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Arts plastiques contre mer de plastique


Ua Pou, le 9 juin 2022 - Pour le trentième anniversaire de la Journée mondiale de l’océan, les élèves du collège de la Terre des Hommes à Ua Pou et leurs professeurs ont participé mercredi à plusieurs ateliers consacrés à l’univers marin. Notamment un projet intitulé La mer commence ici, du Street Art éphémère au bord des caniveaux pour rappeler que les déchets jetés sur terre finissent à la mer.
 
C’est dans un chahut intermittent, entrecoupé de regards attentifs des jeunes du collège de Hakahau et de ses collègues, que la professeure Marie Teheitaeva, coordinatrice de l'aire marine éducative (AME), a ouvert mercredi les festivités de la Journée mondiale de l’océan qui fête ses 30 ans.
 
Au programme de cette édition anniversaire, une première action “coups de craie” dans les rues du village, très animées grâce à la présence de l'Aranui, en escale à Ua Pou. Les élèves de 3e se sont prêtés à un exercice de Street Art éphémère au bord des caniveaux, en inscrivant “La mer commence ici”. Ces inscriptions à certains points stratégiques –devant l’église, le CSP, des commerces fréquentés et la brigade de gendarmerie de Hakahau– représentent un appel à l’écocitoyenneté : “L’océan ne monte pas jusqu’en haut, mais qu’est-ce qui descend vers la mer ? Les déchets… qui vont arriver dans notre AME” rappelle Marie aux étudiants, “notre arme aujourd’hui, c’est la craie.”
 
Les 3e ont également participé pour la première fois –avec brio et motivation– au projet national de science participative Plastique à la loupe, organisé par la fondation Tara Océan, sous l’égide du ministère de l’Éducation nationale. Cette initiative propose aux élèves de contribuer à établir un état des lieux de la pollution plastique des plages de leur commune. La bonne nouvelle pour Ua Pou est qu’aucun microplastique n’a été détecté dans l’échantillon de sédiment sec fourni par les élèves et prélevé sur la plage de Hakahau, devant le collège. Il ne faut cependant pas baisser la garde car les déchets de surface restent nombreux et beaucoup d’entre eux proviennent de plus loin qu’on ne l’imagine puisqu'il n’est pas rare de retrouver sur les plages de Ua Pou des objets provenant de pays asiatiques ou même du Pérou. Ces initiatives sensibilisent donc les plus jeunes à protéger l’écosystème de l’île, un environnement si fragile de par son isolement.
 
Vivre, connaître, transmettre

La Journée mondiale des océans a également été l'occasion pour tous les collégiens de participer à des activités pluridisciplinaires autour du thème de l’AME, selon les trois axes : vivre, connaître, transmettre. Les 6e ont travaillé en arts plastique et ont découvert les légendes des vallées avec le conteur, fin connaisseur de l’histoire des îles Marquises et ambassadeur Unesco, Benjamin Teikitutoua. Quant aux élèves de 5e, ils ont continué l’étude de ramassage comparative des déchets sur la plage. Les 4e ont participé à l'enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) en anglais et marquisien pour apprendre à dire non à la pollution. Ils ont également mis la main à la pâte pour le concours national des Arts en plastiques pour l’Océan, initié par la Fondation de la mer. À ce jour, ils sont en attente des résultats de la délibération qui devait avoir lieu pour cette journée anniversaire mondiale.
 
La célébration de la Journée mondiale des océans a mobilisé tous les professeurs de l’établissement ainsi que le référent AME et le premier adjoint au maire, Georges Teikiehuupoko. Ce programme complet qui englobait autant les arts plastiques, que des jeux numériques ou encore des activités de manipulation, avec des origami et du tressage, ont mis en éveil tous les sens des collégiens, adultes de demain, afin d'élever leur conscience pour défendre la protection des océans.
 
 


Rédigé par Eve Delahaut le Jeudi 9 Juin 2022 à 16:30 | Lu 642 fois