Nanterre, France | AFP | mardi 19/12/2023 - "Je demande pardon" aux familles des victimes "tout en sachant que c'est impardonnable tout ce que j'ai fait": Monique Olivier a pris une dernière fois la parole mardi à son procès à Nanterre pour complicité dans trois enlèvements et meurtres de son ex-mari, le tueur en série Michel Fourniret.
"Je regrette tout ce que j'ai fait", a ajouté l'accusée de 75 ans, invitée une dernière fois à s'exprimer avant que la cour d'assises se retire pour délibérer.
Après trois semaines de débats, le verdict est attendu dans la journée.
La cour doit répondre à quatorze questions sur les enlèvements, assortis de viol ou tentative de viol, et meurtres de deux jeunes femmes: Marie-Angèle Domèce, 18 ans, en 1988, et Joanna Parrish, 20 ans, en 1990. Puis à cinq autres questions sur l'enlèvement et la séquestration suivis de mort d'Estelle Mouzin, 9 ans, la plus jeune des victimes de Michel Fourniret, disparue en janvier 2003.
Michel Fourniret est décédé en détention en mai 2021. A 75 ans, Monique Olivier est seule devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine, pour répondre de son rôle dans ces trois crimes, pour lesquels son ex-mari était aussi mis en examen.
Lundi, le ministère public a requis contre l'accusée la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans, "au vu de la gravité exceptionnelle des faits commis, de la nécessaire protection de la société".
A rebours de l'image de victime qu'elle a présentée tout au long de son procès, l'accusation a rappelé les choix faits par Monique Olivier: mettre en confiance Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish en sachant qu'elles allaient droit à la mort, ou se taire pendant seize ans sur le sort d'Estelle Mouzin.
"Equipe meurtrière"
"Quand il y a un passage à l'acte, elle est celle qui suit et obéit à Michel Fourniret en pleine connaissance de cause", a insisté Stéphanie Pottier, une des avocates générales.
"Elle a la capacité de fuir, de ne pas être une complice active, de sauver ses victimes et de le dénoncer; mais elle ne fait pas ces choix", a martelé la magistrate. "C'est une équipe meurtrière, un couple qui présente une complémentarité criminelle absolue".
Monique Olivier habitait Nîmes quand "l'ogre des Ardennes" était entré dans sa vie en 1987. Elle en avait divorcé en 2010, depuis sa cellule de prison, après avoir été condamnée comme complice de plusieurs de ses assassinats.
L'autre avocat général, Hugues Julié, a regretté que Monique Olivier ait fait "le choix de garder une part d'ombre sur ces faits" et sur "sa responsabilité pleine et entière" dans les crimes, durant les trois semaines d'audience.
Eric Mouzin, père d'Estelle, a admis devant la presse lundi matin que les parties civiles n'avaient "pas eu toutes les réponses". "Mais nous savions que ces réponses étaient dures à obtenir", a-t-il ajouté.
"Sans les aveux, personne n'est là aujourd'hui pour ces trois affaires", a pour sa part plaidé Me Richard Delgenes, conseil historique de Monique Olivier, soulignant qu'"il n'y a pas d'aveux de Michel Fourniret qui tiennent la route" sans ceux de sa cliente.
"Tueur absolu"
"Elle a choisi d'avouer, de dire des choses", a soutenu l'avocat qui "l'accompagne" depuis 2005, "si elle ne parle pas, personne ne sait rien" de ce qu'a commis Michel Fourniret.
"Vous allez partir en délibéré et quand vous reviendrez, vous allez la condamner", a-t-il lancé aux jurés.
Mais Monique Olivier "s'est engagée vers un autre chemin" que celui tracé par le parcours criminel du couple, a-t-il relevé, et elle ne fera pas appel de la décision que rendra la cour. "Parce qu'elle est coupable, parce que l'enjeu n'est pas la peine" et qu'il est "hors de question d'infliger un second procès aux parties civiles", a dit Me Delgenes.
La "conviction" de celui qui a déjà défendu deux fois auparavant l'ex-épouse de "l'Ogre des Ardennes" devant les assises, c'est que Michel Fourniret, sans Monique Olivier, "serait devenu un tueur en série, parce qu'il l'est, c'est le tueur absolu".
La conviction de Me Delgenes, c'est aussi que si sa cliente, "complice parfaite", "avait rencontré quelqu'un qui faisait du bien, elle aurait fait le bien avec le même zèle pour exister" aux yeux de cette personne.
"Je regrette tout ce que j'ai fait", a ajouté l'accusée de 75 ans, invitée une dernière fois à s'exprimer avant que la cour d'assises se retire pour délibérer.
Après trois semaines de débats, le verdict est attendu dans la journée.
La cour doit répondre à quatorze questions sur les enlèvements, assortis de viol ou tentative de viol, et meurtres de deux jeunes femmes: Marie-Angèle Domèce, 18 ans, en 1988, et Joanna Parrish, 20 ans, en 1990. Puis à cinq autres questions sur l'enlèvement et la séquestration suivis de mort d'Estelle Mouzin, 9 ans, la plus jeune des victimes de Michel Fourniret, disparue en janvier 2003.
Michel Fourniret est décédé en détention en mai 2021. A 75 ans, Monique Olivier est seule devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine, pour répondre de son rôle dans ces trois crimes, pour lesquels son ex-mari était aussi mis en examen.
Lundi, le ministère public a requis contre l'accusée la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans, "au vu de la gravité exceptionnelle des faits commis, de la nécessaire protection de la société".
A rebours de l'image de victime qu'elle a présentée tout au long de son procès, l'accusation a rappelé les choix faits par Monique Olivier: mettre en confiance Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish en sachant qu'elles allaient droit à la mort, ou se taire pendant seize ans sur le sort d'Estelle Mouzin.
"Equipe meurtrière"
"Quand il y a un passage à l'acte, elle est celle qui suit et obéit à Michel Fourniret en pleine connaissance de cause", a insisté Stéphanie Pottier, une des avocates générales.
"Elle a la capacité de fuir, de ne pas être une complice active, de sauver ses victimes et de le dénoncer; mais elle ne fait pas ces choix", a martelé la magistrate. "C'est une équipe meurtrière, un couple qui présente une complémentarité criminelle absolue".
Monique Olivier habitait Nîmes quand "l'ogre des Ardennes" était entré dans sa vie en 1987. Elle en avait divorcé en 2010, depuis sa cellule de prison, après avoir été condamnée comme complice de plusieurs de ses assassinats.
L'autre avocat général, Hugues Julié, a regretté que Monique Olivier ait fait "le choix de garder une part d'ombre sur ces faits" et sur "sa responsabilité pleine et entière" dans les crimes, durant les trois semaines d'audience.
Eric Mouzin, père d'Estelle, a admis devant la presse lundi matin que les parties civiles n'avaient "pas eu toutes les réponses". "Mais nous savions que ces réponses étaient dures à obtenir", a-t-il ajouté.
"Sans les aveux, personne n'est là aujourd'hui pour ces trois affaires", a pour sa part plaidé Me Richard Delgenes, conseil historique de Monique Olivier, soulignant qu'"il n'y a pas d'aveux de Michel Fourniret qui tiennent la route" sans ceux de sa cliente.
"Tueur absolu"
"Elle a choisi d'avouer, de dire des choses", a soutenu l'avocat qui "l'accompagne" depuis 2005, "si elle ne parle pas, personne ne sait rien" de ce qu'a commis Michel Fourniret.
"Vous allez partir en délibéré et quand vous reviendrez, vous allez la condamner", a-t-il lancé aux jurés.
Mais Monique Olivier "s'est engagée vers un autre chemin" que celui tracé par le parcours criminel du couple, a-t-il relevé, et elle ne fera pas appel de la décision que rendra la cour. "Parce qu'elle est coupable, parce que l'enjeu n'est pas la peine" et qu'il est "hors de question d'infliger un second procès aux parties civiles", a dit Me Delgenes.
La "conviction" de celui qui a déjà défendu deux fois auparavant l'ex-épouse de "l'Ogre des Ardennes" devant les assises, c'est que Michel Fourniret, sans Monique Olivier, "serait devenu un tueur en série, parce qu'il l'est, c'est le tueur absolu".
La conviction de Me Delgenes, c'est aussi que si sa cliente, "complice parfaite", "avait rencontré quelqu'un qui faisait du bien, elle aurait fait le bien avec le même zèle pour exister" aux yeux de cette personne.