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Canberra renonce à rendre l'Île Macquarie à sa solitude australe


L'Australie a finalement renoncé sous la pression de chercheurs à quitter l'Île Macquarie, un territoire perdu dans l'extrême sud du Pacifique Austral qui abrite depuis 1948 une base scientifique australienne permanente.

La Division antarctique d'Australie (AAD) avait en septembre annoncé la fermeture et le démantèlement de cette base, en raison du vieillissement des infrastructures, des coûts trop élevés de leur remise en état, des risques de pollution environnementale et des menaces de submersion.

Mais, après des pressions de chercheurs et de scientifiques, le ministre australien de l'Environnement, Josh Frydenberg, a annoncé vendredi une enveloppe de 50 millions de dollars australiens (34 millions d'euros) pour contruire sur Macquarie une "nouvelle station de recherche à la pointe de la technologie".

Territoire filiforme de 34 km de long sur 5,5 km à son point le plus large, l'Île Macquarie, classée au Patrimoine mondial depuis 1997, se trouve dans les "Cinquantièmes Hurlants" à 1.500 km au sud de la Tasmanie, à peu près à mi-chemin entre l'Australie et le continent antarctique.

"La nouvelle station sera la plus moderne du genre dans tout l'océan Austral", a-t-il dit dans un communiqué, ajoutant qu'elle sera "conçue pour avoir un impact environnemental minimal".

"L'île Macquarie est un point d'observation global important pour la recherche scientifique, et notamment pour le suivi de la météo de l'hémisphère sud et la collecte des données climatiques", a-t-il encore expliqué.

Une quinzaine de personnes vivent en permanence sur la base. L'effectif atteint la trentaine lors de l'été austral.

Le ministre a réaffirmé que la base actuelle, en fin de vie, allait être démantelée, et que la nouvelle station serait complètement opérationnelle en 2021-2022.

En septembre, l'AAD avait expliqué que le retrait de la présence permanente devait être "une mesure supplémentaire pour minimiser l'impact humain sur l'île".

Plus de 200 ans de présence sur l'île découverte en 1810 a considérablement modifié son écosystème, relève de son côté l'Unesco, du fait de l'exploitation commerciale des pingouins et des phoques, et de l'introduction d'espèces extérieures comme les chats, les lapins, les rats ou les souris.

Le gouvernement australien a multiplié ces dernières décennies les programmes d'éradication, qui ont parfois eu pour conséquence de renforcer d'autres espèces nuisibles en les privant de prédateurs.

Basée à Kingston, en Tasmanie, l'AAD gère trois autres stations, toutes situées sur le continent antarctique (Davis, Casey et Mawson).

avec AFP


Rédigé par RB le Vendredi 14 Octobre 2016 à 04:11 | Lu 442 fois