Chambéry, France | AFP | lundi 03/05/2021 - "Je n'ai jamais voulu lui donner la mort". Au premier jour de son procès pour le meurtre du caporal Arthur Noyer devant la cour d'assises de Chambéry, Nordahl Lelandais a réfuté toute volonté de tuer, comme dans l'affaire de la petite Maëlys.
"Oui j'ai donné la mort à Arthur Noyer, mais je n'ai jamais voulu lui donner la mort", a-t-il brièvement affirmé au président de la cour d'assises qui résumait l'enquête sur la mort du jeune militaire.
L'ancien maître-chien de 38 ans, cheveux courts, barbe fine poivre et sel et chemise bleu pâle, maintient la ligne de défense qu'il avait adoptée le 29 mars 2018. Après des mois de dénégations, il avait reconnu devant les juges avoir "été très violent", et s'en était depuis tenu au récit d'une bagarre qui avait mal tourné.
Face à lui en salle d'audience, les parents du caporal Noyer tenaient à leurs pieds un grand portrait de la victime, âgée de 23 ans lors de sa mort en 2017.
"Tu avais un droit Arthur, un droit essentiel: celui de vivre", a glissé Bernard Boulloud, l'avocat de la famille, à ce portrait. Se tournant vers l'accusé, il a ajouté: "Il avait le droit de vivre, Monsieur Lelandais". Dans le box, l'accusé acquiesce d'un signe de tête.
A l'ouverture des débats, son avocat Alain Jakubowicz a demandé l'annulation d'une expertise psychiatrique, dont l'auteur avait participé à une émission de télévision avant le procès.
Après des échanges parfois tendus entre l'avocat général et l'avocat, la cour a accédé à la requête et prononcé la nullité de l'expertise. Son auteur ne sera donc pas entendu la semaine prochaine.
Me Boulloud s'est dit "indifférent" à cette décision, estimant que la personnalité de l'accusé, "c'est lui qui nous la dévoilera tout seul, sans besoin d'expertise."
Nordahl Lelandais a semblé tendu sous son masque lors de ces premières heures du procès, pendant lesquelles le président, François-Xavier Manteaux, lui a garanti qu'il serait "jugé comme tous les accusés, avec les mêmes droits".
L'après-midi doit être consacré à l'examen de son parcours de vie.
- "Jugé comme tous les accusés" -
L'enquête sur la disparition d'Arthur Noyer avait patiné pendant plusieurs mois avant que les enquêteurs ne fassent le lien avec l'affaire de la disparition de Maëlys De Araujo, à l'automne 2017. Les deux affaires ont été instruites séparément, et le procès pour la mort de la fillette de huit ans pourrait avoir lieu en 2022.
Né le 18 février 1983 à Boulogne-Billancourt, près de Paris, Nordahl Lelandais arrive à sept ans en Savoie. A 18 ans, il s'engage dans l'armée comme maître-chien, puis la quittera comme caporal en 2005 pour infirmité, sans avoir convaincu ses supérieurs.
Il revient alors chez ses parents, à Domessin, et enchaîne les petits boulots. Décrit par sa famille comme serviable, les femmes avec qui il a eu des relations un peu durables pointent un homme tantôt très tendre, tantôt menteur et manipulateur, ont résumé les juges d'instruction.
Une expertise psychologique versée à l'instruction a relevé des "carences affectives" et une "surenchère des excitations" par l'alcool, les drogues ou le sexe.
Pas de demande d'acquittement
Mardi, l'accusé sera interrogé sur les faits qui ont vu, dans la nuit du 11 au 12 avril 2017, cet homme prendre en stop le chasseur alpin Arthur Noyer, qui vient de passer la soirée en discothèque.
Nordahl Lelandais, qui vient de se faire éconduire par une partenaire sexuelle occasionnelle, a multiplié dans les heures précédentes les allers-retours dans le centre-ville. Pour les juges d'instruction, il était probablement en recherche d'une aventure charnelle.
Lors d'une halte sur un parking de la banlieue de Chambéry, les deux hommes en viennent aux mains pour un motif encore flou.
A l'issue de la bagarre, a-t-il raconté aux enquêteurs, le caporal Noyer est inanimé, Nordahl Lelandais glisse son corps dans le coffre de son Audi grise, puis le dépose sur le bas-côté d'une petite route de montagne à une vingtaine de kilomètres.
Les juges d'instruction l'ont renvoyé pour homicide volontaire. Mais ils ont exclu, faute de preuve, une préméditation retenue préalablement lors de sa mise en examen pour assassinat.
Alain Jakubowicz, dans sa première prise de parole devant la cour, a précisé qu'il ne comptait pas demander l'acquittement de son client, qui encourt trente ans de réclusion criminelle.
Le verdict est attendu autour du 12 mai.
"Oui j'ai donné la mort à Arthur Noyer, mais je n'ai jamais voulu lui donner la mort", a-t-il brièvement affirmé au président de la cour d'assises qui résumait l'enquête sur la mort du jeune militaire.
L'ancien maître-chien de 38 ans, cheveux courts, barbe fine poivre et sel et chemise bleu pâle, maintient la ligne de défense qu'il avait adoptée le 29 mars 2018. Après des mois de dénégations, il avait reconnu devant les juges avoir "été très violent", et s'en était depuis tenu au récit d'une bagarre qui avait mal tourné.
Face à lui en salle d'audience, les parents du caporal Noyer tenaient à leurs pieds un grand portrait de la victime, âgée de 23 ans lors de sa mort en 2017.
"Tu avais un droit Arthur, un droit essentiel: celui de vivre", a glissé Bernard Boulloud, l'avocat de la famille, à ce portrait. Se tournant vers l'accusé, il a ajouté: "Il avait le droit de vivre, Monsieur Lelandais". Dans le box, l'accusé acquiesce d'un signe de tête.
A l'ouverture des débats, son avocat Alain Jakubowicz a demandé l'annulation d'une expertise psychiatrique, dont l'auteur avait participé à une émission de télévision avant le procès.
Après des échanges parfois tendus entre l'avocat général et l'avocat, la cour a accédé à la requête et prononcé la nullité de l'expertise. Son auteur ne sera donc pas entendu la semaine prochaine.
Me Boulloud s'est dit "indifférent" à cette décision, estimant que la personnalité de l'accusé, "c'est lui qui nous la dévoilera tout seul, sans besoin d'expertise."
Nordahl Lelandais a semblé tendu sous son masque lors de ces premières heures du procès, pendant lesquelles le président, François-Xavier Manteaux, lui a garanti qu'il serait "jugé comme tous les accusés, avec les mêmes droits".
L'après-midi doit être consacré à l'examen de son parcours de vie.
- "Jugé comme tous les accusés" -
L'enquête sur la disparition d'Arthur Noyer avait patiné pendant plusieurs mois avant que les enquêteurs ne fassent le lien avec l'affaire de la disparition de Maëlys De Araujo, à l'automne 2017. Les deux affaires ont été instruites séparément, et le procès pour la mort de la fillette de huit ans pourrait avoir lieu en 2022.
Né le 18 février 1983 à Boulogne-Billancourt, près de Paris, Nordahl Lelandais arrive à sept ans en Savoie. A 18 ans, il s'engage dans l'armée comme maître-chien, puis la quittera comme caporal en 2005 pour infirmité, sans avoir convaincu ses supérieurs.
Il revient alors chez ses parents, à Domessin, et enchaîne les petits boulots. Décrit par sa famille comme serviable, les femmes avec qui il a eu des relations un peu durables pointent un homme tantôt très tendre, tantôt menteur et manipulateur, ont résumé les juges d'instruction.
Une expertise psychologique versée à l'instruction a relevé des "carences affectives" et une "surenchère des excitations" par l'alcool, les drogues ou le sexe.
Pas de demande d'acquittement
Mardi, l'accusé sera interrogé sur les faits qui ont vu, dans la nuit du 11 au 12 avril 2017, cet homme prendre en stop le chasseur alpin Arthur Noyer, qui vient de passer la soirée en discothèque.
Nordahl Lelandais, qui vient de se faire éconduire par une partenaire sexuelle occasionnelle, a multiplié dans les heures précédentes les allers-retours dans le centre-ville. Pour les juges d'instruction, il était probablement en recherche d'une aventure charnelle.
Lors d'une halte sur un parking de la banlieue de Chambéry, les deux hommes en viennent aux mains pour un motif encore flou.
A l'issue de la bagarre, a-t-il raconté aux enquêteurs, le caporal Noyer est inanimé, Nordahl Lelandais glisse son corps dans le coffre de son Audi grise, puis le dépose sur le bas-côté d'une petite route de montagne à une vingtaine de kilomètres.
Les juges d'instruction l'ont renvoyé pour homicide volontaire. Mais ils ont exclu, faute de preuve, une préméditation retenue préalablement lors de sa mise en examen pour assassinat.
Alain Jakubowicz, dans sa première prise de parole devant la cour, a précisé qu'il ne comptait pas demander l'acquittement de son client, qui encourt trente ans de réclusion criminelle.
Le verdict est attendu autour du 12 mai.