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CESC: avis défavorable au projet de loi sur la protection des espèces menacées


Monsieur Clément NUI a présenté le projet d'avis en sa qualité de rapporteur
Monsieur Clément NUI a présenté le projet d'avis en sa qualité de rapporteur
Après une année 2011 particulièrement intense et studieuse, les membres du Conseil économique, social et culturel ont repris le collier. A l’invitation du Président Jean TAMA, les représentants de la société civile se sont réunis en session plénière pour rendre leur avis sur un projet de « loi du pays » portant modification du livre 1er du code de l’environnement de la Polynésie française, quant aux espèces et à la protection de la biodiversité.



CESC: avis défavorable au projet de loi sur la protection des espèces menacées
Préalablement à l’examen de l'ordre du jour, le président et l’ensemble des membres de l'institution présents ont souhaité rendre hommage aux personnalités qui ont marqué la vie du CESC et du Fenua en respectant une minute de silence en mémoire notamment de monsieur Joseph SHAM KOUA, ancien président du CESC en 1979-1980, de monsieur Moana TATARATA, membre du collège des salariés (USATP-FO) de 1998 à 2000, et de monsieur Jean-Marie SUHAS, chef du Service d'Assistance et de Sécurité (SAS) de la Présidence.
Projet de « loi du pays » portant modification du livre 1er du code de l’environnement de la Polynésie française quant aux espèces et à la protection de la biodiversité
Elaboré par le ministère de l'environnement, ce projet de texte s’applique principalement à compléter les sanctions pénales encourues lorsqu’il est porté atteinte aux espèces protégées et à la biodiversité.

Il vise également à mieux définir les interdictions relatives à la protection des espèces animales et végétales, et à rendre possible les dérogations aux interdictions qui protègent les espèces, au bénéfice d’activités éducatives et de soins vétérinaires.
Après avoir auditionné les rédacteurs du projet et les principaux acteurs en la matière (maires, fonctionnaires en charge des ressources marines, consultants, intervenants du monde associatif), le CESC observe notamment que :
- la constatation des infractions suppose la mise en œuvre de moyens dont ne dispose pas le Pays ;
- l’absence de stratégie en matière de protection de la biodiversité est susceptible de porter préjudice au code de l’environnement tout entier ;
- la loi s’inscrit dans une démarche exclusive de protection, alors qu’une action proactive, visant non seulement à préserver les espèces, mais encore à les développer, apparaît tellement nécessaire ;
- l’on ne dispose d’aucune donnée chiffrée sur toutes les espèces menacées d'extinction en Polynésie française ;
- la loi ne prend pas en compte les problématiques particulières des îles éloignées et isolées ;
- le réflexe qui consiste à copier/coller le droit métropolitain est manifeste. Le CESC déplore l’incapacité des gouvernements à s’inspirer des bonnes pratiques traditionnelles (exemple du rahui) et à les faire vivre dans les lois (ce qui permettrait sans doute à la population de mieux intégrer ces dernières à son mode de vie) ;
- l’interdiction absolue de la pêche et de la consommation de tortues de mer, le niveau des sanctions prévues, outre qu’ils ne reposent pas sur la démonstration chiffrée d’une réelle menace pour l’espèce en Polynésie française, méconnaissent la tradition polynésienne (notamment dans les archipels éloignés) et plus encore la difficulté de se nourrir à laquelle sont confrontées certaines populations des îles isolées.



Saisie de viande de tortue a Arue le 18/11/2010
Saisie de viande de tortue a Arue le 18/11/2010
Il résulte de ces observations les recommandations qui suivent :
- une véritable stratégie de protection de la biodiversité doit être débattue, définie et mise en œuvre ;
- la rareté des espèces que l’on entend protéger doit être démontrée ;
- il faut tirer tout le parti possible des bonnes pratiques traditionnelles afin que les lois aient un sens dans le milieu qu’elles entendent organiser ;
- une véritable politique de développement des espèces protégées et réglementées doit être engagée, en vue de dépasser une approche trop exclusivement défensive de la protection de l’environnement et de la diversité des espèces ;
- en s’appuyant sur les dispositions de l’article 55 de la Loi Organique statutaire, le Pays doit mettre en place des conventions de partenariat avec les communes en vue de créer une « police verte » faisant appel au personnel communal pour participer activement à la protection de l’environnement ;
- faute de moyens financiers correspondants, la population doit fortement être impliquée, notamment au travers du respect du rahui ;
- il y a lieu d'ouvrir la possibilité de moduler l’application de la loi afin de déroger à certaines interdictions et aux sanctions correspondantes (cas de la pêche et de la consommation de tortues de mer dans les îles éloignées et isolées) par élargissement des possibilités de dérogation ;
- certaines sanctions, trop lourdes, doivent être revues à la baisse (cas de la consommation des tortues de mer, en prenant toutefois soin de distinguer consommation et commercialisation, cette dernière devant être sévèrement sanctionnée).
Sur la base de ces éléments, le CESC émet un avis défavorable adopté par 22 voix pour, et 12 abstentions.

Pas d'unanimité sur ce projet de texte qui a suscité les débats autour des us et coutumes entourant la consommation de viande de tortue de mer
Pas d'unanimité sur ce projet de texte qui a suscité les débats autour des us et coutumes entourant la consommation de viande de tortue de mer

Rédigé par communiqué du CESC le Mercredi 1 Février 2012 à 10:19 | Lu 1322 fois
           



Commentaires

1.Posté par coyote le 01/02/2012 11:16 | Alerter
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vous parler des traditions OK mais les anciens ils avaient des pot'ii marara 150 cc pour traquer les tortues, des fusils-harpons hi-tech ???? Ben non, alors le prélèvement c'est pas franchement le même non plus....

C'est pas le fait de manger de la tortue qui me gêne mais c'est bien la non gestion de la ressource qui m'écoeure.....Bêtise, appât du gain, mépris de la nature et des règles.....

Faites des lois pour autoriser l'élevage de tortues comme pour les poulets & Co, cela sera plus sain

2.Posté par manea le 01/02/2012 11:19 | Alerter
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le rahui d'avant, tu pêches si c'est interdit ben on te tue, on faisait moins de chichi à l'époque

3.Posté par Tamanu le 01/02/2012 12:14 | Alerter
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Tolérance zéro et punition maximale !!!!
LA DÉMAGOGIE A 2 BALLES = CA SUFFIT !

4.Posté par Pépé le 01/02/2012 13:20 | Alerter
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La tradition ? Tout le monde avait le droit de manger de la tortue avant ? Je ne pense pas...

5.Posté par beaulieu le 01/02/2012 13:21 | Alerter
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Déja qu'ils sont incapables de faire respecter ce qui existe, ils veulent jouer aux grands en pondant des lois. Bryant est pour l'écologie une catastrophe et ne parlons pas de l'assemblée de bras cassés qui est censé gouverner.
Des pays sans grandes ressources, ont beaucoup plus de respect pour leur environnement que nous; quand je vois la taille des poissons de lagon que l'on vend sur les bords de route, il est évident que le polynésien se tue lui même; des paoro ou des ihihi qui ne depassent pas les 12 cm sont courant et personne ne dit rien c'est grave.

6.Posté par Marc Naulet le popa''anésien le 01/02/2012 14:13 | Alerter
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Que voilà un avis censé du CESC !
En effet, et si on commençait par le commencement ? Recensement, mise en place (enfin !) de moyens, fin du copié collé de lois métros non adaptées, retour aux traditions (qui ont toujours su préserver par nécessité de survie), protection oui, mais aussi développement des espèces menacées.
Coyotte a raison…élevons des coyottes…euh non…des tortues, pour la consommation de ceux qui ne peuvent s’en passer (sans oublier qu’avec toutes les campagnes éléctorales qui s’annoncent, si rien n’a changé, les tortues vont salement morfler dans nos îles lors des dîners de fin de meeting entre « politiciens important venant de la ville » …on veut tellement leur faire plaisir….pas vrai ?).
On peut pas faire ça?(s'il fallait respecter toutes les conventions internationales ça se saurait!) Non mais ! On est chez nous et on devrait avoir le droit de gérer nos richesses comme bon nous semble ! Les vrais gens que nous sommes, vivant près de la vraie nature, n’ont que faire de décisions prises dans des bureaux sombres, par des non vivants tout pâles, s’appuyant sur des textes venus d’ailleurs !
Nous sommes presque les seuls nous Polynésiens ( et bravo !) à avoir décidé qu’il ne fallait plus emmerder nos requins, sans se préoccuper de ce que pense le reste de la planète, alors on a qu’à décider seul (et pour une fois vive cette autonomie-là !) que certaines tortues peuvent être élevées intelligemment ! Au final le nombre de tortues augmentera sensiblement dans la nature par des lâchers bien organisés (on sait bien la différence entre ce que fait difficilement la nature seule et ce que pourraient faire des éleveurs bien encadrés). Ceux qui en consomment par nécessité pourrons en tirer parti, les artisans aussi, tout le monde sera content et fin de l’hypocrisie actuelle qui dessert l’intérêt vrai des tortues. Que (re) vive le Rahui (y’a urgence !)et le reste du monde finira par comprendre qu’il est bon, dans ce domaine-là au moins, de copier les gens des îles sauvages!!
Marc Naulet le popa’anésien.

7.Posté par wakrap le 01/02/2012 15:00 | Alerter
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Enfin du bon sens, "Faites des lois pour autoriser l'élevage de tortues", et je rajoute, pour créer de l'emploi, des recettes fiscales, de la richesse.
Merci coyote

8.Posté par tihoti le 01/02/2012 16:37 | Alerter
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Parler de bon sens quand a autoriser l'élevage de tortues en vue de la vente c'est bien mal connaitre le sujet ......Et les gens!!! Si vous pensez que ca va decourager tous ceux qui ont monté une filiere clandestine pour alimenter le "marché " vont bien sagement remiser leurs poti au hangar vu qu'il n' aura plus que ceux qui font la filiere "legale " qui auront le droit de vendre ??? Qui peut croire çà une seconde !!C'est bien trop juteux comme business et ca rapporte trop ( 5000 cp/kg au moins , quand même !) il y aura toujours autant de braconnage qu'a l'heure actuelle et pour en avoir parlé avec certains de ces braconniers , ils ne voient pas çà d'un bon oeil , c'est sûr ! De plus et de l'aveu même du CESC , le côut d'un tel elevage ferait que le prix du kg risque d'etre encore plus élévé que chez les trafiquants !!! Et enfin , je me demande qui peut se payer un tel plat , 5 000cp/kg , c'est pas les tétuanui du fenua qui peuvent se le permettre , comme certains des intervenants , c'est sûr , donc ce sera encore , et comme a présent les nantis qui en auront sur leur table et c'est tout CQFD !!!

9.Posté par wakrap le 02/02/2012 05:17 | Alerter
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Tihoti, tu vois , c'est le bon sens qui manque. Avec une production en élevage, le prix de production sera faible et bien inférieur à celui du braconnage, d'autre part, il est tout à fait possible d'inclure dans la réglementation l'obligation pour les éleveurs de "libérer" une partie de la production pour augmenter le nombre de tortues dans la nature.

Tu peux appliquer le même raisonnement au cannabis, à l'alcool, ah oui pour l'alcool, on l'a appliqué après la prohibition, effectivement, les prix ont baissé, la criminalité liée à l'alcool disparu, et la qualité a très très fortement progressée.

10.Posté par amo le 02/02/2012 05:30 | Alerter
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il fait pas bon etre une tortue en polynesie!!!
sont-elles en danger ou pas???
la tortue etait un plat pour les arii???non?
le rahui, c'est un une INTERDICTION temporaire? non?
il y a les traffiquants qui eux alimentent le marché noir, qui participe fortement a un dépeuplement de l'espece, mais pas seulement, je ne suis pas un nantis et pourtant j'en ai vu du honu ma'a tinito...je chasse beaucoup et la plupart de mes co-equipier m'ont posé la question de savoir ce que je ferais si il y a une tortue devant moi? et juste pour savoir au cas ou si il pouvait la ramener sur le bateau ;)

11.Posté par SABBAT le 02/02/2012 11:14 | Alerter
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Il faut protéger tout le lagon de TAHITI car il n'y a plus rien du tout dans le lagon. On aime mieux aller à MOOREA car quand on se met à l'eau, il y a plein de poissons partout et c'est MAGNIFIQUE. C'est même MAGIQUE ! Ici, PLUS RIEN PARTOUT et la FAUTE A QUI ? A tous les MAOHIS qui viennent dilapider les lagons : pêche au filet, ramassage des coquillages dès que c'est la marée basse, massacre des pieuvres dès qu'elles viennent se reproduire, ramassage des porcelaines qui se comptent sur les cinq doigts par des gosses qui les rejettent une fois que les bêbêtes sont séshydratées car posées sur les cailloux, ruée sur les rori pour manger presque sur place leurs "vermicelles" par des familles entières qui arrivent avec couteau et petit seau, vol de sable blanc par sacs ou seaux remplis à ras bord. Les MAOHIS sont en train de tout détruire sous prétexte que si ce n'est pas eux, c'est les voisins qui vont manger les pahua à leur place. Rien dans la tête ! ALLEZ-Y, VENEZ DETRUIRE LE LAGON ET DANS 5 ANS, IL N' Y AURA VRAIMENT PLUS RIEN POUR VOUS à BOUFFER ! C'est clair comme l'eau de roche. Et de grâce, les mamas, ramenez chez vous les bouteilles vides de bière, coca, restes de plats cuisinés qui attirent tous les chiens que vous aimez tellement que vous les laissez vagabonder partout et les laissez faire des chiots tous les ans qui traînent dans tous les quartiers alos qu'il faut les stériliser vos chiennes, c'est sûr que ça fera plusieurs bouteilles de Hinano en moins à consommer sur votre budget ! Ramenez chez vous VOS MERDES, VOS COUCHES DE BEBE, Vos TAMPONS HYGIENIQUES AUSSI ! Le bord de mer n'est pas VOTRE DEPOTOIR ! C'est comment chez vous au fait : c'est propre ou sale autour de votre fare ? Alors IL FAUT FAIRE PAREIL SINON MIEUX DANS LES LIEUX PUBLICS OK ! On dirait des pua qui ont squatté nos bords de nos routes de TAHITI ! Commencez déjà par ça, le respect de la nature et surtout des AUTRES avant de faire vos grands discours de chalala. Et pendant que j'y suis, ne poara plus vos vahines parce que vous êtes saoul et ne VIOLEZ PLUS VOS FILLES, NIECES confiées par vos familles à VOS SOINS.
Ca c'est plus important de savoir SI ON PEUT MANGER OU PAS LA TORTUE ...