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Blocage du port : “Ils ne peuvent pas avoir agi ainsi en toute impunité”


(Service de presse de la présidence).
(Service de presse de la présidence).
Tahiti, le 4 janvier 2024 – Une commission disciplinaire doit être constituée au port pour décider des sanctions dont feront l’objet les onze marins grévistes à l’origine du barrage filtrant de la rade de Papeete mis en place mercredi avec les remorqueurs du Port autonome.
 
Mercredi soir à la présidence, dans le cadre de l’accord de sortie de crise, le choix a été donné aux grévistes : être visés par une procédure pénale pour actes de piraterie ; ou se soumettre à une procédure disciplinaire interne au Port autonome. Face à cet arbitrage cornélien, les agents grévistes ont décidé de mettre leur sort professionnel entre les mains de la commission ad hoc constituée au sein du port pour décider des sanctions disciplinaires relatives aux actes illégaux commis dans la matinée par les grévistes. “Une procédure sera mise en place en fonction des grades de chacun et il y aura des sanctions”, a assuré Moetai Brotherson, mercredi. “Ils ne peuvent pas avoir agi ainsi en toute impunité.” Le président aurait toutefois exclu tout licenciement.
 
Les grévistes à l’origine du blocage du port mercredi ne devraient en conséquence pas être poursuivis au pénal pour acte de piraterie, après que Moetai Brotherson s’y est de même engagé, mercredi soir lors des négociations de sortie de crise à la présidence.

18 personnes au service armement
 
Ce n’est que vers 21h30 mercredi soir, après cinq heures de discussion, que les négociations sont parvenues à un accord de levée de grève au Port autonome. L’essentiel des éléments de ce protocole étaient déjà esquissés depuis la veille au soir avec notamment le passage de l’effectif du service armement à 18 agents moyennant la possibilité de sursoir à la mise à la retraite de deux d'entre eux qui devaient quitter le service le 1er janvier 2024 et l’intégration de deux nouveaux agents. Les grévistes avaient accepté de renoncer à leur demande de titularisation d’un capitane d’armement et à certaines primes demandées pour les marins. Le seul point de désaccord concernait encore la demande de mise en place d’un vrai roulement 24/48, sur le principe de 24 heures de service, suivies de 24 heures de repos sous astreinte et de 24 heures de repos effectif. Mais le port est resté ferme. L’accord conclu mercredi prévoit qu’un tel fonctionnement ne soit pas appliqué au service armement. “Pour les roulements, nous avons besoin de 18 personnes”, a expliqué mercredi soir Teva Bonnette, le leader des grévistes, à l’issue de la rencontre à la présidence. “Si on a les 18 bonhommes, on se débrouillera.”

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 4 Janvier 2024 à 10:18 | Lu 4986 fois