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Assainissement : il va falloir faire mieux et plus


Assainissement : il va falloir faire mieux et plus
PAPEETE, lundi 18 mars 2013. En Polynésie française plus d’une station d’épuration sur deux (53%) présente des dysfonctionnements qui peuvent impliquer une pollution en milieu naturel dans les cours d’eau ou la mer, exutoire final des eaux usées. Ce qui se retrouve effectivement dans la qualité des eaux de baignade.

Le constat du Centre d’hygiène et de salubrité publique (CHSP) est alarmant. Une enquête menée entre 2007 et 2012 sur l’assainissement dans les îles polynésiennes révèle que les progrès en matière d’assainissement sont faibles et trop lents. Certes il y a plus de stations d’épuration fin 2012, au total 242 unités, que six ans auparavant (il y en avait alors 218). Mais la mise en place de ces unités de traitement des eaux ne suffit pas. Le manque d’entretien, le manque de contrôles aussi de la part des autorités en charge de l’environnement est patent. Le CHSP ne se voile pas la face dans son dernier rapport quinquennal rendu public la semaine dernière : les moyens de contrôle de ces stations d’épuration sont trop peu nombreux et l’inaccessibilité de certains sites pour des visites inopinées rend le travail inefficace. Autre constat : le coût d’entretien des stations d’épuration est important, aussi de nombreux réseaux privés d’assainissement ne sont plus aux normes. Or, d’ici le 31 décembre 2020, il reviendra aux communes de prévoir et d’installer des réseaux collectifs d’assainissement.

Le rapport du CHSP insiste sur le fait que
«la meilleure solution reste la mise en place de réseaux collectifs publics de collecte des eaux usées (…) Ce qui permettra de supprimer toutes les petites stations d’épuration autonomes tout en optimisant les traitements et en limitant le nombre de point de rejets». Un argument qui se comprend au regard de ce qui existe en Polynésie aujourd’hui mais qui implique l’implantation de grosses stations d’épuration dans les communes rassemblant les eaux usées venant de tout le territoire municipal. Outre les oppositions à venir des riverains de ces futures grosses structures il faudra établir un réseau souterrain important pour relier tous les quartiers à la structure d’assainissement municipale. Le CHSP insiste sur le fait que la population doit être prévenue de «l’arrivée prochaine d’une tarification supplémentaire».

Si on a beaucoup parlé de la mise en place des compteurs d’eau dans les communes et donc du paiement de la distribution de l’eau, ces compteurs serviront également à connaître le volume d’eaux usées de chaque usager connecté et à établir également la facture de l’assainissement. Ce qui est effectivement la norme partout en France et dans les DOM. Des services publics payants, certes, qui mais qui œuvrent à la protection de notre environnement : un argument que la population pourra certainement comprendre et accepter.
Pour tout savoir sur ce rapport sur l’assainissement, la carte d’implantation des stations d’épuration : le site Internet du CHSP à www.hygiene-publique.gov.pf

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 18 Mars 2013 à 11:25 | Lu 1192 fois