés.

Le sang, les matières fécales et les vomissures sont les fluides les plus contaminants, selon l'OMS.

La durée d’incubation de la maladie, c'est à dire le temps écoulé entre l'infection et l'apparition des premiers symptômes est de 2 à 21 jours.



Q: Quelles sont les personnes les plus à risques?

R: Comme l'a montré l'épidémie en Afrique, ce sont les proches ainsi que les membres du personnel de santé qui se sont occupés des malades.

Malgré des protocoles très stricts sur le papier, trois soignants - deux infirmière américaines et une aide soignante espagnole - ont été contaminés hors d'Afrique en soignant des patients d'Ebola, suscitant de vives inquiétudes parmi le personnel soignant.



Q: Quels sont les risques de fréquenter un lieu public, une collectivité, une entreprise où se trouve une personne suspectée d'Ebola?

R: Aucun si la personne ne présente aucun symptôme. Le début de la contagiosité est en effet lié à l’apparition des premiers symptômes (fièvre, douleurs musculaires, vomissements, diarrhées).

Le risque de transmission est faible dans les premières phases de la maladie et atteint un maximum au moment du décès du patient.

Un contact rapproché est nécessaire pour que le virus puisse se transmettre, notamment par le biais des liquides biologiques, dont font également partie le sperme ou le lait maternel. Selon l'OMS, le sperme pourrait "continuer de transmettre le virus jusqu'à sept semaines après la guérison clinique".

Rédigé par AFP le Samedi 13 Décembre 2014 à 08:23 | Lu 207 fois