Tahiti Infos

Biden reçoit les dirigeants polonais et envoie une nouvelle aide militaire à Kiev


Crédit Kevin Dietsch / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Crédit Kevin Dietsch / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Washington, États-Unis | AFP | mardi 12/03/2024 - Malgré un blocage au Congrès, l'administration du président américain Joe Biden a affiché mardi son soutien à l'Ukraine en annonçant une nouvelle aide militaire à Kiev et en recevant les dirigeants polonais, alertant de la menace russe sur l'Europe de l'Est.

"Nous devons agir avant qu'il ne soit littéralement trop tard. Car comme la Pologne peut s'en souvenir, la Russie ne s'arrêtera pas à l'Ukraine", a déclaré le président américain en recevant à la Maison Blanche son homologue Andrzej Duda et le Premier ministre Donald Tusk.

"Nous ne devons pas laisser l'impérialisme russe perturber la stabilité et l’existence paisible de l'Europe", a déclaré après la rencontre le président Duda.

Washington a, dans le même temps, approuvé un contrat d'armement avec son allié de l'Otan. L’exécutif américain a notifié le Congrès d'un contrat prévoyant la vente à Varsovie de missiles air-sol à longue portée et de missiles air-air à moyenne portée, pour un total de 3,5 milliards de dollars.

Et plus tôt dans la journée, Washington a annoncé une nouvelle aide militaire de 300 millions de dollars à l'Ukraine, un montant cependant bien éloigné de la grande enveloppe réclamée par le président Biden depuis des mois.

Cette aide comprend notamment des missiles antiaériens, des munitions et des obus d'artillerie et répond à "certains besoins urgents de l'Ukraine", a souligné Jake Sullivan, conseiller du président américain Joe Biden. "C'est une aide relativement modeste, destinée à donner à l'Ukraine le minimum nécessaire pour une courte période", a indiqué un haut responsable américain.

Elle est financée grâce à une réévaluation comptable du Pentagone.

"Nous avons réalisé des économies qui nous permettront de financer cette nouvelle aide", a expliqué le responsable, précisant que la situation était "plutôt exceptionnelle", et ne se substituait pas à la validation de fonds par le Congrès américain.

Otan 

La question ukrainienne était au centre de la rencontre entre Joe Biden et les dirigeants polonais mardi, au 25e anniversaire de l'entrée de la Pologne dans l'Otan.

Car côté polonais, si le président conservateur et le Premier ministre pro-européen sont adversaires en politique intérieure, ils ont affiché avant ce voyage une volonté de cohésion sur les questions internationales.

Le président Duda a appelé lundi les autres pays de l'Otan à renforcer leurs budgets militaires afin d'envoyer une "réponse claire et audacieuse à l'agression russe".

L'inquiétude est grande: le renseignement américain a averti lundi que "la dynamique est en train de changer de plus en plus en faveur de Moscou" dans la guerre contre l'Ukraine.

"L'Ukraine n'est pas à court de courage et de ténacité, elle est à court de munitions. Et nous commençons à manquer de temps pour les aider", a alerté le directeur de la CIA, Bill Burns.

Bras de fer entre Biden et Trump

En sous-texte: le blocage, par des parlementaires républicains à Washington, de la poursuite du soutien militaire massif des Etats-Unis à Kiev, Joe Biden ayant demandé une nouvelle enveloppe de 60 milliards de dollars.

Le texte réclamé par le démocrate, qui comprend également des fonds pour Israël et Taïwan, a été approuvé mi-février par le Sénat.

Mais son adoption finale est toujours suspendue au bon vouloir des partisans de Donald Trump à la Chambre -- qui refusent en l'état d'examiner le texte.

"J'espère que la voix de la Pologne va changer l'attitude" du président républicain de la Chambre Mike Johnson, a déclaré mardi le Premier ministre Donald Tusk. "Il doit savoir que l'avenir de millions de personnes et que des milliers de vie en Ukraine dépendent de sa décision".

Le président Duda a rencontré mardi Mike Johnson et le chef de la minorité démocrate à la Chambre, Hakeem Jeffries.

En pleine année électorale aux Etats-Unis, la question s'est transformée en bras de fer entre Joe Biden et son prédécesseur.

L'ancien président Donald Trump, candidat à l'élection de novembre, s'oppose à la validation de nouveaux fonds pour Kiev, estimant que les Etats-Unis devaient "arrêter de donner de l'argent sans espérer être remboursés". Il prétend que s'il était réélu en novembre, il réglerait la guerre entre la Russie et l'Ukraine "en 24 heures" -- sans vraiment expliquer comment.

le Mercredi 13 Mars 2024 à 06:31 | Lu 518 fois