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Appel à "remplacer" l'ours Balou, mort dans les Pyrénées


TOULOUSE, 11 juin 2014 (AFP) - Deux associations de protection de l'ours ont demandé mercredi à la ministre de l'Écologie Ségolène Royal "le remplacement immédiat" de l'ours Balou, dont la mort a été annoncée mardi, et '"un plan de restauration de la population ursine" dans les Pyrénées.

Balou, un ours brun de 11 ans, avait été découvert mort lundi sur les hauteurs de Melles (Haute-Garonne), vraisemblablement victime d'"une chute", selon la préfecture. Originaire de Slovénie, il avait été l'un des cinq ours lâchés dans les Pyrénées centrales en 2006.

En 2013, on comptait au moins 24 ours dans les Pyrénées, côtés français et espagnol, dont deux oursons nés dans l'année.

"La population d'ours dans les Pyrénées n'est pas encore sauvée, a écrit l'association Ferus, et les hommes doivent continuer leurs efforts pour rendre aux Pyrénées une population d'ours en bon état de conservation".

Selon Ferus, "les Italiens ont réintroduit neuf ours dans le Trentin et lorsqu'une des femelles lâchées est morte dans une avalanche, le gouvernement italien l'a immédiatement remplacée". L'association dit n'en attendre pas moins de la ministre de l'Écologie, "garante des espèces protégées".

Selon la préfecture de Haute-Garonne, "la thèse de la chute semble la plus probable" pour expliquer la mort de Balou. Mais Ferus "attend le résultat de l'autopsie et des analyses toxicologiques avant d'écarter toute piste de braconnage".

Pour le directeur de l'association Pays d'Ours - Adet, Alain Reynes, "le remplacement de Balou est indispensable rapidement, mais insuffisant. Il faut enfin que la France adopte un véritable plan de restauration de la population d'ours dans les Pyrénées".

Son association appelle le gouvernement "à avoir le courage de s'affranchir du lobby des opposants" qu'elle juge "bruyant mais minoritaire".

Les ours menaçaient de totalement disparaître en France dans les années 90, avec moins de 10 plantigrades sur l'ensemble du massif pyrénéen. Leur population a été renforcée grâce à des lâchers d'ours slovènes en 1996, 1997 et 2006, au grand dam de professionnels du tourisme et d'éleveurs qui avaient manifesté leur opposition.

Pour M. Reynes, il est urgent de lâcher des femelles mais aussi quelques mâles. "Une étude du Muséum d'histoire naturelle de Paris, publiée en septembre 2013, préconisait déjà de lâcher six ourses (femelles) dans les années à venir", a rappelé M. Reynes.

Il s'agirait aussi de remédier à un problème génétique car la consanguinité est forte parmi les ours des Pyrénées: Pyros, le premier mâle réintroduit, est en effet "le père de 24 des 28 oursons nés dans le massif depuis 1997".

A 25 ans, "Pyros arrive à s'accaparer les femelles et sa prédominance est telle que les autres mâles semblent en être inhibés". Le défunt Balou "était le seul mâle susceptible d'apporter un peu du sang neuf nécessaire, dit M. Reynes, mais à ce jour, on n'a aucune preuve qu'il ait participé à la reproduction".

Rédigé par () le Mercredi 11 Juin 2014 à 06:06 | Lu 342 fois