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Avantages en nature : le CESC propose au Pays de payer l’ardoise de la CPS


Par mesure d’équité, le CESC demande au Pays de compenser le manque à gagner de la CPS en réglant l’ardoise de 800 millions par le biais d'une "compensation financière exceptionnelle" de la collectivité.
Par mesure d’équité, le CESC demande au Pays de compenser le manque à gagner de la CPS en réglant l’ardoise de 800 millions par le biais d'une "compensation financière exceptionnelle" de la collectivité.
PAPEETE, 18 septembre 2015 – Le CESC rend un avis défavorable au projet de loi du Pays conçu pour définir les modalités d’apurement des impayés de cotisations sociales liées aux avantages en nature et en espèces.

Le Conseil économique social et culturel (CESC) s’est réuni ce vendredi matin en séance plénière pour prononcer des avis au sujet de trois projets de loi du Pays qui visent actualiser la législation applicable localement concernant les cotisations patronales sur les avantages en nature ou en espèces et les périodes et modalités de recouvrement en cas de non-paiement.

Jusqu’à présent, le cadre réglementaire en matière d’assiette et de prescription était défini assez maladroitement par un arrêté de septembre 1956 (étendue de l’assiette) et par un décret de février 1957 (période de recouvrement). Deux lois du Pays se donnent pour objectifs d’actualiser et de préciser ces dispositions. Elles ont reçu un avis favorable du CESC, vendredi.

Mais en ce qui concerne le projet de loi du Pays prévoyant les modalité de l’apurement des impayés de cotisations sociales dues par les employeurs, au titre des avantages en nature et en espèces, l’institution s’est prononcée défavorablement aux dispositions réglementaires envisagées par le Pays.

Près de 800 millions Fcfp d’impayés ont été mis en évidence depuis 2009 par la Caisse de prévoyance sociale (CPS) dans le cadre de contrôles systématiques et en raison de l’imprécision de l’arrêté de 1956. "On ne s’était pas rendu compte de l’ampleur des dégâts que cela allait occasionner", a reconnu vendredi Calixte Helme. Ces sommes font aujourd’hui l’objet de procédures de redressement que le projet de loi du Pays entend encadrer.

Question de sécurité juridique

Le texte prévoit notamment la possibilité pour les entreprises redressées d’étaler, si elles le souhaitent, le remboursement de l’impayé sur une période de 10 ans avec une exonération des majorations associées.

Mais ce texte envisage aussi un traitement particulier en faveur des établissements scolaires de l’enseignement privé. Pour ces derniers le projet de loi du Pays prévoit l’annulation pure et simple de la dette envers la CPS après demande formelle de l'établissement visé par le redressement.

Si John Doom a rappelé aux conseillers vendredi qu’il existe une "différence entre un établissement scolaire du privé et des sociétés commerciales, car (l'école) assure un service public et ne gagne pas d’argent", Christophe Plée observe que "certaines entreprises de droit privé qui assument une délégation de service public demeurent sous le coup d'un redressement avec ce projet de texte". Le président de la CGPME estime en conséquence qu’il "ne peut pas y avoir deux poids, deux mesures".

C’est d'ailleurs l’avis d’une majorité de conseillers, dans la 4e institution du Pays. Le CESC s’est prononcé vendredi défavorablement vis-à-vis de ce projet de loi, par 25 voix et quatre abstentions.

Les représentants de la société civile émettent des doutes quant à la sécurité juridique du texte et proposent de l’amender afin que "toutes les cotisations redressées au titre des avantages en nature ou en espèces soient annulée, qu’elles concernent les employeurs de droit privé ou les employeurs des personnels des établissements d’enseignement privé sous contrat".

En contrepartie, le CESC demande au Pays de compenser le manque à gagner de la CPS en réglant l’ardoise de 800 millions par le biais d'une "compensation financière exceptionnelle" de la collectivité.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 18 Septembre 2015 à 15:30 | Lu 2605 fois
           



Commentaires

1.Posté par Toki le 18/09/2015 16:01 | Alerter
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Non mais j'h'allucine! le CESC propose d'effacer purement et simplement l'ardoise des sociétés en redressement pour les cotisations et que le Pays compense ce manque à gagner de la CPS!!! Donc on aide le patronat et on alourdi les ménages parce que ces 800 millions, le Pays devra bien les trouver quelque part et ce sera forcément en augmentant encore les taxes et autres ou en baissant certaines prestations sociales!

Je sais que le contexte économique est difficile pour les entreprises mais ce n'est pas la solution proposée par le CESC n'est pas la meilleure. La CPS n'a qu'à mettre en place des accords de règlements différés. Comment font les particuliers face à leur impôt? Ils doivent bien les payer et ce n'est pas le trésor qui accepte les règlements différés pourtant!

2.Posté par denis le 18/09/2015 16:36 (depuis mobile) | Alerter
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qui sont le cesc le" patronat " qui propose que cela soit le pays qui regle l ardoise que tout les patron doivent payer a la cps 😠😠😠

3.Posté par Au secours le 18/09/2015 17:24 | Alerter
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Nous les travailleurs, nous travaillons.
C'est à dire que nous avons étudié longtemps, nous avons réussit des sélections d'embauche, nous avons passé les périodes d'essais, avons été titularisé de CDD à CDI. nous n'avons donc pas volé notre salaire.
Nous sommes l'économie.
Ces avantages sont les fruits de l'économie que nous développons,
L'augmentation des tranches hautes de la CST nous à fait très mal. Très très mal. Maintenant, ils veulent nous racketter du peu de fric qu'il nous reste.
A force de mettre le feu, il ne faudra pas s'étonner que tout brûle!
Je suis nanti mais je travail énormément, j'entends les gens non qualifiés que j'embauche refuser les cheques service car il faut prendre la peine d'aller les déposer à la banque! "les billets pai, c'est mieux"
Je m'étonne moi même mais je vais finir par mépriser le RSPF! c'est le comble.
J'étais fier de participer à la solidarité mais maintenant je deviens individualiste à l'instar des assistés.
Vous l'avez compris, je deviens fou de me faire taxer à max.

4.Posté par emere cunning le 18/09/2015 23:17 | Alerter
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YES Toki
"Comment font les particuliers face à leur impôt?"
Good question ! ON PASSE A LA CAISSE, et point à la ligne.

5.Posté par Ozzy le 19/09/2015 10:01 (depuis mobile) | Alerter
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C est facile pour la CPS qui cherche de l argent de profiter de l obsolescence d un texte de loi pour taxer les entreprises sur les avantages en nature concédés aux SALARIÉS depuis des années. La CPS doit trouver d autres ressources pour se financer

6.Posté par pffff… le 20/09/2015 09:10 | Alerter
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je suis étonné que la CPS (et son CA) ne mettent pas en avant le gouffre financier dans lequel ils sont… suite au investissements hasardeux…
Ce qui certain… c'est qu'aujourd'hui ils ont la poule aux œufs d'or dans la main…mais n'oubliez pas que quand elle sera morte qui l'aura tué.
Les membres successifs des C.A qui ont pris des décisions, faudrait peut être les responsabiliser !

VIVE LA REVOLUTION

7.Posté par Léon Tautu C.J le 21/09/2015 04:13 | Alerter
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Le temps n'est-il pas venu pour tous de remettre les pendules à l'heure en se remettant en cause ?
Que font maman et papa pour continuer à répondre aux besoins de leur famille , lorsque sévit la disette ?

8.Posté par Buffalo Bill le 21/09/2015 10:21 | Alerter
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La proposition du CESC est effectivement surprenante et ressemble à une gaminerie. C'est pas à nous de payer donc c'est à toi gouvernement de payer...

Ce qui est scandaleux c'est que sous couvert d'un texte mal ficelé la CPS se permette, parce qu'elle a besoin de rentrées, de racketter les entreprises qui ont été les plus en avance d'un point de vue social et qui ont payée notamment des complémentaires retraites à leurs salariés.

Ensuite quelle maladresse d'essayer de promulguer un texte sur mesure pour exonérer l'enseignement privé sans exonérer les entreprises. Le Gouvernement pense-t-il que les entreprises vont laisser passer et que le conseil d' Etat ne va pas constater une rupture d'égalité devant la loi entre employeurs privés! Tout ça parce que l'Etat refuse d'augmenter sa subvention à l'enseignement privé pour payer cette ardoise indue, ce qui signifie des fermetures de classes dans le privé à budget constant.

Il est temps de promulguer des textes bien ficelés, d'arrêter d'essayer de gruger les uns et les autres et d'assumer les erreurs de gestion du passé. Pour qu'une entreprise détermine ses prix , il faut que la règle du jeu soit claire et qu'elle connaisse ses coûts à priori, pas à postériori selon le bon vouloir du gouvernement ou l'interprétation des textes par la CPS des années plus tard (ceci dit on doit lui reconnaitre qu'elle fait son boulot pour essayer de faire rentrer l'argent)!

C'est consternant.