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Bora Bora officialise son plan de sécurité sanitaire de l’eau


Le ministre de la Santé, le Maire de Bora Bora et le directeur de la Polynésienne des eaux (g.à.d) ont co-signé le premier PSSE de la Polynésie française.
Le ministre de la Santé, le Maire de Bora Bora et le directeur de la Polynésienne des eaux (g.à.d) ont co-signé le premier PSSE de la Polynésie française.
BORA BORA, le 23/08/2017 - La Commune de Bora Bora a officialisé lundi matin son Plan de sécurité sanitaire de l’eau (PSSE), en présence du Dr CAPUANO, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé et du ministère de la santé, du Dr Jacques RAYNALD, ministre de la Santé, du Dr Laurence BONNAC-THERON, directrice de la Santé et du Dr Philippe BIAREZ, responsable des formations sanitaires de Moorea-Maiao et chef du projet d'élaboration de centre de soins de santé primaires.

Dans la salle du conseil municipal, le Maire Gaston TONG SANG a signé le PSSE aux cotés de Stéphane MARTIN DIT NEUVILLE, directeur de la Polynésienne des Eaux qui est sur le départ et de Benoît BURGUIN, son successeur. C’est la première commune en Polynésie française à l’avoir finalisé.

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Il s’agit là de plusieurs années de travail, de concertation et d’investissement de la part de la Commune, du Pays et de l’Etat. Ce plan a été l’objet du Forum sur la sécurisation sanitaire des eaux de consommation dans le Pacifique qui s’est tenu à Tahiti du 19 au 21 août 2014, qui avait rassemblé en un même lieu toutes les municipalités, des spécialistes de l’Organisation Mondiale de la Santé, le secrétariat général de la communauté du Pacifique, des représentants de la Nouvelle-Calédonie, de Wallis et Futuna, des îles Cook, du Vanuatu, de Fidji et de Tonga, mais également des syndicats intercommunaux ou encore des exploitants de réseaux d’eau. Des services du Pays tels que la Direction de l’environnement, la Délégation au développement des communes et le service de l’urbanisme ont également participé.

A l’époque, le Code général des collectivités territoriales imposait aux communes de Polynésie française la mise en place d’un service de distribution en eau potable avant le 31 décembre 2015. Ce Forum était donc aussi l’occasion "d’accompagner les communes dans l’exercice des compétences qui leur ont été confiées pour le bien des populations et le développement de la Polynésie française (…), de saisir l’opportunité offerte par ces journées pour renforcer la collaboration entre territoires et pays insulaires du Pacifique, de partager des connaissances et de profiter de l’expérience des communes" avait confié le représentant du Haut-commissaire dans son discours.

Depuis, l’échéance a été repoussée à 2025, laissant ainsi plus de temps aux communes de s’organiser. En effet, le dernier rapport de cette année là, établi par le Centre d’hygiène et de salubrité publique sur la qualité des eaux destinées à la consommation humaine en Polynésie française, indiquait que seules 9 communes sur 48 délivraient une eau potable à leurs administrés.

Bora Bora faisait d’ores et déjà partie des 9 communes en question puisqu’elle a commencé à fournir en eau potable en 1991. Puis le réseau de distribution a été renforcé et bouclé en 1997. L’alimentation est assurée par la réalisation de forages supplémentaires, puis complétée en 2001, en 2006 et en 2007 par trois usines de dessalement d’eau de mer. En 2005, un traitement tertiaire par membranes d’ultrafiltration a été mis en place sur la station d’épuration de Povai permettant de produire aujourd’hui 500m3/j d’une eau recyclée de haute qualité destinée non seulement à l’arrosage mais également aux usages industriels et à la protection incendie.

À l’heure actuelle cette unité permet d’économiser plus de 10% des ressources naturelles d’eau douce de l’île. La réussite du projet de réutilisation des eaux usées sur Bora Bora a été récompensée par le prix de l’innovation Suez en 2005. La mise en place de trois usines de dessalement d’eau de mer par osmose inversé permet d’alimenter l’ensemble de la population de l'île ainsi que les hôtels situés sur les motu. La valorisation des eaux usées produit une ressource complémentaire, l'eau industrielle, utilisée notamment pour l'arrosage des espaces verts des hôtels et espaces publics.

Offrir un climat harmonieux, via notamment l’approvisionnement en eau potable, était un engagement du Maire depuis le début de sa mandature. Les propos de l’Etat lors de ce Forum ont légitimé ses actions : "L’accès à l’eau potable et plus largement la sécurité des eaux de consommation sont en effet de véritables enjeux de santé publique mais ils sont également les garants d’un développement économique durable pour nos territoires".

Une préconisation de l’OMS

Pour rappel, le but de l’Organisation mondiale de la santé est "d’améliorer les perspectives d’avenir et la santé future pour toutes les populations du monde. Par l’intermédiaire des bureaux répartis dans plus de 150 pays, le personnel de l’OMS travaille aux côtés des gouvernements et des autres partenaires pour amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible".

Ils assurent, entre autre "la sécurité sanitaire de l’air que les personnes respirent, des aliments qu’elles consomment, de l’eau qu’elles boivent, ainsi que des médicaments et des vaccins dont elles ont besoin".

Dans cette perspective, ils ont préconisés des plans de gestion de la sécurité sanitaire de l’eau comme étant "le moyen le plus efficace de garantir systématiquement la salubrité et l’acceptabilité d’une source donnée d’approvisionnement en eau de boisson. Ces plans imposent une évaluation des risques couvrant toutes les étapes de l’approvisionnement en eau, du captage au consommateur, suivie par la mise en œuvre de mesures de maîtrise des risques et leur suivi, en privilégiant les risques à priorité élevée. Lorsqu’il est impossible de traiter directement les risques, ils ménagent la possibilité de procéder à des améliorations graduelles systématiques. Ils devraient être mis en œuvre dans le cadre de l’action de santé publique, en fonction d'objectifs sanitaires clairement définis, et faire l’objet d’un contrôle de qualité reposant sur la surveillance indépendante. Les PSSE peuvent être adaptés à des systèmes d’approvisionnement de toutes natures et de toutes tailles, et appliqués efficacement dans tous les contextes socioéconomiques. L’approche de planification de la salubrité de l’eau est de plus en plus largement adoptée au plan mondial comme bonne pratique pour la fourniture d’eau de boisson saine".

En tant que Commune au cœur du développement durable, Bora Bora a donc poursuivi ses efforts en la matière en mettant en place un PSSE pour le bien-être de sa population. Et la représentante de l’OMS l’a souligné : "Il y a tellement de choses à prendre et à utiliser pour le reste du Pacifique. L’histoire racontée par le Maire est merveilleuse, il y a un tas d’ingrédients de succès: le partenariat, public – privé mais avec toutes les personnes impliquées, la communication, son engagement et la continuité de son engagement font la différence".

Une journée consacrée à la santé publique

La signature du PSSE était le moment fort de la journée. Mais les investissements en matière d'environnement et de santé publique de la Commune de Bora Bora ne s'arrêtent pas là. Une visite des sites a été organisée par la suite, avec un arrêt au forage de Povai.

Dans l'après midi, les infirmiers et médecins du centre médical se sont rassemblés autour de leur responsable de circonscription et de leur ministre de tutelle pour aborder les soins primaires. Ils ont choisi Bora Bora comme commune pilote de ce projet. En tant que représentant de la Commune, Tavana s'est engagé en présence de la Directrice régionale de l'OMS, à être partenaire de ce beau projet de société.


Une délégation de la Santé et de l’OMS s’est rendue à Bora Bora lundi.
Une délégation de la Santé et de l’OMS s’est rendue à Bora Bora lundi.

Une visite technique avec arrêt à l’osmoseur d’Anau était prévue.
Une visite technique avec arrêt à l’osmoseur d’Anau était prévue.

Le ministre de la Santé, la directrice régionale de l’OMS, le Maire de Bora Bora et le responsable de la Polynésienne des eaux à Bora Bora ont pris connaissance des travaux de protection des forages réalisés par la commune.
Le ministre de la Santé, la directrice régionale de l’OMS, le Maire de Bora Bora et le responsable de la Polynésienne des eaux à Bora Bora ont pris connaissance des travaux de protection des forages réalisés par la commune.

Rédigé par D'après un communiqué le Mercredi 23 Août 2017 à 16:42 | Lu 1747 fois