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Calédonie: le FLNKS annonce un accord sur la présidence du gouvernement local


Calédonie: le FLNKS annonce un accord sur la présidence du gouvernement local
Nouméa, France | AFP | jeudi 30/06/2021 - Les deux courants du FLNKS indépendantiste, qui se disputent depuis le 17 février la présidence du gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie, ont annoncé jeudi avoir trouvé un accord, qui devrait permettre une installation de l'exécutif "la semaine prochaine".    

"L'Union calédonienne (UC) est d'accord pour que l'Union nationale pour l'indépendance (UNI) prenne la présidence du gouvernement. Nous préparons son installation", a déclaré à la presse Jean-Pierre Djaïwé, porte-parole du Palika, locomotive de l'UNI, et membre du gouvernement sortant.     

"Pour la première fois (depuis le début de l'accord de Nouméa en 1998, ndlr), un indépendantiste va présider le gouvernement", a-t-il ajouté, précisant que Louis Mapou, 63 ans, sera le candidat de l'UNI.

De son côté, Roch Wamytan (UC), président du Congrés, a confirmé cet accord dans les médias locaux et précisé que "des négociations étaient en cours pour l'attribution des secteurs (...) avec l'UNI, mais également avec l'Avenir en Confiance (AEC, droite), Calédonie ensemble (CE, centre droit) et l'Eveil Océanien". L'élection du chef de l'exécutif devrait se dérouler mercredi, a-t-on appris de sources concordantes.

Avec une caisse d'assurance santé (RUAMM) au bord de la faillite et des finances publiques exsangues, M. Djaïwé a par ailleurs souligné "l'importance capitale de la collégialité, compte tenu de la situation difficile du pays".

Il a cependant reconnu "qu'il n'y aura pas assez de temps pour les réformes" alors que le 12 décembre prochain se tiendra le troisième et dernier référendum sur l'indépendance du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa. Les deux premiers scrutins en 2018 et 2020 ont été remportés par les pro-France, avec 56,7% puis 53,3%.

Le 2 février dernier sur fond de conflit autour du rachat d'une importante usine métallurgique de nickel, le FLNKS avait fait chuter le gouvernement collégial, présidé par le non indépendantiste, Thierry Santa, en en démissionnant en bloc.      

Deux semaines plus tard, lors de l'élection d'un nouveau gouvernement par les élus du Congrès (assemblée délibérante), les indépendantistes en ont obtenu la majorité - six membres sur 11 -, grâce à l'appui d'un parti charnière, l'Eveil Océanien.       

Mais depuis, les six "ministres" FLNKS répartis à part égales entre l'UC et l'UNI, étaient incapables de s'entendre sur le nom d'un président, obligeant la précédente équipe de M. Santa à rester en place, en se cantonnant à l'expédition des affaires courantes.

Lors de plusieurs tentatives entre février et mai pour désigner le chef de l'exécutif, les candidats de l'UC et de l'UNI, Samuel Hnepeune et Louis Mapou, s'étaient neutralisés, suscitant l'ire des loyalistes de l'Avenir en confiance (AEC), qui ont dénoncé "l'irresponsabilité" de leurs adversaires.      

le Jeudi 1 Juillet 2021 à 05:23 | Lu 723 fois