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Cancer/poumon: mortalité multipliée par 4 en 15 ans chez les femmes de 40 ans

PARIS, 24 mai 2010 (AFP) - La mortalité par cancer du poumon a été divisée par deux en 10 ans chez les hommes de 40 ans, qui ont réduit leur consommation de tabac, alors qu'elle était multipliée par quatre en 15 ans chez les femmes du même âge, qui ont accru leur consommation.


Cancer/poumon: mortalité multipliée par 4 en 15 ans chez les femmes de 40 ans
Selon le dernier bulletin épidémiologique (BEH) de l'Institut de veille sanitaire (Invs), consacré au tabac à la veille de la Journée mondiale sans tabac du 31 mai, ce succès chez les hommes est "presque entièrement attribuable à la prévention du tabagisme".

Chez les hommes, la consommation a commencé à décroître en 1980, et chez les femmes en 1991. Conséquemment, la mortalité par cancer du poumon a atteint un maximum en 1993 chez les hommes et a nettement baissé depuis, diminuant de moitié en dix ans entre 35 et 44 ans.

Pour les femmes, la mortalité augmente depuis 1980 et "s'est accélérée dans les années récentes", selon une étude pilotée par Catherine Hill, de l'Institut Gustave Roussy. Elle a ainsi été multipliée par quatre entre 1984 et 1999. La mortalité par cancer du poumon chez les femmes de 35 à 54 ans en 2000-2007 "est proche de la mortalité chez les hommes de même âge observée durant les années 1950", note l'étude.

Selon cette étude, "on peut prévoir que l'épidémie va continuer chez les femmes au fur et à mesure que vieilliront les générations qui ont beaucoup fumé". Et on peut s'attendre à un ralentissement de la diminution de la mortalité chez les hommes, les ventes de cigarettes étant restées constantes de 2004 à 2009.

En effet, si l'augmentation des prix de 37% intervenue en octobre 2003 et janvier 2004 a entraîné une baisse de 27% des ventes de tabac, à moitié compensée par les achats frontaliers, les augmentations intervenues depuis 2007, faibles et très inégales selon les marques, n'ont pas eu d'effet sur les ventes.

Pour Françoise Weber, directrice générale de l'Invs, et Catherine Hill, "il faut poursuivre les actions tous azimuts, en particulier sur les prix, si l'on veut aboutir à une réduction massive du problème".

Elles estiment qu'une harmonisation de la taxation des différents produits du tabac serait "une mesure de santé publique importante". Par exemple, cela rendrait le prix du tabac à rouler plus proche du prix du tabac des cigarettes.

En outre, il faudrait harmoniser les taxes en Europe, pour limiter la contrebande. Cette harmonisation devrait entraîner en France une augmentation de l'"accise spécifique" -la taxe fixe sur chaque paquet- qui, à 0,34 euro pour 20 cigarettes, est l'une des plus basses d'Europe et touche particulièrement les cigarettes les moins chères.

Rédigé par afp le Lundi 24 Mai 2010 à 16:24 | Lu 513 fois