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Carnet de voyage - Waikiki : des bronzes pour les bronzés (2e partie : mythe et réalité)


HAWAII, le 23 février 2018. Suite et fin, aujourd’hui, de notre promenade à Waikiki, à la découverte des bronzes qui ornent ce quartier. La semaine dernière, nous avons fait connaissance avec ceux qui concernent la famille royale et nous poursuivons aujourd’hui avec des personnages ou des sujets tantôt historiques, tantôt relevant du mythe, voir de la légende… Notre liste, sur ces deux semaines consacrées à Waikiki, n’est, bien sûr, pas exhaustive. A vous de poursuivre vos recherches entre Kuhio et Kalakaua Avenue…

Duke

Carnet de voyage - Waikiki : des bronzes pour les bronzés (2e partie : mythe et réalité)
Voici la plus célèbre statue de bronze de Waikiki, sur Kuhio Beach, faisant l’objet d’un véritable culte, celle de Duke, entendez Duke Paoa Kahinu Mokoe Hulikohola Kahanamoku (1890-1968). Le plus célèbre surfeur hawaiien remit à la mode ce sport ancien au début du XXe siècle. Cinq fois médaillé aux Jeux olympiques en natation, Duke est sans doute l’homme qui incarna le mieux l’esprit de Hawaii. Mort d’une crise cardiaque à 77 ans, ce personnage, entré dans la légende de son vivant, a fait disperser ses cendres au large de Waikiki. La sculpture, qui paraît toujours avoir été là, est en réalité relativement récente ; elle a été inaugurée le 24 août 1990 ; elle est due au talent de l’artiste Jan-Michelle Sawyer, ancienne élève de la Brigham Young University of Hawaii.

Ha’i Mo’olelo

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A l’entrée de Kalakaua Avenue trône cette grosse dame de bronze qui n’a rien à envier à un Botero dont elle est largement inspirée. Shige Yamada, le sculpteur, est un artiste américain originaire de Maui, connu et réputé pour ses œuvres monumentales et volumineuses. Titre de celle-ci : Ha’i Mo’olelo, en français la conteuse d’histoires. Ce bronze a été coulé en novembre 2002. Tous les jours, des dizaines et des dizaines de touristes viennent s’asseoir entre ses bras pour prendre la pose, avant d’entamer un marathon shopping.

Alfred Apaka

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Dû au talent de Kim Duffet, cette statue d’Alfred Apaka (1919-1960) trône dans un des halls du spacieux Hilton Village, au beau milieu d’une petite fontaine. Cette œuvre rend hommage à la fois à la « voix d’or » d’Hawaii que fut Apaka et à son talent de joueur de ukulele, lui qui a passé une bonne partie de sa carrière à se produire au légendaire Hawaiian Village Tapa Bar et dont les mélodies sont passées à la postérité, dépassant très largement les frontières de l’archipel.

Iolani Luahine

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Kim Duffet a rendu hommage à la musique avec une statue d’Alfred Apaka ; il ne pouvait faire moins que de rendre le même hommage à la danse, avec une autre sculpture, elle aussi située dans un des halls du Hilton Village. A travers ce bronze qui semble en mouvement, il glorifie Iolani Luahine (1915-1978) qui fut de son vivant adulée pour avoir rendu ses lettres de noblesse au hula kahiko, la danse traditionnelle hawaiienne. Non seulement Iolani dansa toute sa vie, toujours ornée de son lei (couronne ouverte de feuillage), mais surtout elle consacra son temps et son énergie à enseigner son savoir aux jeunes, pour que vive la tradition du hula, aujourd’hui ancrée dans la culture hawaiienne. Elle fut au hula ce que Madeleine Moua fut au ori Tahiti.

Gabby Pahinui

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Gabby « Pops » Pahinui (1921-1980), de son vrai nom Philip Kunia Kahahawai Jr. Pahinui, fut un musicien d’autant plus remarquable qu’il apprit la musique seul, sans fréquenter d’école. Alors que le ukulele (accompagné de la « steel guitar ») était devenu l’omniprésent instrument de musique, il sut lancer la « slack key guitar », une manière de jouer de cet instrument caractéristique de la musique hawaiienne contemporaine. Kanikapila grandit dans le jazz et le blues ; sa première prestation professionnelle date de 1933 (il avait quatorze ans). En 1946, il enregistra « Hi’ilawe », premier album de slack key guitar qui arracha des larmes à bien des auditeurs. Père du slack key, Gabby participait chaque fin de semaine à des concerts improvisés, des « kanikapila », à Waimanalo, à O’ahu.
Trois de ses fils, Bla, Cyril et Martin marchent aujourd’hui dans les pas de leur père.

Menehune

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Indissociables de la culture hawaiienne et de ses légendes, les Menehune sont supposés être les premiers habitants de l’archipel, aussi petits qu’ingénieux (certains vestiges leur sont attribués). Ces deux magnifiques bronzes de KaMille représentent, avec une coiffe sur la tête, Menehune King et, couvert d’une feuille, Menehune Guardian, protecteur de la nature. Pour les archéologues, les Menehune (nom dérivé du tahitien manahune, plébéien, de basse caste) n’ont pas existé ; les Marquisiens auraient constitué la première vague de colonisateurs, suivis de Tahitiens. Un conflit entre eux aurait peut-être donné naissance à cette légende de vaincus, isolés en forêt, les Menehune…

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Kaha Ka ‘Io Me Na Makani

La plus imposante sculpture de Waikiki est indubitablement celle qui se trouve à l’entrée du Hilton Village, au pied de la Kalia Tower. Baptisée Kaha Ka ‘Io Me Na Makani (« Le faucon s’envole avec les vents ») cette œuvre monumentale est due à Kim Duffet’s qui a réalisé ici son chef d’œuvre ; la sculpture est composée de trois bronzes (mesurant jusqu’à quinze pieds de haut) représentant un homme et deux femmes dans des positions propres au hula kahiko. Selon Duffett, les deux femmes sont l’esprit du vent, qui anime ces bronzes et leur donne la vie, le danseur représentant l’esprit de Hawaii. A voir et à admirer de jour comme de nuit.

Makua et Kila

Sur cette sculpture en bronze posée en bord de mer, au Kuhio Beach Park, Kila, l’otarie, et Makua, le surfeur, semblent être en grande conversation, entre les deux tours du Hyatt et le zoo. L’oeuvre originale est due au sculpteur Holly Young.
Ce bronze a été conçu à partir d’une histoire célèbre écrite par Fred Van Dyke, « Makua lives on the beach », un récit d’enfant axé sur les valeurs de respect de la famille et de l’océan, le jeune Makua devenant l’ami de l’otarie Kila

« Surfer on a wave »

Rien de bien original avec cette statue de bronze à la gloire du sport national hawaiien, le surf. L’œuvre, datant de juin 2003, visible au Kuhio Beach Park en bord de mer, est due à Robert Pashby qui a souhaité montrer que l’homme sur sa planche pouvait, en quelque sorte, dompter la mer. Compte tenu de l’importance de ce sport notamment à Waikiki (où les vagues sont très raisonnables), il était bien naturel que des artistes contemporains surfent à leur tour sur ce thème.

Purple Heart Batallion

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Avant Kalakaua Avenue s’étend un vaste espace vert orné d’une monumentale sculpture abstraite ; elle est plutôt inattendue à Hawaii, attaquée le 7 décembre 1941 par les Japonais, puisque cette œuvre rend hommage à des Japonais (tous de nationalité américaine), les membres du 100e Bataillon d’Infanterie, le « Purple Heart Batallion ». Après Pearl Harbour, 1 432 hommes, d’abord soupçonnés d’être des espions, furent incorporés dans cette unité afin de protéger Hawaii, avant d’être envoyés d’abord en Afrique du Nord dès 1943, puis en Europe où ils s’illustrèrent durant toute la campagne d’Italie (Monte Cassino, entre autres). Après dix-huit mois de combat, 337 de ces hommes avaient trouvé la mort sur les champs de bataille.

Rédigé par Daniel PARDON le Vendredi 23 Février 2018 à 10:35 | Lu 1291 fois