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Ben Thouard signe "Surface", une compilation de photos sur l’eau


PAPEETE, le 15 juin 2018 - Depuis une dizaine d’années, le photographe Ben Thouard a posé ses valises sur la presqu’île de Tahiti, à quelques coups de palmes de Teahupoo. Passionné de sports de glisse, amoureux de l’océan, il a mené un travail photographique sur l’eau. Son livre, Surface, rassemble le meilleur de ce projet très personnel.

La photographie de couverture du livre Surface de Ben Thouard en dit long sur l’œuvre. C’est un scoop. "Une image qu’on ne peut prendre qu’une à deux fois par an, sur un créneau horaire de 30 à 40 minutes et seulement à Tahiti", assure le photographe. Comme un miracle ou presque. "Il faut des conditions météo très particulières." Le soleil doit donner, le vent doit tomber.

Pour obtenir le cliché, Ben Thouard s’est immergé. Il a laissé passer la vague et a pointé son objectif vers les terres qu’il a immortalisées. À Tahiti l’eau est très claire. La barrière de corail remonte quasiment à pic des profondeurs. La houle, lancée à pleine allure, vient se casser sur le récif, puis la vague déroule sans faire de mousse. L’eau est limpide, lisse et se présente alors comme une surface vitrée.

120 photos, 184 pages

Au total, Surface compte 120 photographies présentées sur 184 pages. C’est une collection de clichés issus d’un travail photographique très personnel qui raconte les vagues, l’eau, l’océan, les sculptures de surface. Autrement dit, le monde de Ben Thouard. "C’est un travail que j’ai commencé il y a longtemps mais sur lequel je me suis vraiment concentré ces trois ou quatre dernières années."

D’après le photographe, il existe entre air et mer, un jeu de lumière, de texture et de réflexion, unique. Ben Thouard y puise son inspiration et sa créativité. Il y passe la plus grande partie de sa vie.

Né en France, à Toulon, il a d’abord eu un penchant pour le surf. "J’avais 7 ou 8 ans. Mon père avait un voilier, on naviguait souvent, j’étais tout le temps sur l’eau." À 15 ans, dans le grenier de la maison familiale, il est tombé sur un vieil appareil photo. "J’ai acheté deux ou trois films, et puis, pour rigoler, j’ai pris les copains en train de faire du surf." Ensuite, il s’est penché sur l’eau et sur les vagues.

Il s’est inscrit dans une école de photos à Paris. La formation durait trois ans, "je suis parti au bout d’un an et demi". Le terrain, les commandes, les voyages l’ont happé. "En fait", explique-t-il, "j’ai un premier stage avec un photographe français de windsurf quelques mois après le début des cours". Certaines de ses prises de vue ont été publiées, des professionnels l’ont encouragé à continuer.

"On m’a dit, si tu veux faire des photos de windsurf, il faut que tu ailles à Hawaii, c’est là-bas que ça se passe." Ben Thouard est parti et tout s’est enchaîné. "Pendant quatre ou cinq ans, je passais l’automne et le printemps à Hawaii et le reste du temps ailleurs dans le monde à faire des reportages."

Photo aérienne et plongée

Un jour il a été envoyé à Tahiti. Il a visité la Polynésie, il est tombé sur Teahupoo. Le coup de foudre. "C’était il y a dix ans. J’y suis toujours." Rapidement, il a ajouté une corde à son arc : la photographie aérienne. "J’ai découvert le parapente à moteur. J’ai passé un brevet de pilote en France, j’ai acheté un engin que j’ai ramené ici puis j’ai photographié la Polynésie vue du ciel." Jusqu’à ce que les drones débarquent.

Il a aussi passé des niveaux de plongée pour faire de la photographie sous-marine. "Une toute autre technique que la photographie de sports de glisse", assure-t-il. Il a été également sollicité par des sociétés de productions qui mettaient (et mettent toujours) ses compétences à profit. "Mais", indique-t-il "malgré tout cela, j’avais besoin de me démarquer. Car il y a de nombreux bons photographes dans tous ces domaines".

"Il n’y a aucune notion de lieu, de paysage"

D’où le projet de travail photographique sur la surface. Les clichés ont tous été pris en Polynésie, mais ils pourraient être pris dans d’autres milieux marins du monde. "Il n’y a aucune notion de lieu, de paysage." Il n’y a que l’élément, dans tous ses états. Parfois, un homme fait irruption sur les clichés. Une occasion, pour le lecteur-spectateur, de mesurer toute la puissance de cette zone du globe, à la fois banale et originale.

Banale parce que commune, quotidienne, évidente. Originale parce que rares sont les amateurs à s’intéresser à ses turbulences et ses transparences. Ben Thouard, lui, l’a fait, il montre l’immensité de ce monde pourtant à portée de main.

Il propose deux ouvrages en autoédition. Une version "regular" et une version limitée, tirée à 50 exemplaires.


Pratique

Le livre est disponible via le site internet du photographe.
Facebook : Ben Thouard Photography

Ben Thouard signe "Surface", une compilation de photos sur l’eau


Rédigé par Delphine Barrais le Vendredi 15 Juin 2018 à 15:08 | Lu 2371 fois