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Bagarre mortelle et incendies à l’île de Pâques


Bagarre mortelle et incendies à l’île de Pâques
RAPA NUI, le 29 janvier 2019- Les conflits, à l’île de Pâques, sont comme les incendies, parfois on les croit éteints, mais sous la cendre, les braises sont toujours vives. Alberto Araki, 34 ans, en a fait les frais, lui qui a été victime, lundi dernier, de coups de couteau mortels portés par un homme de 51 ans, surnommé « El Paquistan », au casier judiciaire déjà épais : il avait par le passé été accusé et condamné pour vol qualifié assorti de violences et pour vol qualifié assorti de menaces. Cette fois-ci, le conflit qui dure depuis des années entre les deux hommes est monté d’un cran, puisque leur bagarre a très vite dégénéré ; ce que l’on sait de divers témoignages est que la victime a reçu un violent coup de bâton sur le crâne et a ensuite été poignardée quatre fois.

L’île de Pâques est petite et si une ambulance est arrivée très vite sur place pour secourir l’homme poignardé (qui était vivant lorsqu’il a été pris en charge mais qui est décédé peu de temps après) et si les carabiñeros sont intervenus eux aussi très vite pour arrêter le meurtrier, la tension au sein du petit village de Hanga Roa est immédiatement montée ; les policiers ont été confrontés à toute une famille, tout un clan, celui de la victime, Alberto Araki. Le petit groupe, déchaîné, s’en est d’abord pris au véhicule des policiers duquel les manifestants voulaient sortir le meurtrier pour se faire justice eux-mêmes et le lyncher avant de retourner sa colère contre divers bâtiments officiels qu’ils ont incendiés : le registre d’Etat-civil, le bureau du procureur, celui du notaire.

Petero Edmunds Paoa, maire de l’île depuis de nombreuses années, et qui connaît bien évidemment les deux familles, assure qu’Alberto Araki bougeait encore lorsque l’ambulance l’a emmené à l’hôpital. Il se dit consterné par la violence subite et irraisonnée que ce drame a engendré.

Il reste maintenant aux forces de l’ordre chiliennes à durablement rétablir le calme (qui régnait hier soir), à arrêter les responsables de ces débordements, et aux édiles de l’île a tenter de ramener un peu de sérénité au sein des deux familles concernées par ce meurtre.Il semblerait qu’une affaire de terres soit à l’origine du conflit.

Si l'’apaisement doit aujourd’hui faire place au désir de vengeance, au Chili, on ne plaisante pas avec l’autorité : le meurtrier n’a pas de cadeau à attendre de la justice, et ceux qui ont commis des incendies volontaires avec violence auront, eux aussi, à répondre de leurs actes devant la justice.


Rédigé par () le Mardi 29 Janvier 2019 à 17:37 | Lu 4601 fois