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Bébé soigné au ra'au Tahiti : Les parents dispensés de peine


Tahiti, le 9 février 2021 - Le tribunal correctionnel a rendu son délibéré mardi dans le cadre de l'affaire d'homicide involontaire qui avait valu le renvoi de toute une famille devant sa juridiction. Les parents de la victime, un bébé de 16 mois décédé après avoir été soigné au ra'au Tahiti alors que son état de santé nécessitait des antibiotiques, ont été dispensés de peine. Le tradipraticien qui avait pris l'enfant en charge a écopé de la plus lourde peine, soit un an de prison avec sursis.
 
Pour "fixer" les peines dans le cadre de l'affaire d'homicide involontaire qui avait coûté la vie à une petite fille de 16 mois en 2016 à Bora Bora, le tribunal correctionnel a indiqué mardi qu'il avait tenu compte de l'absence d'"intention malveillante" des prévenus et a rappelé qu'il fallait "considérer" le ra'au Tahiti dans un "cadre culturel" comme étant une pratique "très répandue".
 
Rappelons que trois générations de la même famille avaient comparu devant cette juridiction le 2 février pour répondre d'un homicide involontaire. En mai 2016, une fillette de 16 mois était décédée d'une septicémie après avoir été soigné par un tradipraticien sollicité par son arrière-grand-mère. Les parents, grands-parents, arrières grands parents, une tante ainsi que deux tradipraticiens de Bora Bora avaient alors été poursuivis pour ne pas avoir emmené l'enfant chez un médecin qui aurait pu, tel que l'avait relevé le médecin légiste, le sauver en lui administrant des antibiotiques.
 
Le tribunal correctionnel a rendu son délibéré mardi en prononçant la relaxe de l'un des deux tradipraticiens mis en cause, de la tante de la petite et de son arrière-grand-père. Il a en effet considéré que ces derniers n'avaient pas commis d'actes à mettre en lien directement avec le décès du bébé. Les parents de la petite, très jeunes à l'époque des faits, ont été reconnus coupables mais dispensés de peine. Ses grands-parents ont écopé de trois mois de prison avec sursis. L'arrière-grand-mère qui avait imposé le ra'au Tahiti à la famille a été condamnée à six mois de sursis et le tradipraticien qui l'avait massée a quant à lui été condamné à un an de prison avec sursis. Le tribunal a retenu que tous les prévenus avaient tenté de sauver l'enfant mais que cela avait été fait de manière inappropriée.
 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 9 Février 2021 à 11:05 | Lu 1927 fois