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BSEO : "Un numéro particulièrement épais"


De gauche à droite : Robert Veccella, Riccardo Pineri, Jean Kape, Véronique Dorbe-Larcade et Robert Koenig.
De gauche à droite : Robert Veccella, Riccardo Pineri, Jean Kape, Véronique Dorbe-Larcade et Robert Koenig.
PAPEETE, le 14 juin 2019 - Le bulletin de la Société des études océaniennes (BSEO) daté de janvier à avril 2019 vient de paraître. Il compte 200 pages. Elles sont consacrées aux grands voyageurs, dont Tupaïa qui rencontrait James Cook il y a 250 ans.

Il vient de paraître "avec un peu de retard", glisse Jean Kape, administrateur. Mais ce n’est pas la première fois et le bulletin de la Société des études océaniennes (BSEO) numéro 347, daté de janvier à avril 2019 est bien le 1er de l’année.

"Il est particulièrement épais", poursuit Jean Kape. Il compte 200 pages ! C’est le 1er numéro préfacé par Vāhi Sylvia Richaud, nouvelle présidente de la SEO. Laquelle rappelle que l’année 2019 est "placée sous le signe du 250e anniversaire de la venue du capitaine James Cook, tāpena Tute, à Tahiti".

En référence à cette période particulière et aux faits historiques passés, les contributeurs de ce dernier né des BSEO, "nous invitent à (…) une meilleure et juste représentation de l’histoire des découverte des hommes de culture et de tradition différentes".

Les textes racontent Tupaïa, Autorou, Cook, Bougainville… Ils parlent des voyageurs, des grands explorateurs et de leur mise en relation. "Nous avons été animés par le souci de dépasser le terme de découverte", insiste Véronique Dorbe-Larcade maître de conférences en histoire moderne à l’université de Polynésie française.

Elle a signé un texte intitulé Celui qui a découvert l’Europe le premier, découpé en deux parties : Ahutoru-Poutavéry (v. 1750-1171) puis Dans le sillage de Ahutoru.

"Ce terme de découverte est insatisfaisant d’un point de vue humain, car il y a eu tellement plus, et historique." En réalité, deux sociétés, deux cultures de la mer différentes avec des réussites respectives étonnantes sont entrées en contact.

Les Polynésiens devaient avoir une certaine admiration pour les Européens venus sur des bateaux aux mensurations hors normes, faits avec des matériaux, outils et techniques inconnus. Les Européens, comme ceux qui ont été en contact avec Tupaïa, ont sans doute eux aussi éprouvé de l’admiration et de la reconnaissance du savoir de cet homme. De son sens de la circulation sur de vastes zones.

Aujourd’hui les déductions et interprétations se basent sur les écrits des Européens, dont ceux bien connus des navigateurs. Les observations polynésiennes sont, quant à elles, tombées dans l’oubli car transmises oralement. "Toutefois, il reste encore de très nombreux écrits à retrouver", assure l’administrateur Robert Koenig.

"Nous avons par exemple retrouvé il y a peu des dessins de Tupaïa, des clés de compréhension de sa carte car cela avait été mis à l’écart. "Il y a l’archéologie des pierres et l’archéologie des archives." C’est elle qui livrera le plus de secrets.


Rédigé par Delphine Barrais le Vendredi 14 Juin 2019 à 15:31 | Lu 1099 fois