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Arts Martiaux - Portrait : Flore Hani alias « Aito Hine », la guerrière

Flore Hani est une des rares femmes adeptes des arts martiaux ayant réussi à s’exporter. Après avoir pratiqué longtemps la boxe, Flore Hani – 1m60 pour 60 kg - a décidé l’année dernière de tenter un nouveau challenge : le MMA. A 30 ans, elle a dû combler rapidement ses lacunes en lutte, au sol et en pieds-poings. Rencontre avec cette sportive passionnée.


Flore Hani avec Raihere Dudes, son mentor tahitien
Flore Hani avec Raihere Dudes, son mentor tahitien
Parole à Flore Hani :
 
Qu’est ce qui te plait dans les sports de combats ?
 
« J’ai toujours été ce genre de fille qui jouait plus GI Joe qu’à la poupée Barbie. Naturellement, j’ai eu un élan vers les sports d’hommes. J’ai commencé avec les arts martiaux. Ensuite, j’ai joué au rugby pendant plusieurs années, j’aimais bien ce côté « contact », un peu comme dans la lutte et au final j’ai rebasculé en boxe anglaise. Le jour où je suis rentrée dans une salle de boxe, j’ai compris que c’était ma voie et je n’ai plus jamais quitté ce sport, j’avais trouvé ma passion. Je suis ensuite passée au MMA depuis un an. »
 
Que penses-tu de la place de la femme dans ce sport ?
 
« Dans la boxe, la femme n’a pas du tout sa place. A un même niveau, une championne qui a plusieurs titres mondiaux va gagner 100 fois moins que ses homologues masculins, elle ne sera pas du tout médiatisée, ni reconnue. Obtenir des sponsors, c’est une galère pas possible, tu n’existes pas en fait. Dans le MMA, comme c’est un nouveau sport, tu ne retrouves pas cet état d’esprit très conservateur qu’il y a dans la boxe. Les femmes sont très bien reconnues, elles sont très médiatisées, on en fait même des égéries. Cela a permis de revoir la position de la femme dans les sports de combats. »
 
On te surnomme le « Pitbull » sur le ring ?
 
« Cela vient des Etats Unis, en raison de ma façon de combattre très agressive et très masculine que beaucoup de filles n’ont pas. En Australie, on m’a demandé si j’avais un surnom, j’avais envie d’avoir un truc qui sonnait polynésien. Pendant le tournoi de lutte, on avait appelé les filles « Aito Hine », alors j’ai opté pour « Aito Hine », la guerrière. »

Arts Martiaux - Portrait : Flore Hani alias « Aito Hine », la guerrière
Comment gères-tu ton stress ?
 
« Grâce à mes années de boxe, je n’ai plus de stress. La seule chose que je ressens quand je vais monter dans une cage, c’est l’adrénaline. J’ai confiance en moi. Ceux qui me connaissent ou me côtoient savent que je suis à 200%. Je veux arriver vraiment prête au maximum et je fais en sorte de l’être. Ce n’est pas de l’arrogance mais je suis sûre de moi, y’a pas de doute ! Je ne suis pas là pour jouer aux billes. Quand je monte dans la cage, elle va ramasser. »
 
La dernière fois que tu as fais du shopping ?
 
« (Rires) Je ne fais pas de shopping, je vais chez mon sponsor et je choisis ce dont j’ai besoin donc je ne paye pas. Franchement, je ne suis pas une dépensière et comme je passe ma vie en tenue de sport, j’achète très peu de fringues. J’aime bien m’acheter de trucs qui sont utiles pour moi, genre une planche de surf. »
 

C’est quoi le truc de filles que tu détestes faire ?
 
« Le seul truc de filles que je fais parce que je suis obligée de le faire, c’est de m’épiler. Et l’autre truc de filles que je fais c’est quand je sors, je passe quand même trois plombes devant la glace, c’est le seul truc de fille que je fais. Je suis vachement exigeante et très dure avec moi même, je me sens « toujours » grosse. »
 
Une destination qui te fait rêver ?
 
« Je rêve de partir faire un camp d’entraînement de Muay Thaï en Thaïlande, je rêve de combattre là-bas. » Propos recueillis par Trishka / Sport Tahiti

Flore Hani a pu acquérir de l'expérience en se déplaçant à l'étranger
Flore Hani a pu acquérir de l'expérience en se déplaçant à l'étranger

Rédigé par Trishka / Sport Tahiti le Dimanche 15 Octobre 2017 à 10:49 | Lu 3809 fois