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Arrestation d'un pilier de l'ultradroite après la manifestation de samedi à Paris


GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 20/01/2022 - Gérald Darmanin a annoncé jeudi l'arrestation du dirigeant du groupuscule d'ultradroite les Zouaves après sa participation samedi à une manifestation contre le pass vaccinal, nouvelle démonstration de force de cette mouvance qualifiée de "bête immonde" par le ministre de l'Intérieur.

Le militant, Marc de Cacqueray-Valmenier, a été interpellé à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) "à la suite de violations des obligations de son contrôle judiciaire et omissions de pointage au commissariat de police de Fontainebleau", selon un communiqué du parquet de Bobigny.

L'homme de 23 ans a été vu participer samedi, à Paris, à un rassemblement en marge des manifestations contre le pass vaccinal au cours duquel des journalistes de l'AFP ont été agressés.

Son groupuscule avait été dissout le 5 janvier en Conseil des ministres, soupçonné notamment d'être impliqué dans les violences commises lors d'un meeting du candidat d'extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour à Villepinte en décembre.

Marc de Cacqueray-Valmenier avait été mis en examen pour violences volontaires aggravées et violences volontaires en réunion et placé sous contrôle judiciaire, une mesure lui interdisant de participer à ces rassemblements.

"A l'intérieur de ces gentils manifestants, il y avait des (membres) des Zouaves, et notamment la personne qui est le responsable des Zouaves qui avait fait le coup de poing lors du meeting de M. Zemmour", a déclaré jeudi M. Darmanin sur franceinfo. 

"On le voit avec un mégaphone pour évoquer les slogans", a ajouté le ministre.

Les Zouaves, adeptes d'actions-éclair à l'image des "hooligans", défendent "le concept de supériorité des +blancs+". Le groupe est né du rassemblement d'anciens du Groupe union défense (GUD), du Bastion social et de Génération identitaire, tous deux dissous.

"Factieux"

Lors de cette même manifestation organisée samedi dernier par le mouvement des Patriotes de Florian Philippot, deux journalistes reporter d'images (JRI) de l'Agence France-Presse et leurs deux gardes de sécurité avaient été violemment pris à partie par un groupe d'une cinquantaine de personnes, identifiées comme d'extrême droite.

L'AFP a déposé plainte pour "violences volontaires en réunion", "menaces de mort" et "entrave à la liberté d'expression".

M. Darmanin avait de son côté demandé dès dimanche à la préfecture de police de Paris de faire un signalement à la justice après la diffusion d'une photo polémique prise pendant le défilé.

"Clapping" ou "salut nazi" ? Sur ce cliché, on peut voir un groupe de militants avec les bras tendus, levés vers le ciel, pouvant suggérer le salut nazi.

Comme on lui demandait s'il était "allé trop vite" en signalant ce rassemblement pour un "salut nazi", le ministre avait répondu par la négative. "C'est de manière assez détournée désormais qu'on essaie d'avoir des comportements que l'on peut qualifier de factieux", avait-il commenté.

Sur le plan politique, il a déploré "une sorte de complaisance vis-à-vis de l'extrême droite", estimant qu'il n'y avait "manifestement plus que le président de la République et le gouvernement pour dénoncer les petits pas de la bête immonde".

A trois mois de la présidentielle, le ministre de l'Intérieur a estimé que la "droite républicaine et gaulliste, celle qui n'est pas au gouvernement, est très silencieuse car très gênée". 

Si la candidate Valérie Pécresse (LR) a toujours combattu l'extrême droite, selon lui, il a dénoncé le "silence" d'Eric Ciotti (LR), qui dit "qu'entre M. Zemmour et M. Macron, il votera(it) M. Zemmour". 

"On voit, a poursuivi M. Darmanin, que les vannes sont ouvertes et comme dit l'autre : +Quand il n'y a plus de bornes, il n'y a plus de limites+".

le Jeudi 20 Janvier 2022 à 06:21 | Lu 386 fois