Tahiti Infos

Bouffée d'oxygène financière pour Trump avant une échéance judiciaire


Crédit ANGELA WEISS / AFP
Crédit ANGELA WEISS / AFP
New York, États-Unis | AFP | vendredi 22/03/2024 -La société de médias de Donald Trump, Trump Media and Technology Group, a obtenu vendredi le feu vert à son entrée en Bourse à New York, qui va débloquer des milliards de dollars pour l'ancien président américain, lequel doit fournir lundi une caution judiciaire de près de 500 millions.

Le candidat républicain à la présidentielle de novembre est sous pression d'une saisie de son patrimoine immobilier s'il n'apporte pas le 25 mars à la justice de l'Etat de New York la garantie qu'il paiera près d'un demi-milliard de dollars d'amendes auquel il a été condamné au civil en février.

Cette manne pourrait venir de sa société TMTG, qui va fusionner avec un véhicule coté en Bourse, après un vote favorable vendredi d'une assemblée générale.

Cette entrée sur le marché doit offrir une bouffée d'oxygène à l'homme d'affaire et tribun politique de 77 ans, à la situation financière précaire.

Le promoteur immobilier se dit depuis des semaines dans l'incapacité de réunir une garantie sur près de 500 millions de dollars nécessaire pour suspendre, le temps d'un appel, un jugement retentissant prononcé en février par un tribunal civil de Manhattan.

Mensonges 

Au terme de ce procès et de poursuites engagées depuis octobre 2022, Donald Trump et ses fils adultes Eric et Donald Jr. avaient été condamnés le 16 février à un total de 464 millions de dollars d'amendes et d'intérêts pour avoir menti dans les années 2010 sur la valeur des actifs de leur empire immobilier Trump Organization, notamment pour obtenir des prêts bancaires.

TMTG va fusionner avec Digital World Acquisition Corp (DWAC), un véhicule coté, aussi appelé SPAC, dont le seul but est de permettre à une société d'accéder plus facilement à la Bourse que par la voie classique d'une introduction en bonne et due forme.

Donald Trump est le principal actionnaire de TMTG qui va contrôler plusieurs dizaines de millions d'actions de la nouvelle société cotée. Selon plusieurs estimations, sa participation serait valorisée plus de trois milliards de dollars au cours actuel de l'action.

L'accord TMTG-DWAC prévoit une période de verrouillage (lock-up) de six mois durant laquelle les actionnaires existants ne peuvent pas vendre leurs titres. Rien n'empêche néanmoins Donald Trump de proposer ses titres en garantie à la justice ou d'obtenir un prêt basé sur la valeur de ces actions.

Avant ce vote, l'ex-président des Etats-Unis s'en est pris à l'aube à la justice new-yorkaise, avant l'échéance de lundi.

"Ni procès, ni jury, ni crime, ni victime. Juste un juge crapuleux et une procureure générale qui déteste Trump et prend ses ordres à la Maison Blanche", a attaqué en lettres majuscules sur son réseau Truth Social, en allusion au juge Arthur Engoron et à la première magistrate de l'Etat de New York Letitia James qui l'ont poursuivi et condamné en février pour fraudes financières.

"500 millions pour ma campagne" 

Donald Trump a avancé aussi qu'il disposait "actuellement de près de 500 millions de dollars en liquide, dont une partie importante est destinée à être utilisée dans (sa) campagne" présidentielle contre le président démocrate Joe Biden.

Jusqu'à présent, celui qui se targue d'être milliardaire affirmait avoir "plus de 400 millions de dollars de liquidités".

Alors que se passera-t-il lundi s'il n'apporte pas sa caution judiciaire?

"Une humiliation et de graves conséquences financières" et un "énorme problème", avaient dit jeudi à l'AFP Carl Tobias, professeur de droit de l'université de Richmond, et un ancien procureur, Andrew Weissmann.

M. Trump tempête régulièrement contre un jugement "bidon" et une "exigence inconstitutionnelle de garantie" financière imposée par une procureure générale "raciste et corrompue" et un juge "contrôlé par la clique des démocrates".

Mme James est une magistrate afro-américaine, élue du Parti démocrate et occupe au sommet de la justice new-yorkaise une fonction et un rôle politiques.

Pour M. Tobias, si Donald Trump épuise tous ses recours, il "pourrait vendre ses biens immobiliers ou (...) tenter de décrocher un prêt bancaire ou même se déclarer en faillite personnelle".

La procureure générale peut aussi "essayer de saisir l'argent qu'il détient à New York et certains de ses biens immobiliers", comme la Trump Tower sur la 5e avenue et une tour de Wall Street.

Jeudi, le tabloïd New York Post pensait que M. Trump "laisserait" Mme James saisir la Trump Tower ou son golf dans le comté huppé de Westchester.

le Vendredi 22 Mars 2024 à 06:58 | Lu 1315 fois