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Au procès de Christine Lagarde, retour sur les liens entre Tapie et l'Elysée


Paris, France | AFP | jeudi 15/12/2016 - On le recevait "pour s'en débarrasser": au procès de Christine Lagarde, il a été question jeudi des visites de Bernard Tapie à l'Elysée en 2007 et 2008, quand s'est noué l'arbitrage controversé qui vaut à la patronne du FMI d'être jugée.

La présidente de la Cour de justice de la République Martine Ract Madoux n'épargne pas François Pérol, actuel président du groupe bancaire BPCE et ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée quand Nicolas Sarkozy était chef de l'Etat.

Le banquier ne se souvient pas de deux réunions au sommet à l'Elysée, dont l'une avec Bernard Tapie, auxquelles il a pourtant participé selon les enquêteurs.

Ces rencontres ont selon les magistrats instructeurs été décisives pour décider en 2007 un arbitrage dans le contentieux entre l'homme d'affaires et l'ancienne banque publique Crédit Lyonnais, puis pour valider en 2008 une sentence attribuant à Bernard Tapie plus de 400 millions d'euros.

Tout au plus François Pérol parle-t-il de "réunions d'information". N'y-a-t-il pas eu en 2008 une consigne donnée à Christine Lagarde, alors ministre de l'Economie, pour qu'elle ne fasse aucun recours contre la sentence si favorable à Bernard Tapie?

L'échange prend un tour absurde.

"Je ne me souviens pas qu'une instruction ait été donnée au cours de cette réunion dont je ne me souviens pas", répond le banquier.

Il a également oublié une visite de l'homme d'affaires dans son bureau peu après que la sentence arbitrale fut tombée, et avant l'expiration du délai de recours.

Selon les archives officielles, François Pérol a reçu Bernard Tapie six ou sept fois en tout. Lui se souvient de "trois" rencontres: "Les registres de l'Elysée sont d'une fiabilité toute relative."

"Il venait me voir pour me parler de son dossier.

- Mais à quoi ça sert puisque vous ne décidez rien? demande la présidente.

- Ca sert à m'en débarrasser", assure François Pérol qui "préfère le voir vingt minutes", plutôt que de risquer que cet homme "extraordinairement entreprenant" et "assez accrocheur" fasse "le siège" de son bureau.

Et d'assurer que dans toute affaire de ce genre, "la responsabilité appartient à celui ou celle qui signe". En l’occurrence Christine Lagarde.

Celle-ci comparait jusqu'à vendredi devant les trois magistrats et douze parlementaires de la CJR, qui juge les membres du gouvernement pour les délits commis dans l'exercice de leurs fonctions. Elle risque jusqu'à un an de prison pour avoir fait preuve de "négligence" dans cet arbitrage, qui s'est ensuite révélé frauduleux.

aue/epe/nm

Rédigé par () le Jeudi 15 Décembre 2016 à 05:25 | Lu 192 fois
           



Commentaires

1.Posté par emere cunning le 18/12/2016 16:53 | Alerter
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Faites moi pas rire, Miss Lagarde est assez intelligente pour diriger le FMI et imposer la rigueur, mais pas assez pour exiger que l’affaire Tapie soit jugée en droit commun et pas par des magistrats et élus de connivence ! Et comme de bien entendu, ces messieurs ne lui reprochent que des « faits de négligence » !!! Et dans la poursuite d’un entre-soi digne de la république bananière qu’est la France, le proc REQUIERT LA RELAXE de la copine devant leur CJR toute politique !!! « On ne peut lui reprocher aucun délit », un choix juste « malheureux » que celui de l’arbitrage ! Ben voyons !

2.Posté par emere cunning le 18/12/2016 17:01 | Alerter
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Nous qui pensions que la france retrouverait un peu de dignité à se corriger en appliquant la même loi à tous, que Sarko, Largarde, Mazeaud et autres complices seraient solidairement condamnés à rembourser les 403 MILLIONS D’EUROS empochés par Tapie qui serait allé se faire cuire un œuf sans eux, nous qui croyions qu’ils seraient tous acculés à vendre leurs palaces et laisser le Trésor public tout saisir au mépris des lois… comme ils ont fait avec G Flosse et les emplois (pas) fictifs (pour un sou) ! Ben non mea ma, tout faux. On est en france où qu’il y en a qui ont mission de protéger leurs escrocs, et de rentrer dans le chou des pouvanaa et flosse. Même pas honte !